Filtrer
Éditeurs
Langues
Accessibilité
Prix
Sciences humaines & sociales
-
« Tant de fois je me suis tenue avec des mourants et avec leurs familles. Tant de fois j'ai pris la parole à des enterrements, puis entendu les hommages de fils et de filles endeuillés, de parents dévastés, de conjoints détruits, d'amis anéantis... »
Etre rabbin, c'est vivre avec la mort : celle des autres, celle des vôtres. Mais c'est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent : « Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l'histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d'hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits. »
A travers onze chapitres, Delphine Horvilleur superpose trois dimensions, comme trois fils étroitement tressés : le récit, la réflexion et la confession. Le récit d' une vie interrompue (célèbre ou anonyme), la manière de donner sens à cette mort à travers telle ou telle exégèse des textes sacrés, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un épisode autobiographique dont elle a réveillé le souvenir enseveli.
Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu'on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons. » Les récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. « Le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte » et de permettre à chacun de faire la paix avec ses fantômes... -
Euh... Comment parler de la mort aux enfants
Delphine Horvilleur
- Bayard
- Société
- 2 Avril 2025
- 9782227503267
« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. » La phrase qui conclut les contes réservés aux enfants élude une vérité évidente et douloureuse : les personnages vieilliront, perdront des gens qu'ils aiment, tomberont malades et mourront. Alors pourquoi le cacher ? Que dire à un enfant ou un adolescent qui se trouve démuni face à la perte ? Pour nous aider à trouver nos propres réponses d'adulte, Delphine Horvilleur puise dans les textes de la tradition, dans son expérience de rabbin qui accompagne des familles endeuillées, dans les rituels ancestraux ou contemporains, dans son expérience personnelle, et même l'observation de la nature.« Un livre touchant sur un tabou dans un tabou : la mort expliquée aux enfants. Une mission à laquelle Delphine Horvilleur s'attelle avec délicatesse. » Jérôme Cordelier, Le Point« Delphine Horvilleur propose d'ouvrir la conversation, de saisir les deuils qui jalonnent nos vies pour penser à la mort en famille. » Clara Georges, Le Monde« Comme toujours, Delphine Horvilleur ne donne pas de recettes, et encore moins de leçons, simplement une intelligence généreuse qui chemine. » Anna Cabana, La Tribune Dimanche« Dans ce texte court et accessible, Delphine Horvilleur encourage à parler de la mort, puisqu'elle fait partie de la vie, et à saisir la beauté des questions dont on ne connaît pas les réponses. » Aziliz Claquin, La Croix « Delphine Horvilleur se fait conteuse pour mieux partager son vécu auprès des familles endeuillées. Un texte lumineux. » Pascale d'Ippolito et Estelle Warin, J'aime Lire « L'autrice invite à offrir une parole sincère, car les enfants savent très bien ce que les parents leur cachent . C'est alors se donner la possibilité de repenser nos histoires, de tisser le récit de nos héritages. » Lire « L'autrice puise dans les fables, les jeux ou les rituels de quoi amorcer le débat avec des enfants. Ici, pas de mode d'emploi, mais une conviction : les morts ne disparaissent vraiment que si on arrête de parler d'eux. Partager ses souvenirs et s'interroger en famille sur nos héritages permettent de célébrer la vie des morts, même avec les plus petits. Un condensé d'intelligence. » Ariane Bois, Psychologies Livre audio lu par Delphine Horvilleur également disponible.
-
Il n'y a pas de Ajar : monologue contre l'identité
Delphine Horvilleur
- Grasset
- Littérature Française
- 14 Septembre 2022
- 9782246831570
L'étau des obsessions identitaires, des tribalismes d'exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l'idée d'un « purement soi », et d'une affiliation « authentique » à la nation, l'ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d'après l'auteure, une clé d'émancipation : Emile Ajar.
Cet homme n'existe pas... Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu'on n -
Réflexions sur la question antisémite
Delphine Horvilleur
- Grasset
- essai français
- 9 Janvier 2019
- 9782246815532
Sartre avait montré dans Réflexions sur la question juive comment le juif est défini en creux par le regard de l'antisémite. Delphine Horvilleur choisit ici de retourner la focale en explorant l'antisémitisme tel qu'il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives.
Dans tout ce corpus dont elle fait l'exégèse, elle analyse la conscience particulière qu'ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle « charge » le juif, l'accusant tour à tour d'empêcher le monde de faire « tout » ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l'individu (procès de l'« élection ») ; d'incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d'incarner le féminin, le manque, le « trou », la béance qui menace l'intégrité de la communauté.
Cette littérature rabbinique que l'auteur décortique ici est d'autant plus pertinente dans notre période de repli identitaire que les motifs récurrents de l'antisémitisme sont revitalisés dans les discours de l'extrême droite et de l'extrême gauche (notamment l'argument de l'« exception juive » et l'obsession du complot juif).
Mais elle offre aussi et surtout des outils de résilience pour échapper à la tentation victimaire : la tradition rabbinique ne se soucie pas tant de venir à bout de la haine des juifs (peine perdue...) que de donner des armes pour s'en prémunir.
Elle apporte ainsi, à qui sait la lire, une voie de sortie à la compétition victimaire qui caractérise nos temps de haine et de rejet.
-
Comprendre le monde
Delphine Horvilleur
- Bayard
- Les petites conférences
- 19 Février 2020
- 9782227503250
Que font les rabbins, les prêtres et les imams? Ils transmettent des histoires qui nous aident à comprendre le monde, tout en demandant : à quoi servent ces histoires? pourquoi se transmettent-elles?
L'autrice tire avec insolence et humour des parallèles entre le "Il était une fois" des contes, les récits bibliques et la galaxie "très très lointaine" de Star Wars pour nous aider à penser le monde dans lequel nous vivons.
Un texte humaniste qui affirme que la seule façon de comprendre le monde, c'est de tisser des liens, entre ce qui a été et ce qui pourrait être, entre ceux qui ont été et ceux qui pourraient être. -
Le rabbin et le psychanalyste ; l'exigence d'interprétation
Delphine Horvilleur
- Hermann
- 23 Septembre 2020
- 9791037006073
Le rabbin et le psychanalyste - deux professions qui pour beaucoup représentent une promesse de révélation du sens. C'est par exemple la démarche très caricaturale du patient qui souhaite à tout prix que son psychanalyste interprète son rêve et lui en révèle sa signification sans ambiguïté, mettant fin à toute équivoque possible. Celui qui écoute, qui lit, serait donc détenteur d'une lecture «?vraie?», d'un sens authentique, signant la fin de la possibilité de toute autre lecture.
Delphine Horvilleur explique ici combien cette théorie de l'interprétation comme théorie du signe serait en réalité gage de la mort de l'interprétation, en l'enfermant dans une fidélité stérile et sourde.