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" Je vous demande de vous mettre à notre place. Un instant. Rien qu'un instant. Votre enfant vient vous raconter l'humiliation, la persécution, le bannissement. C'est votre fils, votre fille, il a douze ans, elle en a huit ou quatorze. C'est la chair de votre chair, ce que vous avez de plus précieux au monde. C'est l'être que vous devez protéger, défendre, soutenir, aider à grandir. Et il vient vous avouer cela. Vous y êtes ? Vous la devinez, votre stupéfaction ? votre culpabilité ? votre douleur ? votre colère ? Ça vous envahit, pas vrai ? ça vous submerge, ça vous dépasse, ça vous anéantit. Et ça, ce n'est que le début. Que les toutes premières minutes. "
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" Nous étions six - cinq garçons et une fille - insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? "
S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
Après le succès de
Paris-Briançon et
Ceci n'est pas un fait divers, roman fort et engagé (prix Nice-Baie des Anges), Philippe Besson revient à l'autofiction avec
Un soir d'été, récit d'un souvenir de jeunesse dans la veine d'
" Arrête avec tes mensonges ", dont l'adaptation très réussie est sortie au cinéma en 2023. -
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"
Les Hirondelles de Kaboul est voué tout entier à la transmission d'un message humaniste, comme à dénoncer l'oppression des femmes. " Mathieu Macheret, Le Monde.
Dans un Kaboul caniculaire, parmi les ruines du désastre et celles des esprits, deux hommes et deux femmes cherchent un sens à leur vie : un bourgeois déchu, une avocate interdite d'exercer, un geôlier s'amenuisant à l'ombre des exécutions publiques et une épouse aux prises avec une maladie incurable. À travers leur quête de dignité, le martyre d'une nation traumatisée par les guerres et la folie, livrée aux sortilèges des gourous et à la tyrannie des taliban. Et pourtant, là où la raison semble perdue, l'amour refuse de céder et se réclame du miracle. Mais qu'est-ce qu'un miracle dans un pays où " les liesses sont aussi atroces que les lynchages " ?Dans ce roman magnifique qui est aussi un hymne à la femme, Yasmina Khadra a su mettre au jour avec lucidité la complexité des comportements dans des sociétés musulmanes déchirées entre féodalisme et modernité.Meilleur livre de l'année 2005 aux États-Unis par le San Francisco Chronicle et le Christian Sciences Monitor Prix du salon littéraire de Metz 2003 Prix des libraires algériens 2003 Prix Asie de l'Association des écrivains de langue française 2002 -
Ils sont frère et soeur. Quand l'histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : " Papa vient de tuer maman. "
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d'un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre. -
À la mort de sa mère, Youssef, un professeur marocain exilé en France depuis un quart de siècle, revient à Salé, sa ville natale, à la demande de ses soeurs, pour liquider l'héritage familial. En lui, c'est tout un passé qui ressurgit, où se mêlent inextricablement souffrances et bonheur de vivre.
À travers lui, les voix du passé résonnent et l'interpellent, dont celle de Najib, son ami et amant de jeunesse au destin tragique, happé par le trafic de drogue et la corruption d'un colonel de l'armée du roi Hassan II. À mesure que Youssef s'enfonce dans les ruelles de la ville actuelle, un monde perdu reprend forme, guetté par la misère et la violence, où la différence, sexuelle, sociale, se paie au prix fort. Frontière ultime de ce roman splendide, le Bastion des Larmes, nom donné aux remparts de la vieille ville, à l'ombre desquels Youssef a jadis fait une promesse à Najib. " Notre passé... notre grande fiction ", médite Youssef, tandis qu'il s'apprête à entrer pleinement dans son héritage, celui d'une enfance terrible, d'un amour absolu, aussi, pour ses soeurs magnifiques et sa mère disparue.
Prix Décembre 2024
Prix de la langue française 2024 -
Géricault a vingt-six ans quand il entreprend de mettre en scène un fait divers retentissant : le naufrage de
La Méduse qui a eu lieu, deux ans plus tôt, en 1816. Géricault ose ! Il joue sa vie qui sera courte sur un tableau géant. Il affronte, seul, la toile blanche qu'il vient d'acheter, cinq mètres de haut et sept de large. C'est un défi, une invraisemblable prouesse dans l'atelier parisien du Roule. Entre 1818 et 1819, il se bat avec ses démons. C'est la fin de la passion clandestine qui le lie à sa tante par alliance, Alexandrine. Le radeau est d'abord un naufrage intime avant de devenir politique. Géricault fait parler les rares témoins survivants de la catastrophe qui se succèdent, les modèles souvent célèbres dont Eugène Delacroix. La nuit tombe, Géricault vient regarder sa journée de travail, ses esquisses, ses portraits. Son corps- à-corps avec le chef-d'oeuvre l'épuise. Il est dévoré par le doute. Il meurt en ignorant que le Louvre va acheter, enfin, la Nef de sa folie clairvoyante.
Le Radeau de la Méduse que le monde entier vient aujourd'hui contempler. -
" Mon oncle me disait : "Si une femme t'aimait, et si tu avais la présence d'esprit de mesurer l'étendue de ce privilège, aucune divinité ne t'arriverait à la cheville.' Oran retenait son souffle en ce printemps 1962. La guerre engageait ses dernières folies. Je cherchais Émilie. J'avais peur pour elle. J'avais besoin d'elle. Je l'aimais et je revenais le lui prouver. Je me sentais en mesure de braver les ouragans, les tonnerres, l'ensemble des anathèmes et les misères du monde entier. "Yasmina Khadra nous offre ici un grand roman de l'Algérie coloniale (entre 1936 et 1962) et éclaire d'un nouveau jour, dans une langue splendide et avec la générosité qu'on lui connaît, la dislocation atroce de deux communautés amoureuses d'un même pays. " Si j'ai fait du cinéma jusqu'à aujourd'hui, c'est sûrement dans la perspective de réaliser un jour une histoire comme celle-là et toute mon expérience de cinéaste était tendue dans une telle attente inconsciente. Le roman de Yasmina Khadra est arrivé comme un signe du destin. " Alexandre ArcadyPrix Roman France Télévisions 2008Élu Meilleur livre de l'année 2008 par le magazine LirePrix des Lecteurs corses 2009Prix "Les Dérochères" (Canada 2010)
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Le journaliste Ulysse Mérou explore notre galaxie à la recherche d'autres civilisations, en compagnie du professeur Antelle et de son second Arthur Levain. En survolant une planète proche de Bételgeuse, ils repèrent des paysages étonnamment semblables à ceux de la Terre. Ils découvrent après s'y être posés que cette planète, Soror, est habitée par des singes qui règnent en maîtres et des hommes qui vivent à l'état sauvage, quand ils ne sont pas en captivité. Capturé et enfermé dans un laboratoire, Ulysse Mérou va devoir affronter un système implacable et normatif - ni meilleur ni pire que le nôtre - et faire la preuve de son humanité. Interrogeant tour à tour le rapport de l'homme à l'animal, à l'espace, à la science et à la guerre,ce grand roman d'aventures n'a rien perdu de son ironie cruelle.
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Dans un restaurant bondé de Tel-Aviv, une femme fait exploser la bombe qu'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, Israëlien d'origine arabe, opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. Il fallait l'audace rare de Yasmina Khadra pour oser aborder un tel sujet. Dans ce roman extraordinaire, on retrouve toute la générosité d'un écrivain qui n'en finit pas d'étonner par son imaginaire et son humanisme.Prix des libraires 2006Prix Tropiques 2006Prix découverte du Figaro Magazine 2005Grand Prix des lectrices Côté FemmePrix des Lecteurs du Télégramme 2006Prix Littéraire des Lycéens et Apprentis de Bourgogne 2006Prix Gabrielle d'Estrées 2006Prix de la Jeune critique (Autriche 2006)Élu Meilleur Livre de l'année (Happenheim, Allemagne 2008)Prix Segalen des Lycéens d'Asie (Singapour 2009)
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Inséparables : Les destins croisés de la Terre et de la vie
Nathalie A. Cabrol
- Julliard
- 16 Janvier 2025
- 9782260056836
Et si la recherche de la vie dans l'univers était un miroir puissant, offrant à l'humanité une clé pour traverser la crise environnementale actuelle et trouver enfin sa place au sein de la biosphère ?
Dans ce nouveau livre, l'astrobiologiste Nathalie A. Cabrol tourne son regard vers la Terre, et explore les destins entrelacés de l'habitabilité planétaire, de l'environnement et de la vie. En examinant les rouages de cette coévolution, elle met en lumière les réactions en chaîne que les bouleversements actuels risquent de déclencher, à des échelles surpassant largement notre capacité à y répondre une fois le système emballé.
Inséparables est une réflexion à la fois audacieuse et magistrale, un appel à la responsabilité collective. Mais c'est aussi un message d'espoir, offrant des clés pour un futur où l'humanité ne se considérera plus au centre de la biosphère et apprendra enfin à vivre en harmonie avec elle. -
" J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié. Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. "
Autrice et documentariste spécialiste de l'intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l'a conduite à quatre années de grève du sexe.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel. -
Le temps d'une nuit à bord d'un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n'arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu'émouvant, qui dit l'importance de l'instant et la fragilité de nos vies.Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations,
Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire. -
" Ce petit livre hybride tisse des fils en apparence distincts : la trajectoire extraordinaire de Gertrude Stein et le caractère périlleux du succès dont elle a fait l'expérience, mais aussi ma fascination esthétique pour le passé, certaines spécificités de la langue anglaise à laquelle je me frotte régulièrement en tant que traductrice, le travail complexe et sans cesse recommencé de l'écriture, et ce que signifie être une femme en littérature, hier et aujourd'hui. "
Avec cette évocation littéraire et personnelle de Gertrude Stein, Julia Kerninon livre une forme d'autobiographie par détours ponctuée de fulgurantes réflexions sur l'écriture et la force du passé. -
L'ami de la famille - Souvenirs de Pierre Bourdieu
Denis Podalydès
- Julliard
- Camera obscura
- 6 Février 2025
- 9782260056997
" Je n'ai pas de première impression marquante ou solennelle qui aurait frappé ma mémoire et dessinerait le tableau de ma rencontre avec lui. Est-ce en cette fin d'après-midi ou une autre fois que j'ai rencontré Pierre Bourdieu ? J'éprouve la même sensation en revisitant ces années, de 1983 aux années 1990, à peu près, où j'ai partagé l'existence de cette famille. C'est une étrange nappe de souvenir égal, d'amitié et d'insouciance, comme si un enchantement enveloppait et me faisait idéaliser ce temps passé chez eux. "
Dans les années 1980, Denis Podalydès se lie d'amitié avec Emmanuel Bourdieu, le fils du sociologue Pierre Bourdieu. Il part en vacances dans leur maison béarnaise et fait d'eux une famille élective tout en cherchant sa vocation. Portrait du sociologue en père travailleur, du comédien en étudiant admirateur, ces souvenirs tiennent du jeu de miroirs et du double portrait intime. -
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin ou l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable ou surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre..
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Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan. Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l'homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, aux emprisonnements, à la ruine, aux tentatives d'assassinat, il poursuivit de sa haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme. Il fallait le talent et la verve de Jean Teulé pour rendre hommage à cet oublié de l'Histoire - personnage hors du commun - qui, l'un des tout premiers, osa affronter à visage découvert le pouvoir absolu de son époque.Prix Maison de la Presse 2008Grand prix Palatine du roman historique 2008Prix de l'Académie Rabelais 2009
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Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : " Arrête avec tes mensonges. " J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.Mais un amour, quand même.Un amour immense et tenu secret.Qui a fini par me rattraper.Prix Maison de la presse 2017Prix Psychologies du roman inspirant 2017Prix Maison de la presse 2017 Prix Psychologies du roman inspirant 2017
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En restituant les peines et les joies des habitants de Gaza dans sa poésie-reportage, Mosab Abu Toha donne chair à une terre en guerre, et à sa beauté insoupçonnée.
Sa plume concrète, fulgurante, raconte la violence qui s'infiltre dans tous les recoins de l'existence. Comme Gaza elle-même, ces textes sont remplis de décombres. Mais ils sont aussi empreints de beauté et d'une profonde humanité, nichées dans les objets du quotidien, les amitiés qui se nouent et la nature immuable. Ils sont imprégnés de l'odeur du thé et des roses en fleurs. Des enfants naissent, des étudiants vont à l'université, des bibliothèques sortent de leurs ruines, tandis que les Palestiniens trouvent de nouvelles façons de survivre et de créer de l'espoir. -
Rentrée littéraire 2020.
Lorsqu'une femme claque la porte et s'en va, elle emporte le monde avec elle. Adem Naït-Gacem l'apprend à ses dépens. Ne supportant pas le vide laissé par le départ de son épouse, l'instituteur abandonne ses élèves et, tel un don Quichotte des temps modernes, livré aux vents contraires de l'errance, quitte tout pour partir sur les chemins. Des rencontres providentielles jalonnent sa route : nain en quête d'affection, musicien aveugle au chant prophétique, vieux briscards, galériens convalescents et simples d'esprit le renvoient constamment aux rédemptions en lesquelles il refuse de croire. Jusqu'au jour où il est rattrapé par ses vieux démons. À travers les pérégrinations d'un antihéros mélancolique, flanqué d'une galerie de personnages hors du commun, Yasmina Khadra nous offre une méditation sur la possession et la rupture, le déni et la méprise, et sur la place qu'occupent les femmes dans les mentalités obtuses. -
À son arrivée dans le pays des droits de l'homme, Dramé, un exilé en situation irrégulière, espère trouver un îlot de tranquillité et de répit, mais c'est la précarité, la pénurie de logements, l'impuissance des associations et l'indifférence de l'administration qui l'attendent. Il échoue en périphérie de la capitale, au milieu d'une foule d'exilés de toutes nationalités qui vivent retranchés dans un tunnel. Parmi eux, Fodié, un Ivoirien féru de livres, philosophe à ses heures, accepte de l'accueillir dans sa tente. C'est le début d'une complicité fraternelle, dans un quotidien de violence et de dénuement, que la disparition de Fodié va interrompre brutalement. Livré au tunnel et à lui-même, Dramé décide alors d'écrire l'histoire de son ami.
Amadou Barry scrute sans fard la condition de celles et ceux qu'on ne cesse de stigmatiser, et d'invisibiliser, en les qualifiant de " migrants ". À travers les tribulations de Dramé et de son frère d'infortune Fodié, il leur restitue leur pleine humanité d'exilés, en même temps qu'il interpelle le lecteur. -
Sylvie et Jérôme, tout juste sortis de leurs études de sociologie, entrent dans la vie active en travaillant comme enquêteurs pour des agences d'opinion. Ils cherchent un bonheur aux apparences simples : un logement confortable, de beaux meubles, des vêtements élégants, des après-midi au café et des soirées au cinéma. Mais la différence entre ce qu'on nous donne à rêver et la réalité de notre vie, mesquine et rétrécie, est cruelle. De leur minuscule appartement encombré, aux Puces où ils chinent, jusqu'en Tunisie où ils espèrent se réinventer, Jérôme et Sylvie se cherchent sans fin dans les reflets des objets qui les entourent. Que faire face au vertige des choses ? Paru en 1965 chez Julliard et récompensé par le prix Renaudot, Les Choses s'est imposé comme un classique de la littérature contemporaine. En mettant l'analyse sociologique au service de la fiction, Georges Perec y inaugure une forme littéraire à la drôlerie mordante et à la singulière perspicacité, jamais démentie, sur notre société de consommation.
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Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement Et s'est répandue dans Strasbourg De telle sorte que, dans leur folie, Beaucoup se mirent à danser Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois Sans interruption, Jusqu'à tomber inconscients. Beaucoup sont morts.Chronique alsacienne, 1519
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Inspiré du photographe syrien César, dont les photos ont permis de prouver les exactions du régime de Bachar al-Assad, un premier roman saisissant sur le cheminement d'un homme qui parvient à se dresser contre la barbarie.
Un matin, un photographe militaire voit arriver, à l'hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d'autres, et d'autres encore. Au fil des clichés réglementaires qu'il est chargé de prendre, il observe, caché derrière son appareil photo, son pays s'abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui qui n'a jamais remis en cause l'ordre établi se pose des questions. Mais se poser des questions, ce n'est pas prudent.
Avec une justesse troublante, ce roman raconte le cheminement saisissant d'un homme qui ose tourner le dos à son éducation et au régime qui a façonné sa vie. De sa discrétion, presque lâche, à sa colère et à son courage insensé, il dit comment il parvient à vaincre la folie qui le menace et à se dresser contre la barbarie.
Prix Relay des voyageurs lecteurs 2024 -
Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d'assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'une jeune fille libre qui revendique avant l'heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n'a jamais voulu écouter ce qu'elle avait à dire, elle que les soubresauts de l'Histoire ont pourtant broyée sans pitié.Telle une enquête policière, La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d'un nouveau jour. À son sujet, il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, où l'on retrouve son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques.