" JE SUIS L'ITALIE, JE SUIS LE FASCISME, JE SUIS LE SENS DE LA BATAILLE, JE SUIS LE DRAME GRANDIOSE DE L'HISTOIRE. "
Février 1925. Depuis trois ans, Benito Mussolini a obtenu les pleins pouvoirs. Il règne en maître incontesté sur l'Italie. À la tête du Parti national fasciste, il a évincé ses principaux rivaux. Adoubé par le roi d'Italie et le pape Pie XI - pour qui il est " l'homme de la providence " -, le Duce suscite l'adoration du peuple qui reconnaît en lui une force irrésistible. De 1925 à 1933, ce roman raconte les huit années pendant lesquelles la mécanique implacable du fascisme étouffe les derniers
sursauts de la démocratie et propulse l'Italie dans une guerre coloniale violente en Libye.
Dans ce deuxième tome, un récit puissant et des archives passionnantes se répondent d'un chapitre à l'autre.
Antonio Scurati restitue avec brio l'ascension de Mussolini, cet autocrate féroce, bourreau de travail, qui ne craint pas de forcer le destin en proclamant : " Mon successeur n'est pas encore né. "
C'est une guerre qui ne dit pas son nom. En Colombie, chaque année, des centaines de " leaders sociaux " sont tués dans l'indifférence générale. Syndicalistes, responsables associatifs,
simples citoyens voulant faire valoir leurs droits...
L'une de ces figures s'appelait Maritza. Cette mère de six enfants fut assassinée dans sa ferme isolée, au coeur d'une région où se mêlent groupes armés, narcotrafic et enjeux touristiques. Pourquoi cette mort ? Emilienne Malfatto décide de tirer le fil de son histoire.
Des Andes aux Caraïbes, ce récit est la quête d'une vérité qui ne cesse de se dérober, comme dans un jeu de miroirs, au milieu des menteurs et des hommes violents. Une enquête sensible
et un livre puissant sur la part d'ombre de la Colombie.
L'autrice de Deux petits pas sur le sable mouillé livre un récit lumineux qui aide à vivre avec la douleur.
Le récit tisse avec grâce des scènes vécues et des réflexions qui touchent toujours juste. Anne-Dauphine Julliand évoque ses deux filles, Thaïs et Azylis, mais aussi Loïc, son mari, Gaspard, son fils aîné, et enfin Arthur, le petit dernier. Elle rend hommage à tous les consolants : une soeur qui vous rend dans les bras, une infirmière qui s'assoit sur le bord du lit et prend juste le temps" d'être là ". Elle a le don de ces scènes courtes qu'elle rend inoubliables. Anne-Dauphine Julliand refuse l'idée selon laquelle la douleur doit s'effacer une fois " le travail du deuil " accompli. Pour elle, les pages ne se tournent pas, elles s'ajoutent. La vie se complique, et tout s'entremêle. Elle ne juge pas, donne des clés, apprend à être avec la douleur, la sienne et celle des autres. " Ne me secouez pas, je suis plein de larmes ", écrivait Henri Calet. " Si on ne me touche pas, je meurs ", lui répond Anne-Dauphine Julliand. Plus jamais les lecteurs de ce livre hésiteront à serrer dans leurs bras celui ou celle qui souffre. C'est une déclaration pour le droit de pleurer.
L'histoire commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa petite fille marche d'un pas un peu hésitant, son pied pointant vers l'extérieur. Après une série d'examens, les médecins découvrent que Thaïs est atteinte d'une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Alors l'auteur fait une promesse à sa fille : " Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d'amour. " Ce livre raconte l'histoire de cette promesse et la beauté de cet amour. Tout ce qu'un couple, une famille, des amis, une nounou sont capables de mobiliser et de donner. Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut plus ajouter de jours à la vie.
Une histoire des routes et de ceux qui les ont empruntées.
" Il existe entre l'écriture et la marche une alliance presque aussi ancienne que la littérature : pas de randonnée sans histoire, pas de chemin qui ne raconte quelque chose. "
Robert Macfarlane a passé des années à parcourir les routes et à interroger les liens entre les hommes et le paysage. Tout commence un jour de printemps, quand il quitte sa maison de Cambridge pour suivre un ancien chemin de craie. Une aventure de trois ans le mène sur des voies antiques, des routes maritimes, des chemins de pèlerinage, des routes fracturées par la guerre et des sentiers escarpés de haute montagne.
Il suit la trace de marcheurs avant lui : poètes, soldats, chasseurs d'oiseaux, philosophes ou bergers. Il parcourt des routes périlleuses, sacrées ou intimistes. Chemin faisant, ce conteur merveilleux observe les paysages et explore leur histoire insoupçonnée pour la faire ressurgir sous ses pas.
D'une érudition scientifique et littéraire éblouissante, Par les chemins est une ode jubilatoire à la puissance de la marche, des routes, et de ceux qui les ont empruntées. Ce récit qui a déjà séduit plusieurs centaines de milliers de lecteurs est célébré depuis sa parution comme un chef-d'oeuvre de la littérature de voyage.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Patrick Hersant
Elevé dans un milieu non croyant, Daniel Tammet raconte sa conversion au christianisme à l'âge adulte. Quels épisodes de l'enfance, quelles rencontres, quels échanges ont été déterminants ? Peut-on réconcilier la foi et la raison ? Comment partager une expérience aussi indicible ?
Ces Fragments de paradis, portés par cette poésie et ces fulgurances qui sont la marque de Daniel Tammet, dessinent la spiritualité d'un homme du XXIe siècle. Récit lumineux sur la quête de sens, ce livre est sans doute le plus intime de l'auteur et touchera les croyants comme les non-croyants.
" Inutile de le nier, je suis comme les bêtes : je sens l'air du temps. "
Le 23 mars 1919, le groupuscule Faisceaux de combat est constitué à Milan par Benito Mussolini, un obscur journaliste et activiste. Le 3 janvier 1925, désormais chef du gouvernement italien, le même Mussolini assume ses responsabilités dans l'enlèvement et l'assassinat d'un député qui s'était opposé à lui au Parlement.
C'est le début du régime fasciste.
Il a fallu seulement six ans à cet agitateur populiste et sans scrupule pour devenir le dictateur charismatique qui fascine tout un peuple. Le romancier italien Antonio Scurati a reconstitué minutieusement les faits et gestes de l'ascension du Duce sous la forme d'une fiction, et l'a confrontée à un choix de documents historiques - correspondances, articles de journaux, extraits de discours, affiches. Ces deux récits alternent en courts chapitres et se répondent de manière vertigineuse. C'est l'Histoire qui s'écrit sous nos yeux, comme si nous en étions les contemporains, et que l'on redécouvre avec curiosité.
M, l'enfant du siècle est une tentative passionnante, vivante et neuve, de raconter notre Histoire.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Anne-Dauphine Julliand aime à penser qu'il est possible de gravir des montagnes en talons hauts. Elle a le talent de croquer les émotions de tous les jours. Elle nous raconte sa vie de famille pas tout à fait comme les autres : l'homme de sa vie, Loïc, ses fils Gaspard et Arthur, mais aussi Azylis, son autre princesse, malade elle aussi. C'est une leçon de bonheur et une merveilleuse histoire d'amour, qui se lit d'un souffle, le coeur au bord des larmes. Anne-Dauphine Julliand est journaliste et vit à Paris. Elle a connu un remarquable succès critique et public pour son livre Deux petits pas sur le sable mouillé (les arènes, 2011), lu par près de 200 000 lecteurs !
Jules-César a presque 7 ans. Il aime sa mère, son frère, sa vie au Sénégal et le baby-foot. Mais son quotidien est compliqué car ses reins ne fonctionnent plus. Seule une greffe pourrait le sauver. Augustin est fier de sa réussite professionnelle et de sa famille. Tout serait parfait s'il n'y avait ce fils malade, dans lequel il ne se reconnaît pas. Or, il est le seul à pouvoir lui donner un rein. Par devoir et par amour pour sa femme, il accepte de l'emmener en France. Chapitre après chapitre, alternant les points de vue de Jules-César et d'Augustin, Anne-Dauphine Julliand dévoile l'entrelacs délicat d'une relation entre un père et son fils. Chacun des deux doit vaincre ses peurs et repousser les limites du courage.
Isabelle Samain, Isabelle Samain...
De tout temps et dans tous les pays, les hommes ont rougi devant Isabelle
Samain, ont été impressionnés par son charme absolu, son maintien tout en distinction, tout en élégance. De tout temps et dans tous les pays, devant Isabelle Samain, les hommes se sont sentis sommaires.
À travers le récit des premiers émois amoureux de François Morel, une peinture de l'adolescence tendre et pleine d'humour.
Le plus grand dramaturge français comme vous ne l'avez jamais vu !
Une incroyable somme d'informations présentée de manière ludique et accessible à tous.
Avec 150 cartes et infographies, cet atlas est une encyclopédie visuelle sur la vie, l'oeuvre et l'époque de Molière. Les auteurs sont allés au-delà de la figure du saltimbanque mélancolique
qui s'est imposée dans notre imaginaire collectif. Ils nous font découvrir un Molière entrepreneur de génie, un publicitaire en avance sur son temps, un créateur de spectacles extraordinaires.
En textes et en images, ce livre nous permet de revisiter nos classiques de manière vivante et décomplexée : Les Précieuses ridicules, Tartuffe, Le Misanthrope, L'Avare, Le Bourgeois gentilhomme, Psyché, Les Fourberies de Scapin, Les Femmes savantes ou encore Le Malade imaginaire...
Parce qu'un dessin vaut parfois mieux qu'un long discours.
C'est l'histoire d'une petite fille dont la maman glisse lentement dans la maladie mentale. Elle rencontre une famille extraordinaire de la banlieue de Lille, qui adopte des enfants du monde entier. Adolescente, elle partage sa vie entre cette maison du bonheur et des tête-à-tête compliqués avec sa mère à la dérive. Entre amour doux et amour fou. C'est l'histoire de Frédérique Bedos...
Il était une fois, dans une banlieue de Londres, un enfant autiste dont la langue maternelle était les nombres...Daniel Tammet se souvient de ce langage numérique qu'il comprenait mieux que celui de sa famille.
Aujourd'hui, ce polyglotte capable d'apprendre l'islandais en une semaine nous propose un voyage dans l'univers des langues et de ceux qui les parlent, les inventent ou les étudient.
Il nous entraîne à la rencontre des Nahuas, ces descendants des Aztèques qui forgent des mots à partir des bruits de la nature. Il raconte les péripéties de l'inventeur de l'espéranto et dialogue avec ceux dont c'est la langue maternelle. Il nous montre comment apprendre une langue étrangère de manière intuitive ou pourquoi l'apparition du téléphone a modifié notre façon de nous parler.
De l'art de la traduction de la Bible à la poésie de la langue des signes, ces pages révèlent l'étonnant éventail des talents linguistiques et littéraires de l'auteur.
"La Dame en or de Gustav Klimt est l'un des tableaux les plus célèbres au monde. Le modèle du peintre, au regard si mélancolique, s'appelait Adèle Bloch-Bauer. Mariée à dix-huit ans à un homme qui l'adorait mais était bien plus âgé qu'elle, Adèle a vécu dans la Vienne de la grande époque. Son salon attirait les esprits brillants et les artistes à la mode. Mais son existence a aussi été jalonnée de drames intimes. Et la nature exacte de sa relation avec Gustav Klimt intrigue. Peintre génial et provocateur, il multipliait les liaisons et choquait la bonne société. A-t-il conquis l'une des femmes les plus admirées de Vienne ? Adèle est morte jeune, emportant avec elle son secret.Partant sur ses traces, Valérie Trierweiler en a tiré un roman qui nous emporte dès les premières pages. Avec une sensibilité à fleur de peau, elle sort de l'ombre cette femme exceptionnelle, poursuivie par un destin contraire. Adèle Bloch-Bauer a aimé. Et a été magnifiquement aimée."
Spoiler, filouter, fayoter, pontifier, profiter, flamber, resquiller, picoler, zapper, conspirer, sextoter, procrastiner, buller, minauder, snober, musarder...
110 petits travers secrets qui en diraient tant sur nous... si nous ne les gardions pas
soigneusement cachés.
Un livre à l'humour décalé, illustré par les dessins chics de Satoshi Hashimoto.
" Ma fille ne bouge aucun muscle, ne parle pas mais elle aime les vers, les rimes et la danse. Elle ne chante pas mais elle sourit si on chante. C'est une âme douce, sensible à la beauté qui l'entoure. Et moi je veux l'entourer de beauté. "
Nous ne choisissons pas la maladie ou la souffrance. Mais on peut toujours choisir le parti de la vie, envers et contre tout. C'est la promesse faite par Mariangela Tarì et son mari pour leurs deux enfants, frappés l'un par le handicap et l'autre par le cancer.
Dans de telles épreuves, il faut trouver la force de combattre chaque matin car " quand un enfant tombe malade, c'est toute la famille qui tombe malade, sauf l'enfant. Il ne sait pas qu'il est malade ".
Ce livre raconte comment ces parents ont réussi à voir la beauté là où elle se trouvait et à surmonter la souffrance en entourant leurs enfants de toujours plus d'amour et de joie.
Imprimé initialement à quelques milliers d'exemplaires, le livre est devenu un best-seller en Italie.
Moscou, mars 1960.
En Union soviétique, les échecs sont un sport national et
le champion du monde, Maxim Koroguine, est le héros du
régime. Avec lui, le jeu d'échecs est devenu une science de
la logique.
Surgit alors un jeune prodige de 23 ans, Mikhail Gelb,
surnommé Mishenka, romantique et imprévisible. Pour
Mishenka, les échecs sont un langage, une forme de poésie.
On dit de lui qu'" il pense avec ses mains ".
En compétition pour le titre mondial, le champion et son
challenger s'affrontent, durant deux mois. Leur match est
suivi par des millions de passionnés.
Inspiré d'une histoire vraie, ce roman met en scène deux
hommes, deux visions de la vie, la lutte entre la pensée et les
émotions, l'art et la science, à un moment clé de l'histoire de
l'URSS.
120 Français, hommes et femmes, adeptes du cheveu crépu, des tresses et autres dreadlocks, sont photographiés dans leur quartier favori. Professeurs, banquiers, commerçants, journalistes, artistes, collégiens, ministres, fonctionnaires, ils appartiennent à la classe moyenne. Leur point commun : une peau foncée et des cheveux portés naturels, bouclés, frisés, crépus, coiffés ou en afro. Dans le sillage du mouvement Nappy (Natural and Happy) en vogue aux Etats-Unis, les Afropéens revendiquent d'être bien dans leur peau et dans leur vie, sans plus travestir leur nature profonde.
À 17 ANS, EN PLEINES RÉVISIONS DU BAC,
Victoire fait du shopping à Paris, quand
elle est repérée par un chasseur de
mannequins. Engagée par l'agence
Elite, elle mesure 1,78 m et pèse 56 kg.
Trop grosse ! Ou pas assez maigre.
Elle va perdre 9 kg en ne mangeant
que trois pommes par jour, afin de
répondre aux exigences tyranniques
des maisons de couture.
EN SEPTEMBRE, ELLE ATTEINT LA
TAILLE 32, sésame indispensable pour
briller lors des castings, et participe
avec succès à sa première fashion
week à New York. Avec Milan et Paris,
elle enchaîne vingt-deux défilés pour
les plus grands créateurs : Céline,
Alexander McQueen, Miu Miu, Vanessa
Bruno... Elle entre dans le Top 20
des mannequins les plus demandés.
MAIS DERRIÈRE LA SOIE ET
LES PAILLETTES, Victoire découvre un
système inhumain : des adolescentes
que l'on prend pour des femmes sont
traitées comme des objets. La sélection
est impitoyable et la maigreur devient
une obsession. Elle est emportée
dans la spirale de l'anorexie. Sept mois
après ses débuts fracassants, elle
fait une tentative de suicide et passe
des podiums à l'hôpital.
En 1984, jeune journaliste à Europe 1, Laurence Lacour arrive dans la vallée de la Vologne pour couvrir l'assassinat de Grégory Villemin, 4 ans, enlevé, tué et jeté dans la rivière. " J'espère que tu mourras de chagrin, le chef ", a écrit l'assassin dans une lettre anonyme adressée au père de l'enfant. Ce drame bouleversant et la présence d'un mystérieux corbeau qui harcèle cette famille depuis des années donnent naissance à un feuilleton national retentissant. Celui-ci engendre une suite de dérapages judiciaires et médiatiques qui en feront une histoire tristement exemplaire. Le Bûcher des innocents est une enquête de haut vol, minutieuse et haletante. Il apporte la preuve que lorsque les institutions sont défaillantes, la société moderne peut renouer avec les crises de sorcellerie et rallumer les bûchers. C'est aussi le récit, humain et tendre, de l'initiation d'une jeune journaliste confrontée à une affaire hors norme. Salué par la critique lors de sa parution en 1993, ce livre a été réédité en 2006 dans une version enrichie et constitue le livre référence de cette tragédie. Le Bûcher des innocents a fait l'objet d'une adaptation à la télé¬vision par Raoul Peck et Pascal Bonitzer : L'Affaire Villemin.
Antonia Mattéi vit recluse depuis la mort de son mari, une figure du milieu corse. Sans argent,
elle élève ses deux fils, Joseph et Ours-Pierre. Un matin d'été, les garçons partent à la chasse et la tragédie recommence.
Les morts s'accumulent. L'ancien associé de son mari réapparaît. Une policière perspicace entre dans le jeu. Antonia aura-t-elle la force de contrer le mauvais oeil ? La vengeance, la prédestination et l'orgueil.
Une histoire de famille. Une tragédie corse.
Rosemary est la petite soeur du futur président John Fitzgerald Kennedy. Différente des autres membres de la fratrie, elle accuse un léger retard mental associé à des troubles de l'humeur. Pour le patriarche, Joe Kennedy, obsédé par la réussite, sa famille doit incarner le rêve américain. Ce n'est pas le cas de Rosemary. Un peu rebelle, elle affectionne les fêtes, pratique la voile et le tennis. En 1939, elle obtient un diplôme d'éducatrice auxiliaire, mais son comportement effraie son père. Frénétique dans sa recherche de méthodes pour soigner sa fille, Joe ne s'aperçoit pas que le changement incessant d'établissement aggrave au contraire son cas et la rend de plus en plus instable. Fin 1941, il va trop loin et fait lobotomiser Rosemary. L'opération tourne mal. La jeune femme en sort lourdement handicapée, à la fois physiquement et mentalement. Elle est alors internée, cachée, effacée. Pendant longtemps, ses propres frères et soeurs ignorent même ce qu'est devenue Rosemary. Voici son histoire. La vraie. Celle de l'enfant que l'on cachait.
" Douze petites filles au sourire pétrifié sur une photo de classe en 1968... "Ne faites pas de vagues !', voilà ce que l'on exigeait de nous à l'époque. Soyez : douces, gentilles, discrètes.
Jamais fières, courageuses, libres. Ces adjectifs-là étaient réservés aux garçons. "
Cinquante ans plus tard, Pascale Hugues part à la recherche de ses anciennes amies de l'école primaire. Chacune lui raconte son histoire. À travers elles, l'autrice dresse le portrait d'une génération qui a eu 20 ans à la fin des années 1970, qui a découvert la machine à laver, la pilule, le droit à l'avortement et le divorce par consentement mutuel.
Ces femmes se sont battues, pour elles et pour leurs filles. Aujourd'hui, elles sont fières, courageuses et libres.
Un livre touchant et un formidable portrait de groupe.
J'ai rencontré Jean d'Artigues pour la première fois à Vannes dans le Morbihan. Je n'imaginais pas que cette visite compterait autant. Jean, victime depuis huit ans de la maladie de Charcot et devenu tétraplégique, devait habiter un corps figé dans l'immobilité absolue.
Notre premier échange de regards, je m'en souviens encore, m'avait communiqué une impression de force et de combativité hors du commun. J'ai envie d'ajouter de "_justesse_". Je veux dire qu'il n'était ni dans l'accablement, ni dans un martyrologe affiché, comme cela arrive parfois. Notre conversation, assez brève, renforça cette première impression.
Il me parla calmement de sa volonté de livrer bataille. Coûte que coûte, et même sans espoir. Il refusait de se rendre, voilà tout. Et quel que soit l'obstacle. Dans ces pages, on le verra, la souffrance est dite, décrite, racontée mais d'une voix sans sanglots. Une paradoxale joie de vivre habite même ce livre lumineux.