C'est à l'orée de la Belle Époque que la Savoie prend conscience de son patrimoine naturel et de l'attrait qu'il peut exercer sur un monde urbain en plein développement. Les Annéciens ne sont pas les derniers à réaliser à quel point la nature les a généreusement dotés. La situation est un peu différente en Savoie où la prestigieuse station d'Aix-les-Bains boude un peu son lac et se décide lentement à s'en rapprocher, aidée en cela par Lamartine. Les lacs de montagne, eux, reçoivent surtout la visite des randonneurs et alpinistes. Ils ne vont pas tarder à voir leur quiétude brisée par les exigences de la fée électricité. Michel Germain et Jean-Louis Hébrard nous entraînent à l'aube du XXe siècle, à cette époque charnière où les idées nouvelles mettent en avant le charme de la montagne et la poésie des lacs. La Savoie et la Haute-Savoie en sont généreusement pourvues. « Les lacs de Savoie autrefois », un ouvrage plein de charme, à lire aussi bien qu'à feuilleter.
Saint-Étienne, vous connaissez ? Pas sûr. Pas ce Saint-Étienne-là. Tout en éclats... d'objectif, de lumière, de couleurs, de verre et d'acier. Tout l'insolite d'une modernité retrouvée... Loin des mythes ressassés et dépassés. Un regard neuf qui décoiffe... certes, mais un regard qui s'attache aussi, parce que la ville est attachante, et qu'elle ne se laisse apprivoiser qu'à d'autres approches, plus sobres, plus affectives, loin de toute grandiloquence. De ces approches, qui révèlent l'âme d'une ville, ses absences latentes, cette fugacité de l'instant, pour une fois pérennisée.
Bien sûr, ce regard a saisi le tram, la grand-rue, Manufrance, les places et leurs marchés, la mine... mais comme personne ne les a jamais saisis. Sauf Gil Lebois.
Saint-Étienne : une ville inédite à retrouver... enfin.
En 1993, il y a deux cents ans que Lyon, refusant la dictature de Chalier, se souleva pour défendre sa liberté. La ville paya très cher son héroïsme. Madeleine Billioud-Gayot nous conte, d'un style alerte, l'aventure imaginée d'une jeune fille noble originaire des Dombes, réfugiée à Lyon et étroitement mêlée aux événements de cette terrible année 1793. L'intrigue tient le lecteur en haleine de bout en bout. La trame historique est respectée, héros et faits romanesques se mêlant aux personnages et événements historiques. La vie quotidienne sous la terreur est reconstituée dans les moindres détails, des brumes de la Dombes aux portes de Lyon, des traboules des vieux quartiers à la place des Terreaux, théâtre de tant d'horreurs répétées. « Le vent se lève » est un roman. Un roman qui vit l'Histoire mille fois racontée. Claire de Valroche est presque un personnage de cette Histoire. C'est là tout le talent de Madeleine Billioud-Gayot.
Textes et images sont autant de documents ethnographiques sur ce département breton.