«Pour Vladimir Poutine, le contrôle de la mémoire historique, de l'interprétation du passé, est un enjeu essentiel.»
Le 24 février 2022, l'opinion mondiale découvre avec stupeur le discours de Vladimir Poutine justifiant l'invasion de l'Ukraine, au prétexte de faire cesser un «génocide» exercé par un régime qu'il convient de «dénazifer». Cette extraordinaire falsification de l'histoire s'inscrit dans le droit fil du grand récit national construit au cours des vingt dernières années par Vladimir Poutine et dont l'ONG Mémorial fit les frais en 2021. Ce récit, exaltant la grandeur d'une «Russie éternelle» face à un Occident agressif et décadent, n'admet aucune contestation pour servir les intérêts géopolitiques d'un régime dictatorial et répondre aux attentes d'une société désorientée suite à l'effondrement du système soviétique.
Ce Tract éclaire les origines de cette distorsion des faits historiques et la façon dont elle est mise en oeuvre pour légitimer la première guerre du XXIe siècle sur le continent européen.
Au soir du 1er décembre 1934 - jour de l'assassinat du chef du Parti de Leningrad, Sergueï Kirov -, Staline ordonne d'élargir et d'accélérer la répression de tous les suspects de la « préparation d'actes terroristes ». Le signal de la plus gigantesque répression policière du XXe siècle est donné. Pendant quatre ans, des milliers de responsables du régime soviétique vont être arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. La liquidation de tous les anciens opposants à Staline va s'étendre, par cercles concentriques, à la majeure partie des cadres dirigeants. Les accusés, soumis à des procès publics, avoueront unanimement les crimes les plus abominables et les plus invraisemblables. Une fraction notable de l'opinion internationale quant à elle se cantonnera dans une expectative prudente, voire s'aveuglera sur ces mascarades judiciaires. Nicolas Werth retrace ici, parallèlement au récit mouvementé des « grands procès », la genèse et la dynamique de ce moment paroxystique de la logique totalitaire. Il le fait en tenant compte des données nouvelles et des discussions historiques récentes. Au-delà des banalités sur le culte de Staline ou des généralités sur le totalitarisme, l'auteur apporte des clefs d'interprétation qui permettent de mieux cerner cette période tragique.
Octobre 1917 : dans le tumulte de la Grande Guerre, le coup d'État bolchevique apparaît comme un épisode parmi d'autres. Mars 1953 : la mort de Staline fait la Une des journaux du monde entier. Entre-temps, l'URSS est devenue la seconde puissance mondiale. Le modèle soviétique se pose en concurrent de la démocratie libérale. Il inquiète les uns et fascine des millions d'autres, qui ne connaissent de l'URSS que les images embellies filtrant de ce lointain pays. De la révolution d'Octobre à la mort de Staline en passant par la NEP, le pacte germano-soviétique et la constitution d'un bloc soviétique, Nicolas Werth retrace les premières décennies de l'URSS et pose le problème de la continuité et des ruptures entre la théorie léniniste et la pratique stalinienne.
De la chute du tsar à celle du dernier président du Soviet suprême, retour sur plus de sept décennies d'une histoire complexe et mouvementée, marquée par les deux guerres mondiales et la guerre froide. Entre léninisme et stalinisme : continuité ou rupture ? Quelles causes à l'effondrement de l'empire soviétique ? À ces questions et à de nombreuses autres, Nicolas Werth apporte des réponses claires et documentées. Une somme de référence, où il dresse l'inventaire d'une certaine idée de l'utopie communiste devenue réalité.
À la mort de Staline en 1953, l'Union soviétique passe d'un système totalitaire à un système autoritaire et policier, mais où la dictature du Parti demeure intacte. Si le système semble immuable en façade, les espaces d'autonomie prolifèrent au fil des ans. L'URSS est rongée par le vieillissement de ses dirigeants, qui atteint son apogée sous Brejnev. Sa situation économique ne cesse de se dégrader. Une nouvelle société, des économies parallèles, des contre-cultures se développent, que le pouvoir ne peut plus maîtriser et qui conduisent en 1991 à l'implosion de l'URSS. De la guerre froide à la perestroïka, Nicolas Werth retrace les dernières décennies de l'Union soviétique.
Février 1917. L'empire de Nicolas II s'enlise dans la guerre. Les failles de l'économie russe, dont la modernisation est restée inachevée, apparaissent au grand jour. Entre l'autocratie des Romanov et une société en pleine mutation, le fossé se creuse. Quelques jours suffiront pour renverser le tsar. Sa chute ouvre la voie à une expérience démocratique unique dans l'histoire multiséculaire de la Russie, une expérience qui durera moins de huit mois : en octobre 1917, les bolcheviks, conduits par Lénine, prennent le palais d'Hiver... Ce sont ces événements de l'année 1917 que raconte avec passion Nicolas Werth. Dépassant le clivage entre les interprétations soviétique et libérale, il s'attache à analyser non pas une seule révolution politique, mais une multiplicité de révolutions sociales et nationales.
Russie et communisme sont-ils accidentellement liés ? L'histoire de l'Union soviétique doit-elle être traitée indépendamment de l'histoire russe ? Est-elle l'histoire d'un peuple ou celle d'un régime et de ses dirigeants ? Ce manuel, brossant un panorama complet des trois quarts de siècle qu'a duré l'Union soviétique, se propose de restituer, au-delà des clivages idéologiques et des dogmatismes, l'histoire de la Russie au XXe siècle. Profitant des nouvelles connaissances mises au jour par l'ouverture des archives de l'Union aux historiens, il dévoile les rouages de relations de pouvoir plus complexes qu'on ne le croit. Mais, surtout, il montre que faire l'histoire de l'Union soviétique, c'est aussi éclairer la vie d'un peuple partagé entre adhésion et résistance passive. En somme, il révèle un moment essentiel de l'histoire millénaire de la Russie. 2e édition
Une histoire de l'URSS par son meilleur spécialiste.Une somme brillante éclairant les méandres politiques autant que sociétaux du régime soviétique de sa naissance à sa chute. En voici le sommaire :
1. A l'est, le front oublié
2. La prise du pouvoir par les bolcheviks
3. Les manuscrits censurés de Lénine
4. Feliks Dzerjinski, les débuts du KGB
5. Les pogroms des guerres civiles russes
6. De l'amour libre à l'ordre moral
7. Les paysans contre Staline
8. Comment Staline a-t-il affamé l'Ukraine ?
9. Y eut-il un génocide en Ukraine?
10. Etre communiste en URSS sous Staline
11. La vérité sur la Grande Terreur
12. Les 900 jours de Leningrad
13. Pourquoi les Soviétiques ont gagné la guerre?
14. Goulag : les vrais chiffres
15. Les derniers jours du tyran
16. URSS 1954: Opération Terres vierges
17. Révélations et silences d'un " Rapport secret "
18. Le dimanche rouge de Novotcherkassk
19. La grande stagnation
20. Tchernobyl : enquête sur une catastrophe annoncée
21.URSS : les mécanismes de la corruption
22. Les ruines de l'Empire
En seulement deux ans, de l'été 1931 à l'été 1933, près de 7 millions de Soviétiques - dans leur immense majorité des paysans - moururent de faim. En cause ? Non pas la guerre, ni la sècheresse, ni les inondations, mais une volonté politique d'une extrême violence : la collectivisation forcée des campagnes mise en oeuvre à partir de 1930 par le régime stalinien. Ces famines, qui ont fait quatre fois plus de victimes en deux ans que le Goulag durant un quart de siècle, sont restées l'épisode tabou de l'expérience soviétique, censément porteuse de progrès et de modernité. Nicolas Werth en retrace l'histoire avec précision et intelligence, dressant un état des lieux de la recherche sur un événement central de la mémoire européenne, encore trop méconnu à l'ouest du continent.
Le Parti sous Staline : non pas l'appareil et son sommet, mais, pour une fois, le parti des communistes. On connaît les statistiques des adhérents, mais pourquoi et comment devient-on communiste ? On connaît les grands thèmes de l'idéologie stalinienne, mais quelle formation politique et morale recevait le militant de base ? On connaît les fluctuations de la Ligne générale, mais quelles étaient, au jour le jour, les tâches des militants ? On connaît la lutte au sommet entre Staline et Trotski, mais quel écho cette lutte avait-elle à la base et que représentait le trotskisme pour le militant ordinaire ? On connaît les grands procès de Moscou, mais comment les militants organisaient-ils la chasse aux "éléments politiquement douteux" ou "socialement étrangers" ?
Présentés par Nicolas Werth, voici les textes qui racontent les tâches, les ambitions et les hantises quotidiennes des militants. Autobiographies, interrogatoires, enquêtes, rapports, directives et confessions, souvent tirés des inappréciables Archives de Smolensk, disent l'idéal et la misère de ceux qui avaient rêvé d'inventer l'homme nouveau et de mériter dans l'effort et dans la peine le digne nom de communiste.
Historien de l'URSS stalinienne, Nicolas Werth a éprouvé le besoin d'aller sur place, à la recherche des traces du plus grand système concentrationnaire du vingtième siècle. La route de la Kolyma est le récit de cette expédition insolite et fascinante dans l'immense contrée isolée de la Sibérie orientale, à neuf heures de vol de Moscou. Région emblématique du Goulag, la Kolyma, grande comme deux fois la France, est aujourd'hui une région sinistrée, aux villes dépeuplées. Nicolas Werth a rencontré les derniers survivants des camps, mais aussi les membres de l'association Memorial qui luttent pour que cette page sombre de l'Histoire ne soit pas oubliée. Il a sillonné les pistes de la Kolyma, pour tenter de retrouver les vestiges des camps de travail forcé, où les détenus extrayaient, dans des conditions extrêmes, l'or, la grande richesse de la Kolyma. Une quête souvent vaine, tant les traces se sont effacées dans ces terres que l'homme n'a jamais véritablement conquises. Comment appréhender cette civilisation disparue ? Ce voyage à la recherche de la Kolyma perdue est aussi une réflexion sur le métier d'historien.
L'ordre du jour 00447 aurait dû rester confidentiel. Dicté par Staline, il appelle, le 30 juillet 1937, à l'élimination secrète des « éléments contre-révolutionnaires » et fixe, région par région, des quotas d'arrestations, de condamnations. «1re catégorie: à fusiller, 2e catégorie : dix ans de travaux forcés au Goulag. » Instantanément, dans un vertige d'émulation, l'administration policière réclame des dépassements de quotas. Chacun veut gagner la course au rendement, à Moscou, surtout, où se distinguent l'efficacité et le zèle d'un certain Khrouchtchev. Très vite, forcément, les suspects manquent. La chasse aux innocents commence. La machine s'emballe, fabrique de nouvelles listes, statue sur le sort des « enfants de moins de 3 ans socialement dangereux » et tue à la chaîne. 1 500 morts/jour. 750 000 morts en seize mois. La Grande Terreur. N'importe qui, n'importe quand. Tel ivrogne, dont le seul crime est d'avoir éclaboussé de vodka le portrait d'un hiérarque, telle marchande de fleurs décrétée terroriste. L'ivrogne et la marchande de fleurs, deux victimes anonymes. Le premier introduit ce livre, la deuxième le conclut. Pour que cette page secrète de l'histoire reste à jamais ouverte.
Dès 1917, spontanément, les paysans russes se soulèvent contre le tsarisme. Ils vont ainsi contribuer à la victoire des bolcheviks. Mais si les paysans espéraient ainsi jouir enfin librement des terres confisquées aux grands propriétaires, les bolcheviks, eux, rêvaient de les collectiviser, de contrôler les campagnes dont dépendaient le ravitaillement des villes et le salut de la révolution. Ce "malentendu" historique s'accompagne d'une incompréhension mutuelle. Dans un monde rural réfractaire au changement, déshérité, isolé, s'est développée une civilisation paysanne originale et autonome. Elle va de l'art de construire une izba à une conception du droit de propriété et à une pratique du christianisme tout à fait particulières. Pour les bolcheviks, cette civilisation n'est que barbarie et crétinisme. Ils lancent contre elle des "croisades culturelles", des missionnaires athées, de jeunes communistes qui "liquideront" l'analphabétisme et célèbreront dans les villages le 1er mai, la "Trinité prolétarienne". Pour briser les résistances, le régime finira par procéder à la collectivisation forcée des campagnes. Ce grand tournant dans la vie paysanne allait être fatal à la civilisation rurale traditionnelle. Pendant deux décennies - 1920-1940 - l'Ancien et le Nouveau s'affrontent et coexistent. La fin de la Russie paysanne et les débuts de la Russie communiste, telle est la trame de cette Vie quotidienne des paysans russes de la Révolution à la Collectivisation.
Une famine provoquée par la collectivisation des campagnes En 1931-1933, six millions de paysans meurent de faim en URSS au cours de la dernière grande famine européenne.Une famine qui ne doit rien aux conditions météorologiques, mais est la conséquence directe de la collectivisation forcée des campagnes mise en oeuvre, à partir de 1930, par Staline.Une famine passée sous silence jusqu'à la chute de l'URSS Le silence sur cette hécatombe (le chiffre de six millions de morts en rappelle un autre, de la même ampleur) allait durer jusqu'à la perestroika gorbatchévienne. Depuis la chute de l'URSS, l'ouverture des archives soviétiques a permis de faire la lumière sur cette tragédie.Quelle est la responsabilité de Staline ? Quelle a été la responsabilité directe de Staline et des dirigeants soviétiques dans cette famine occultée ? Comment l'imposition du système kolkhozien, à la suite de la collectivisation forcée des campagnes, a-t-elle débouché sur la famine ? En quoi celle-ci a-t-elle été différente des autres famines qu'a connue la Russie au cours des siècles ? Peut-on dire que Staline a voulu punir, par l¹arme de la faim, les paysans qui résistaient à la collectivisation, vécue par eux comme l'imposition d'un second servage ? A-t-il intentionnellement ciblé l'Ukraine, la région de l'URSS la plus touchée par la famine, pour briser ce qu'il appelait le " nationalisme ukrainien " - dernier obstacle sur la voie de la dictature stalinienne ? Aujourd'hui, l'Ukraine post-soviétique non seulement commémore la " grande famine ukrainienne ", mais en fait un élément central de sa construction identitaire face au grand voisin russe. Pour les dirigeants ukrainiens au pouvoir aujourd'hui, le Holodomor ( la grande famine) n'est rien de moins qu'un génocide perpétré par le régime stalinien contre toute la Nation ukrainienne.Qu'en pensent les historiens ? Cet enregistrement inédit est le premier document en français consacré au plus grand crime de masse du stalinisme.
L'ouverture des archives du Goulag Depuis l'ouverture au début des années 1990 des archives de l'ex-URSS, une immense source d'informations minutieuses, due notamment aux quelque 100.000 fonctionnaires de l'administration du goulag, a été offerte aux historiens pour comprendre le système concentrationnaire soviétique.Un univers complexe Cette révolution documentaire a permis de dévoiler un univers complexe, à plusieurs cercles, par lequel, le temps d'une génération (1930-1950), vingt millions d'individus sont passés (un homme adulte sur cinq).Le quotidien du Goulag Nicolas Werth propose ici la première synthèse d'une décennie de recherches qui met en lumière de manière très complète l'évolution du goulag et des différents types de camps de 1918 à la fin de l'ère stalinienne, la sociologie d'une population disparate et changeante, la vie quotidienne dans les camps, l'économie du goulag, ainsi que la porosité des frontières entre univers concentrationnaire et société civile et la ' brutalisation ' généralisée des rapports sociaux qui en a résulté.
Il est aisé de gagner lorsqu'on n'a plus d'ennemis...Début 1922. Staline, alors secrétaire général du Comité Central du Parti communiste, met tout en oeuvre pour prendre la place de Lénine, dont la santé décline. Mais sa capacité à gouverner est sérieusement mise en doute par son mentor lui-même. Après sa mort, une lettre écrite par Lénine, et allant dans ce sens, est d'ailleurs diffusée auprès des dirigeants du Parti. Alors déterminé à faire oublier cette vérité, Staline s'applique à éliminer un à un ses opposants, d'abord par d'habiles manoeuvres politiques, puis de manière radicale et expéditive. C'est le début d'une purge qui durera plus de quinze ans...
Au coeur de l'actualité internationale depuis l'invasion russe, l'Ukraine demeure aussi paradoxalement un pays méconnu. Pays le plus vaste de l'ensemble du continent européen après la Russie, l'Ukraine comptait 44 millions d'habitants en février 2022. Sa trajectoire politique et économique s'est avérée particulièrement chaotique depuis son accession à l'indépendance en 1991. Ce numéro de Questions internationales s'attache à rendre accessibles les principaux enjeux géopolitiques du conflit actuel et les spécificités de l'identité de ce pays européen entre Est et Ouest.
Entre 1918 et 1922, au coeur du tumulte de la guerre civile qui suit les révolutions de 1917, ont lieu les plus grands massacres prégénocidaires de l'histoire juive. Dans des conditions atroces, 100 000 à 150 000 Juifs y perdent la vie, 200 000 sont blessés. Peut-on encore qualifier ces tueries de pogroms, tant ce massacre de masse semble à l'échelle de la guerre totale qui vient de dévaster l'Europe ?
Annoncés dès l'automne 1914 par l'éloignement des zones de combat des populations considérées comme potentiellement « traîtresses », ce bain de sang toucha 2 000 localités situées principalement en Ukraine dans l'ancienne « zone de résidence ». Les tueries furent surtout perpétrées par les troupes blanches, cosaques et ukrainiennes, mais aussi par l'armée polonaise en 1920, voire par des unités de l'Armée rouge. Elles eurent rarement pour motif principal le pillage. C'est bien d'extermination qu'il s'agissait. Dans le chaos général de la révolution, les Juifs seuls étaient visés au nom de leur identité supposée. Et leurs voisins chrétiens, paysans ou artisans locaux, loin de chercher à les protéger, exacerbèrent au contraire les violences dans une contagion jouissive, enivrés par la promesse d'un monde sans entrave et sans loi.
Cette entreprise de « purification ethnique » dont fut victime la communauté juive et qui annonce le génocide à l'Est a laissé peu de traces dans la mémoire collective : les archives ont massivement disparu. Surtout, l'ombre portée de la Shoah a occulté les traumatismes antérieurs. Aujourd'hui, toutefois, une nouvelle génération d'historiens russes exhume cette histoire.
En témoigne ce Livre des pogroms, publié à Moscou en 2006, qui rassemble des milliers de témoignages recueillis dès mai 1919 auprès des survivants et des réfugiés, ainsi que par les rapports d'enquêtes diligentés par les organismes d'aide aux victimes. Un ouvrage d'une valeur historique exceptionnelle.Ouvrage publié avec le c oncours du Centre national du livre.