Ecrit à la fin de savie, alors que Zweig a été contraint par les nazis de s'exiler au Brésil, c'est le récit poignant d'une addiction au jeu et de ses effets dévastateurs.
"Je l'aime mais je ne comprends pas, on n'y arrive pas..." La suite du best-seller "Femme désirée, femme désirante" s'attache à la communication amoureuse et à la nécessité de se prendre en main pour vivre enfin la vie qu'on veut vivre, à travers les trois choses qui nous encombrent et dont il faut se défaire (le maternel et le paternel; les imaginaires sexuels; les deuils et séparations), et trois choses pas si simples à acquérir pour accéder à une "nouvelle conscience" de soi et de l'autre (prendre soin de soi, être attentif à l'autre, parler aux enfants). Après quoi, il est possible qu'on soit adultes en amour.
Une seule fois, Mrs C. a cédé, surprise, à l'envie subite d'aimer un inconnu...
Changer de regard sur la jeunesse. Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J'ai entendu mille fois ces accusations à l'égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l'urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu'on leur prête sont souvent le symptôme d'une profonde incompréhension - d'un désintérêt ? - pour leurs préoccupations et leurs pratiques. De fait, que ce soit en entreprise, en politique ou dans les médias, les jeunes ont rarement voix au chapitre. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu leur donner la parole, dans cette enquête afin de raconter les difficultés auxquelles ils font face et de montrer les solutions qu'ils proposent pour garder espoir en l'avenir. Car une chose est certaine : les jeunes ne correspondent pas aux clichés qui leur collent à la peau. Il est plus qu'urgent de changer de regard sur la jeunesse : la solidarité intergénérationnelle est indispensable pour faire face aux bouleversements qui nous menacent tous. Salomé Saqué a 27 ans. Elle est journaliste pour le média en ligne Blast, France 5 et Franceinfo.
Sauriez-vous dire combien gagne, en moyenne, un P-DG de grande entreprise, une caissière de supermarché, un avocat, une assistante maternelle, un pharmacien ou un éboueur ? Augmentons la difficulté d'un cran : combien ces professions devraient-elles gagner ? Sont-elles assez ou trop payées, mal ou bien payées ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que cela veut dire ? Si notre salaire en dit long sur ce que nous faisons, il témoigne surtout de ce que nous "valons". Il détermine notre niveau de vie, notre pouvoir d'achat et notre place dans la société. Apporter des réponses à toutes ces questions, c'est ouvrir la boîte de Pandore des inégalités de rémunération, celle d'où surgissent les injustices salariales. Ouvrons-la donc, afin de voir ce que nos salaires disent de nous et de notre société, mais aussi afin d'imaginer ce à quoi pourrait ressembler un partage plus juste et équitable des revenus.
En France, l'écrasante majorité des violences faites aux femmes reste impunie et ignorée : ce scandale doit cesser.
« Classée sans suite » : trois mots qui signifient qu'aucun procès ne se tiendra jamais. Aujourd'hui, seul 1 % des viols aboutissent à une condamnation et 80 % des plaintes des femmes pour violences dans le cadre conjugal sont classées sans suite par manque d'investigations. Le système judiciaire se montre donc incapable de garantir aux femmes, non pas seulement un procès équitable, mais un procès tout court - leur refusant la reconnaissance de leur statut de victimes et épargnant aux hommes leur statut d'agresseurs.
Si la parole des femmes s'est indiscutablement libérée ces dernières années, les oreilles de la justice sont quant à elles encore sourdes à leurs plaintes. Après un état des lieux édifiant du tunnel infernal que constitue le parcours des femmes victimes de violences, du dépôt de plainte jusqu'au classement, Violaine De Filippis-Abate propose une lecture systémique des blocages expliquant cette situation catastrophique - héritage d'une justice férocement patriarcale et d'un sexisme fermement ancré dans notre culture -, ainsi que des pistes d'amélioration à mettre en oeuvre urgemment pour lutter contre la maltraitance physique, psychologique et judiciaire des femmes dans notre pays - pour qu'enfin, justice soit faite.
Violaine De Filippis-Abate est avocate, engagée pour les droits des femmes, porte-parole d'Osez le féminisme et chroniqueuse à L'Huma.
Les deux textes composant cet ouvrage constituent une présentation de la psychanalyse qui s'adresse d'abord aux non-spécialistes.
Une majorité de femmes souffrent souvent, sans le savoir, de ne pas avoir la vie sexuelle qu'elles souhaitent : être à l'aise avec les sensations, pouvoir les ajuster à celles du partenaire, bénéficier ainsi des vertus reconstituantes du partage amoureux. Au croisement de la gynécologie, de la médecine chinoise, de la psychanalyse et de l'approche trans-générationnelle, le docteur Flaumenbaum, gynécologue et acupunctrice, s'appuie sur plus de trente ans d'expérience pour expliquer comment les femmes d'aujourd'hui construisent leur sexualité, la place qu'y tient la mère, pourquoi le plaisir ou même le désir sont si peu souvent au rendez-vous, et comment faire pour y remédier. Un livre qui devrait revigorer les hommes et dynamiser les femmes.
Albert Camus pensait qu'elle était « le plus grand esprit de notre temps ». Voici rassemblés pour la première fois en un seul volume de poche une quinzaine de textes célèbres ou moins connus de Simone Weil (1909-1943) qui couvrent les trois grands espaces où elle déploya sa réflexion : l'oppression et la liberté, le monde du travail, la beauté de la religion, et qui, tous, aident à vivre malgré « la crainte des grandes catastrophes collectives ».
Désarroi de notre temps.¬- Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale.- Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain.- Les besoins de l'âme.- Méditation sur l'obéissance et la liberté.- Note sur la suppression générale des partis politiques.- La vie et la grève des ouvrières métallos.- La rationalisation.- La condition ouvrière.- Expérience de la vie d'usine.- « Le sentiment que je ne possède aucun droit ».- À propos du syndicalisme « unique, apolitique, obligatoire ».- Condition première d'un travail non servile.- « Je t'enseignerai des choses dont tu ne te doutes pas ».- L'amour de dieu et le malheur.- Théorie des sacrements.- Pensées sans ordre concernant l'amour de dieu.
Comment changer la société si les discours se révèlent impuissants face à la violence d'État ? Émeutes à répétition, chômage élevé, marches de la faim, précarité extrême : la fin du XIXe siècle, aux États-Unis, est marquée par un désarroi brutal. À New York, Emma Goldman, 24 ans, harangue les foules de chômeurs. Le 21 août 1893, à Union Square, devant plus de trois mille personnes, elle prononce un discours d'une grande virulence, prônant l'expropriation des riches, qui lui vaut d'être condamnée à un an de prison pour incitation à l'émeute. On trouvera ici ce célèbre discours, ainsi que la conférence que Voltairine de Cleyre, elle aussi tenante de l'action directe, donnera alors pour défendre son amie. Quatre autres textes viennent compléter ce recueil sur la violence politique : « Une vision anarchiste de la vie » (1933), « La psychologie de la violence politique » (1917), « En route vers le massacre universel » (1915), et « La puissance de l'idéal » (1912).
OEuvre magistrale sur les crises climatique et énergétique, les ravages de la croissance à tout prix et les points d'intersection entre l'humain et le non-humain, ce livre est la première histoire totale d'une étendue de terre et d'eau glaciales située entre l'Alaska et la Russie, qu'on appelle la Béringie. Par-là sont passées, il y a 20 000 ans, les premières personnes qui ont pénétré sur le continent américain. Sans cesse mouvante, cette région-frontière forme, dans des conditions extrêmes, un écosystème complexe au sein duquel l'être humain est loin d'occuper toute la place.
Pour nous le montrer, Bathsheba Demuth suit les gens qui traversent le détroit dans leurs bateaux en peau de morse et leurs baleinières commerciales, mais elle suit aussi les animaux, les baleines, les renards, les rennes, les corbeaux et les loups ; elle suit encore les ressources naturelles, les gisements de pétrole, d'étain et d'or ; enfin elle suit les idéologies capitaliste et communiste qui se les disputent. Tous sont liés par des flux d'énergie et ce livre, unanimement loué pour ses qualités stylistiques et sa composition audacieuse, en fait l'histoire, une histoire qui nous confirme que l'énergie que nous siphonnons, les vies que nous prenons, les terres que nous altérons nous façonnent à leur tour. Nous ne pouvons pas nous déconnecter de la nature. Telle est la voie de la survie.
Bathsheba Demuth est professeure associée d'histoire environnementale et sociale à Brown University. À dix-huit ans, elle est partie vivre dans le Yukon, au nord-ouest du Canada, où elle a appris les techniques de survie dans l'Arctique : maîtriser les chiens huskies, chasser le caribou, pister l'ours... Puis elle a étudié et vécu dans des communautés arctiques d'Eurasie et d'Amérique du Nord, explorant les interactions entre l'environnement, les animaux et les humains. Le résultat est cet ouvrage salué par les historiens comme un événement.
La crise environnementale et énergétique a débuté quand le feu et le travail humain ont fusionné. Depuis la préhistoire jusqu'à l'anthropocène, des premiers gaspillages des ressources de surface (extinctions d'espèces dues à la chasse, feux de forêt, etc.) jusqu'à celui des ressources souterraines (charbon, lignite, pétrole), Peter Sloterdijk raconte nos rapports économiques avec le feu et esquisse des solutions inspirées de la pensée de Bruno Latour pour tenter d'arrêter la "catastrophe".
Ce « récit d'apprentissage » mêle témoignages de chantiers et réflexions théoriques sur le métier de charpentier et l'artisanat en général. Il questionne les vertus de la transmission dans une époque de disruption.
Chef-d'oeuvre de Zweig, La confusion des sentiments est le grand roman de l'ambivalence, de la haine et de l'amour, de la passion refoulée.
Rendu célèbre par ses récits de voyage et son humour, l'Américain Bill Bryson entreprend dans ce nouveau livre le plus extraordinaire des périples : surpris d'apprendre qu'on pourrait acheter tous les composants chimiques de notre organisme pour cinq dollars dans une quincaillerie, il décide d'explorer le corps humain et d'en percer les secrets.
Cette série de conférences (1915-1917) montrent le mouvement de la psychanalyse où apparaissent tous les problèmes majeurs qu'elle aborde.
Chaque année, le jour de son anniversaire, un écrivain reçoit des fleurs d'une inconnue. Une année, c'est une lettre. L'inconnue se dévoile?
Pour mieux agir contre les inégalités, il existe un nouvel outil qui nous vient du féminisme noir : l'intersectionnalité, qui révèle des discriminations parfois invisibles et pouvant se renforcer les unes les autres. Cette notion a été théorisée par une juriste, Kimberlé W. Crenshaw, dans deux célèbres essais de 1989 et 1991 qu'on trouvera rassemblés ici pour la première fois et dans une traduction inédite.
La reprise : un impensé social devenu le creuset des inégalités faites aux femmes
Comme son nom pourrait le laisser entendre, la reprise serait le simple fait de retrouver son activité professionnelle après l'arrêt nécessité par l'arrivée d'un nouvel enfant. Trop facile.
La reprise du travail après un congé maternité ou parental est pavée de difficultés aussi variées que colossales pour les femmes : problèmes de garde, monde du travail hostile voire discriminant à leur encontre, clashs au sein du couple, pression sur tous les plans, fatigue extrême, etc. Malgré tout, cette période n'est que très rarement pensée ou même considérée.
Les femmes paient pourtant cher le prix de leur parentalité : c'est bien à la reprise que les inégalités explosent au foyer - les mères assument 72 % des tâches domestiques et familiales - et que leurs salaires diminuent drastiquement - près de 40 % d'entre elles étant amenées à modifier leur activité.
Il est urgent d'analyser les causes systémiques de ces difficultés afin non seulement d'en corriger les injustices, mais aussi de faire baisser la culpabilité des mères qui pensent être seules responsables de leur sentiment d'échec au quotidien.
Après un licenciement économique survenu pendant son deuxième congé maternité, Thi Nhu An Pham a créé en 2021 le podcast « La Reprise » afin de sortir cette période du tabou, et de jeter une lumière collective et féministe sur cette étape pétrie de difficultés vécue de manière si solitaire par les mères.
Il y a vingt ans, pour la première fois, on dénombrait plus de régimes démocratiques que de dictatures ; quelques années et une crise économique mondiale plus tard, les régimes autoritaires sont de nouveau plus nombreux. Comment les dictatures ont-elles fait pour prospérer après Staline, Hitler et Mao ? Pour asseoir leur pouvoir, les dictateurs classiques du XXe siècle utilisaient une arme : la terreur. Le XXIe siècle a vu surgir une nouvelle génération de dictateurs et d'autocrates (Lee Kwuan Yew, Fujimori, Poutine, Erdogan, Orban, etc.), les "spin dictators", qui exploitent les leviers de la politique démocratique et utilisent des formes plus discrètes de manipulation pour étendre leur emprise. Ce livre très informé raconte et décrypte ces nouvelles armes de la tyrannie.
Un petit baron. Mondain, tête à claques et pourtant séducteur. Le désir, pour lui, est un jeu. Mais avec qui jouer ?
Un livre pour agir, à destination des mécontents, des activistes, des utopistes qui veulent réussir leur révolution (petite ou grande). Toutes les astuces et stratégies non violentes qui ont prouvé leur efficacité, au centre desquelles figure l'humour. Par l'architecte secret du printemps arabe (pressenti un temps pour le prix Nobel de la paix), dont le mouvement Otpor fit chuter Milosevic.
À l'été 2019, alors qu'elle parcourait seule, en Turquie, le trek du Chemin des Soufis, Linda Bortoletto faillit mourir dans les montagnes d'Anatolie centrale, victime d'une agression sexuelle dont elle réchappa par miracle et qui la laissa dévastée. Quelques mois plus tard, elle décidait de se lancer dans un périple de résilience et de purification en affrontant l'un des treks les plus difficiles de la planète, le Greater Patagonian Trail, qui, depuis Santiago du Chili, traverse les Andes sur trois mille kilomètres non balisés, absolument sauvages, dangereux, où règnent les quatre éléments (volcans en activité, torrents déchaînés, apocalyptiques tempêtes, végétation parfois infranchissable). Ce défi la conduira au bout du monde, là où renouer avec la vie.
Exploratrice, conférencière, écrivain, Linda Bortoletto sillonne en solitaire, depuis dix ans, des contrées sauvages et spirituelles (Sibérie, Alaska, Himalaya, Israël) avec un objectif : éveiller les consciences. Elle est l'autrice de Là où je continuerai d'être (Le Passeur) et du Chemin des anges (Payot).
« Le prince ne savait plus où il en était. »
Les frères Grimm, Andersen ou Charles Perrault : les contes sont depuis plusieurs siècles associés à des hommes. Et pourtant, au XVIIe siècle qui les a vu naître, ils étaient surtout une affaire d'autrices que l'histoire littéraire a préféré oublier : Mme d'Aulnoy, Mlle L'Héritier, Catherine Bernard, la Comtesse de Murat, Mlle de la Force, pour ne citer qu'elles. Il est grand temps de lever cette injustice et de relire ces contes féministes avant l'heure : critique du mariage, promotion de la liberté et de l'autonomie des femmes, héroïnes subversives et maîtresses de leur destin sont les ingrédients de ces récits qui n'ont décidément rien à envier à ceux des conteurs. Découvrez dans ce recueil des versions moins édulcorées de Cendrillon (« Finette Cendron »), de Mulan (« Marmoisan ») et de Raiponce (« Persinette »), ainsi que deux histoires célébrant une inversion des genres (« Le Prince Rosier ») et l'amour véritable hors mariage (« Jeune & Belle »). Longue vie littéraire aux conteuses !