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Philippe Rey
-
La plus secrète mémoire des hommes
Mohamed Mbougar Sarr
- Philippe rey
- Roman français
- 19 Août 2021
- 9782848768878
Un magistral roman d'apprentissage, une saisissante enquête sur les traces d'un mystérieux auteur menée par un jeune écrivain africain à Paris
Prix Transfuge du meilleur roman de langue française
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 :
Le Labyrinthe de l'inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de " Rimbaud nègre ", depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s'engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, où il affronte les grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l'Argentine, quelle vérité l'attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l'accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s'observent, discutent, boivent, font beaucoup l'amour, et s'interrogent sur la nécessité de la création à partir de l'exil. Il va surtout s'attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda...
D'une perpétuelle inventivité,
La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l'exigence du choix entre l'écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d'amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. -
Un des plus grands romans de Joyce Maynard, très aimée en France. Une héroïne marquée par les tragédies de la vie, qui tente envers et contre tout de se reconstruire.
1970. Une explosion a lieu dans un sous-sol, à New York, causée par une bombe artisanale. Parmi les apprentis terroristes décédés : la mère de Joan, six ans. Dans l'espoir fou de mener une vie ordinaire, la grand-mère de la fillette précipite leur départ, loin du drame, et lui fait changer de prénom : Joan s'appellera désormais Amelia.
À l'âge adulte, devenue épouse, mère et artiste talentueuse, Amelia vit une seconde tragédie qui la pousse à fuir de nouveau. Elle trouve refuge à des centaines de kilomètres dans un pays d'Amérique centrale, entre les murs d'un hôtel délabré, accueillie par la chaleureuse propriétaire, Leila. Tout, ici, lui promet un lendemain meilleur : une nature luxuriante, un vaste lac au pied d'un volcan. Tandis qu'Amelia s'investit dans la rénovation de l'hôtel, elle croise la route d'hommes et de femmes marqués par la vie, venus comme elle se reconstruire dans ce lieu chargé de mystère. Mais la quiétude dépaysante et la chaleur amicale des habitants du village suffiront-elles à faire oublier à Amelia les gouffres du passé ? A-t-elle vraiment droit à une troisième chance ?
Dans ce roman foisonnant, Joyce Maynard, avec la virtuosité qu'on lui connaît, emporte les lecteurs sur quatre décennies. Riche en passions et en surprises
, L'hôtel des Oiseaux explore le destin d'une femme attachante, dont la soif d'aimer n'a d'égale que celle, vibrante, de survivre. -
Un premier roman à l'écriture ciselée et aux multiples rebondissements, l'histoire d'une vie bouleversée par l'amour et un vent de liberté.
Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une sœur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L'ouverture par Tarek d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile. Comment celui qui n'a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.
Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse,
Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité. -
Le récit fiévreux, halluciné d'une épouse déterminée à garder son mari en vie, puis à lui être fidèle par-delà la mort
Originaires du Massachusetts, Michaela et Gerard s'installent pour huit mois dans un institut universitaire renommé de Santa Tierra, au Nouveau-Mexique. Mariés depuis une dizaine d'années, ils voient dans ces paysages d'une beauté saisissante, quoique étrange, l'occasion de vivre enfin leur voyage de noces. Mais à peine sont-ils arrivés que Gerard, victime d'une mystérieuse maladie, est hospitalisé d'urgence. Loin de ses proches, Michaela est subitement confrontée à la terrifiante et vertigineuse perspective du veuvage.
Joyce Carol Oates livre le récit fiévreux d'une femme qui a trouvé dans le rôle d'épouse sa force d'accomplissement et qui, à tout juste trente-sept ans, est appelée à s'occuper de son mari mourant. Tandis que Michaela exhorte désespérément Gerard à respirer, elle se demande si son amour, aussi puissant soit-il, suffira à le sauver. Gouvernée par son chagrin, Michaela perd pied, confond le passé et l'avenir, redoute sa propre mort sur ces terres arides et poussiéreuses aux dieux-démons omniprésents.
Respire... explore avec ferveur le sentiment de loyauté attaché à l'amour conjugal, et questionne : comment rester fidèle à soi-même alors que l'être que l'on admire le plus est sur le point de disparaître ? -
Un livre puissant et bouleversant, nécessaire à notre époque troublée
Libraire à Acapulco, au Mexique, Lydia mène une vie calme avec son mari journaliste Sebastián et leur famille, malgré les tensions causées dans la ville par les puissants cartels de la drogue. Jusqu'au jour où Sebastián, s'apprêtant à révéler dans la presse l'identité du chef du principal cartel, apprend à Lydia que celui-ci n'est autre que Javier, un client érudit et délicat avec qui elle s'est liée dans sa librairie... La parution de son article, quelques jours plus tard, bouleverse leur destin à tous.
Contrainte de prendre la fuite avec son fils de huit ans, Luca, Lydia se sait suivie par les hommes de Javier. Ils vont alors rejoindre le flot de migrants en provenance du sud du continent, en route vers les États-Unis, devront voyager clandestinement à bord de la redoutable
Bestia, le train qui fonce vers le nord, seront dépouillés par des policiers corrompus, et menacés par les tueurs du cartel...
Porté par une écriture électrique,
American Dirt raconte l'épopée de ces femmes et de ces hommes qui ont pour seul bagage une farouche volonté d'avancer vers la frontière américaine. Un récit marqué par la force et l'instinct de survie de Lydia, le courage de Luca, ainsi que leur amitié avec Rebeca et Soledad, deux sœurs honduriennes, fragiles lucioles dans les longues nuits de marche...
Hymne poignant aux rêves de milliers de migrants qui risquent chaque jour leur vie,
American Dirt est aussi le roman de l'amour d'une mère et de son fils qui, au cœur des situations tragiques, ne perdent jamais espoir. Un roman nécessaire à notre époque troublée. -
Un thriller corrosif et brillamment orchestré aux frontières de l'horreur.
Hannah et Wes Jarrett forment l'une des familles les plus en vue de l'élite blanche et bourgeoise de Detroit, en cette fin des années 1970. Entre les galas caritatifs et les déplacements d'affaires, ils se croisent à peine, et n'ont plus en commun que leurs deux enfants, choyés par la gouvernante. Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, des gros titres abominables font la une des journaux : des corps de garçons sont retrouvés nus, sans vie, comme exposés au public. Un meurtrier dont on ne sait rien, que les médias s'empressent de nommer Babysitter.
Alors que la peur couve dans les foyers, Hannah ne se reconnaît plus. Elle, l'épouse fidèle, recherche excitation et aventure auprès d'un mystérieux amant, dont elle ne connaît que les initiales : Y. K. Cependant qu'un piège dévastateur semble se refermer sur elle, les crimes de Babysitter se multiplient...
Portrait âpre et percutant d'une élite blanche américaine isolée du monde,
Babysitter est un roman fiévreux et corrosif, brillamment orchestré. Corruption des forces de police, hypocrisie, prédation sexuelle, fureur et misogynie des hommes, Joyce Carol Oates n'épargne rien ni personne, et surtout pas les lecteurs. -
Le grand roman de Joyce Maynard : l'histoire bouleversante d'une famille sur cinq décennies
Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l'optimiste Ursula et le doux Toby.
Comblée, Eleanor vit l'accomplissement d'un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d'imagination, lui offre des joies inespérées. Et si entre Cam et Eleanor la passion n'est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important : leur famille. Jusqu'au jour où survient un terrible accident...
Dans ce roman bouleversant qui emporte le lecteur des années 1970 à nos jours, Joyce Maynard relie les évolutions de ses personnages à celles de la société américaine – libération sexuelle, avortement, émancipation des femmes jusqu'à l'émergence du mouvement MeToo... Chaque saison apporte ses moments de doute ou de colère, de pardon et de découverte de soi.
Joyce Maynard explore avec acuité ce lieu d'apprentissage sans pareil qu'est une famille, et interroge : jusqu'où une femme peut-elle aller par amour des siens ? Eleanor y répond par son élan de vie. Son inlassable recherche du bonheur en fait une héroïne inoubliable, avec ses maladresses, sa vérité et sa générosité. -
Bouleversant, ce roman francophone africain est le premier à aborder de manière frontale la question explosive de l'homosexualité sur le continent
Tout part d'une vidéo virale, au Sénégal. On y voit comment le cadavre d'un homme est déterré, puis traîné hors d'un cimetière par une foule. Dès qu'il la visionne, naît chez Ndéné Gueye, jeune professeur de lettres déçu par l'enseignement et fatigué de l'hypocrisie morale de sa société, un intérêt, voire une obsession, pour cet événement. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-on exhumé son corps ? À ces questions, une seule réponse : c'était un
góor-jigéen, disait-on, un " homme-femme ". Autrement dit, un homosexuel.
Ndéné se met à la recherche du passé de cet homme, et va même rencontrer sa mère. Autour de lui, dans le milieu universitaire comme au sein de sa propre famille, les suspicions et les rumeurs naissent, qui le déstabilisent, au point de troubler sa relation avec son amie Rama dont il est fortement amoureux, Rama à la bouche généreuse et à la chevelure mystérieuse...
D'une écriture fiévreuse, Mohamed Mbougar Sarr signe ici un roman bouleversant sur la seule grande question qui vaille aux yeux de son héros : comment trouver le courage d'être pleinement soi, sans se trahir ni se mentir, et quel qu'en soit le prix ? -
Un livre tendre où Jean-Louis Fournier se souvient avec humour et nostalgie de son petit frère, de leur complicité, de leur enfance.
Les deux frères étaient bien différents.
L'aîné, Jean-Louis : vif, farceur, cancre, séducteur.
Le cadet, Yves-Marie : discret, timide, premier de classe, peu entreprenant auprès des filles...
Ils s'aimaient, si proches, seulement treize mois les séparaient, liés par leurs jeunes années d'un autre siècle à Arras, fils d'un père médecin alcoolique et d'une mère courageuse s'efforçant de tenir le rang de la famille malgré le manque cruel d'argent.
Par ce livre, Jean-Louis Fournier signe une remontée vers l'enfance, dans son style unique, fait de drôlerie, de sensibilité et de nostalgie.
Un hommage émouvant à un petit frère disparu. -
Un roman historique retraçant le parcours d'une femme courageuse déchirée entre la fidélité aux siens dans son pays en guerre et son désir de tracer sa propre voie
14 mai 1940. La ville de Rotterdam est dévastée par le bombardement le plus violent que les Pays-Bas aient jamais connu. Les rues animées et joyeuses que Katja chérissait depuis son enfance ne sont plus que gravats fumants arpentés par les nazis. Miraculeusement rescapée, la jeune femme doit se rendre à l'évidence : quelque part sous les décombres gît sans doute la moitié de sa famille et de ses amis.
Avec le soutien de son mari Daniel, elle accueille ses frères et sœurs survivants, mais la connivence de ses beaux-parents envers les exactions nazies, le deuil de ses proches impossible à faire, les rations alimentaires de plus en plus rares et la mise au ban progressive et fatale de la population juive de la ville mettent en danger son avenir...
Simone van der Vlugt raconte une femme précipitée dans un rôle de mère qu'elle n'était pas prête à assumer, et dont le formidable courage n'a d'égal que l'amour porté à sa famille. Avec une grande puissance d'évocation, elle interroge : comment rester fidèle à ses valeurs humanistes et protéger ceux qu'on aime quand le monde autour de soi est devenu cendres ? -
Douze nouvelles audacieuses et cruelles par la maîtresse du genre.
Une adolescente est tourmentée par sa sœur jumelle, qui grandit sous la forme d'une excroissance crânienne et s'efforce de prendre sa place ; une mère passe des heures à surveiller son nourrisson à travers un babyphone vidéo, jusqu'à l'obsession ; pourtant décidée à séduire son mentor, une brillante étudiante tombe en disgrâce ; des lycéennes créent un savant dispositif pour se venger de prédateurs sexuels ; une femme harcelée par un anonyme fait l'erreur de se confier à un ancien amant : les personnages de ce recueil de douze nouvelles, toutes plus troublantes et cruelles les unes que les autres, sont confrontés à une réalité mouvante et se livrent à de périlleuses manœuvres.
Joyce Carol Oates explore avec un brio renouvelé la complexité du lien filial et la solitude des mères, les rapports de force entre les êtres et les aléas de la vie, ou imagine l'effondrement prochain de nos sociétés. Chacune de ces histoires agit comme un miroir grossissant de notre époque. En créant des mondes d'obsession érotique et d'idéalisme contrecarré, Joyce Carol Oates provoque, étonne, hypnotise. -
Le récit bouleversant d'une famille face à l'horreur du meurtre de deux jeunes étudiantes, le combat pour ne pas succomber à la haine et au désir de vengeance aveugle
Un soir d'avril 1991, à la faible lueur de leurs briquets, deux sœurs, Julie et Robin Kerry, font découvrir à leur cousin Tom Cummins les poèmes et graffitis inscrits sur l'Old Chain of Rocks, le pont qui enjambe le Mississippi à la sortie de St. Louis. Au même moment, quatre jeunes de la région trompent leur ennui en arpentant ce vieux pont, depuis l'autre rive. Lorsque leur route croise celle du petit groupe, on assiste brusquement à un terrible déchaînement de violence. Tom, qui réussit à en réchapper, ne peut pas imaginer que pour lui, sa sœur Jeanine et toute la famille Cummins, une interminable épreuve commence.
Dans ce récit haletant, Jeanine Cummins raconte et analyse les effets dévastateurs d'un crime sur les victimes et leurs proches. Des méthodes policières douteuses aux débordements de journalistes fascinés par le meurtre, de la difficile impartialité de la justice à l'épineux débat sur la peine de mort, ce livre bouleversant explore les ombres de la société américaine. Le lecteur suit le combat de Tom et de sa famille au fil des années, et leur émouvante reconstruction, dont le pilier reste la fidélité à leurs disparues. -
Une exploration aussi troublante que brillante sur ces vies que nous aurions menées si nous avions fait des choix différents
Dans
Un (autre) toi, la libraire de la petite bourgade de Yewville se prend à imaginer ce qu'aurait pu être sa vie si ses résultats médiocres à l'examen de fin d'études ne l'avaient pas contrainte à sacrifier ses rêves d'indépendance, alors qu'à quelques pas de là, de retour dans la demeure familiale, une écrivaine accomplie est troublée de se projeter en bibliothécaire mère de famille, celle qu'elle aurait pu devenir si elle n'était jamais partie. Dans
Guide Bleu, un professeur retraité part à la recherche de son amour perdu et le retrouve sous la forme d'un oiseau. Dans
La fente, une jeune fille décédée brutalement déambule parmi les vivants sans comprendre qu'elle n'est plus de leur monde.
Joyce Carol Oates explore brillamment les réalités alternatives auxquelles nous avons échappé. Amours déçues, espérances trompées, regrets amers, autant de sentiments déclinés dans toute leur noirceur, et que l'autrice prend plaisir à manipuler. Saisissantes, incisives, les quinze nouvelles de ce recueil bousculent les destinées de leurs personnages dont le principe de vie n'est autre que l'absolue liberté de la création en littérature – cela pour le plus grand délice des lecteurs. -
" Le livre le plus important de toute la carrière de Oates. " The Washington Post
2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d'une petite ville de l'Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l'un des " médecins avorteurs " du centre.
De façon éblouissante, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier : Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l'accident qui a causé la mort d'une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer.
Dans un camp comme dans l'autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d'Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l'avortement. En particulier les filles des deux hommes, Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, obsédées par la mémoire de leurs pères.
La puissance de ce livre réside dans l'humanité que l'auteure confère à chacun des personnages, qu'ils soient " pro-vie " ou " pro-choix ". Sans jamais prendre position, elle rend compte d'une réalité trop complexe pour reposer sur des oppositions binaires. Le lecteur est ainsi mis à l'épreuve car confronté à la question principale : entre les fœtus avortés, les médecins assassinés ou les " soldats de Dieu " condamnés à la peine capitale, qui sont les véritables martyrs américains ?
Joyce Carol Oates offre le portrait acéré et remarquable d'une société ébranlée dans ses valeurs profondes face à l'avortement, sujet d'une brûlante actualité qui déchire avec violence le peuple américain. -
La nuit. le sommeil. la mort. les étoiles.
Joyce Carol Oates
- Philippe rey
- Roman étranger
- 14 Octobre 2021
- 9782848768960
Un grand roman de Joyce Carol Oates sur la destruction d'une famille par la violence du racisme de la société américaine
Octobre 2010. John Earle McLaren – " Whitey " – a soixante-sept ans. Homme blanc et puissant, père d'une famille de cinq enfants, il est connu comme l'ancien maire respecté de la petite ville de Hammond, dans l'État de New York. Alors quand il aperçoit un matin sur le bord de la chaussée un individu à la peau foncée brutalisé par des officiers de police, il fait de son intervention un devoir moral. Il tente de ramener les policiers à la raison, mais des coups de Taser l'envoient au sol, de violentes impulsions électriques auxquelles il ne survivra pas. Selon la version officielle, Whitey est décédé dans un accident de la route, des suites d'une crise cardiaque.
Que peut-il rester à une famille quand son seul point de ralliement était ce père aujourd'hui subitement enterré ? Il y a d'abord Jessalyn, qui a toujours vécu dans l'ombre de son mari. Désormais veuve, cette femme douce, éteinte, ne semble pas trouver en elle-même la force nécessaire pour tenir ensemble le foyer. Il lui faudra se relever et se reconstruire en tant que femme avant que de redevenir mère. Viennent ensuite les cinq enfants, Thom, Beverly, Lorene, Sophia et Virgil, aussi différents les uns des autres que peuvent l'être les membres d'une même fratrie. Des adultes englués dans leur quotidien, préoccupés par leur vie de couple, pris dans leurs ambitions et leurs regrets, leurs secrets et leurs fautes.
Oates a écrit un roman magistral sur la dislocation d'une famille. L'une des grandes réussites de ce texte réside dans le portrait des enfants, affrontant chacun à leur façon le deuil de leur père, figure tutélaire, mais aussi dans la force et la résilience dont ils font preuve, notamment lors de la découverte de la falsification de l'acte de décès.
Et puis il y a surtout l'étonnante figure de Jessalyn, la veuve anéantie à qui tout le monde prédit un avenir sombre, d'une tristesse insurmontable, et qui surprendra toute sa famille dans une évolution aussi spectaculaire qu'imprévisible...
Au-delà d'être un roman bouleversant de vérité sur le trauma psychologique d'une famille,
La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles aborde aussi le racisme des forces de police aux États-Unis et la lutte des classes. Joyce Carol Oates ose ainsi faire le portrait complexe d'une nation en pleine crise identitaire, et place le lecteur face aux contradictions de la société américaine. -
Une plongée au cœur de la psyché féminine, entre cauchemars et délicieux frissons
Dans ce recueil de quatre longs récits à suspense, Joyce Carol Oates se joue de secrets familiaux tous plus glaçants les uns que les autres. Ainsi en va-t-il de Clare, adoptée à l'âge
de deux ans, qui reçoit en héritage de parents inconnus une étrange propriété à Cardiff, dans le Maine. Malgré l'accueil chaleureux que lui réservent ses tantes excentriques, ce legs empoisonné contraint la jeune femme à exhumer le douloureux passé enfoui dans sa mémoire.
Ainsi en va-t-il aussi de Mia, enfant solitaire qui apprivoise une chatte sauvage et qui, plutôt que d'en faire son animal de compagnie, trouvera en elle sa plus fervente protectrice face aux hommes violents de son entourage, jusqu'au point de non-retour. Ou d'Alyce, brillante étudiante qui, se découvrant enceinte de son chargé de travaux dirigés, laisse un éminent professeur passionné de Lewis Carroll la prendre sous son aile. Et enfin Elisabeth, nouvellement mariée, bien résolue à protéger le fils de son époux miraculeusement épargné au moment du suicide de sa mère, célèbre poétesse qui a également tué sa fille cadette. Hantée par la voix de celle qui l'a précédée dans la vieille demeure de Cape Cod, Elisabeth résistera-t-elle à sa fascination pour le garage interdit où mère et fille ont perdu la vie ?
En instillant dans chacun de ces récits un oppressant et délicieux sentiment de malaise, Joyce Carol Oates brouille avec brio les frontières entre rêve et réalité, semant le doute dans l'esprit du lecteur terrifié. -
Le roman d'apprentissage poignant d'un garçon irlandais de la communauté des gens du voyage dans les années 1950, par l'autrice au succès international d'American Dirt
Irlande, 1959. À onze ans, Christopher a toujours mené une vie joyeuse d'errance, se rendant de ville en ville entouré de sa famille proche et de son fidèle cheval Jack. Car Christy est un véritable garçon du dehors, un traveller, un membre de la communauté des gens du voyage irlandais : les Pavees. Mais chaque soir, dans le secret de la roulotte partagée avec son père, après la chaleur des feux de camp, des rires et des espiègleries de son cousin Martin, Christy retrouve le fardeau d'une culpabilité qui le hante : sa mère, qu'il n'a pas connue, est morte en couches à sa naissance.
Le décès soudain du grand-père de Christy, son confident et son modèle, vient bouleverser les projets de la famille, qui décide de s'établir dans une petite bourgade afin d'accorder aux deux garçons une chance d'aller à l'école. Mais là-bas, quoi qu'il fasse, Christopher semble n'attiser que méfiance de la part de ses nouveaux camarades. Tandis qu'il fait son possible pour trouver sa place dans cette ville hostile, la découverte d'un vieux journal brouille l'histoire de ses origines...
Dans ce roman d'apprentissage vibrant et poétique, le premier de l'autrice américaine à succès, Jeanine Cummins renoue avec ses racines irlandaises. Magnifique histoire d'amour filial et de déchirement,
Le garçon du dehors permet au lecteur de découvrir la communauté méconnue des
Pavees, et offre une ode à leur vie singulière, au coeur de la nature. -
Un livre-somme, porté par une érudition et une passion sans pareilles, qui enchantera tous les amoureux de l'Italie.
Depuis plus de soixante-dix ans, Dominique Fernandez a tissé un lien intime avec l'Italie, une complicité qu'il souhaite partager ici. Dans ce texte alerte et foisonnant, en amoureux de la péninsule, il nous raconte Rome, Florence, Venise, Naples et la Sicile. Il évoque les hauts lieux du monde antique, comme le Forum romain ou Agrigente ; redonne vie aux figures d'un raffinement extrême que furent Néron, Hadrien, Machiavel, Dante ou Casanova ; ouvre les palais de la Renaissance au bord de l'Arno ou de la Lagune ; dégage l'essence de l'art baroque en contemplant l'architecture imaginative des églises ; partage les beautés surprenantes du Vatican, de Palerme, des ruelles napolitaines ; croise les figures de Pier Paolo Pasolini, Alberto Moravia ou Elsa Morante ; débusque les chefs-d'œuvre du Caravage, du Bernin, de Masaccio ou du Titien ; flâne le long du Tibre ou de la mer à Naples, dans la Cité des Doges, à Syracuse...
C'est avec bonheur que le lecteur suit les pas de ce piéton d'Italie, sur les traces d'une riche histoire et des splendeurs de la péninsule, offrant ainsi une quête de beauté, une promenade d'une érudition sans pareille, aussi vivante que brillante. -
Un manifeste original et convaincant pour vivre heureux ici et maintenant, par l'une des personnes les plus célèbres et respectées de la planète
" La poursuite du bonheur nous est commune à tous, à tous les âges,
sous toutes les latitudes. Elle provient du désir de plénitude que Dieu
a placé dans nos cœurs agités. Le bonheur, c'est la liberté. "
Pape François
Sois heureux ! est le manifeste du pape François en faveur du bonheur
de chaque femme et de chaque homme. Dans ces pages, les paroles
du pontife tracent un chemin concret et indiquent les étapes vers la
vraie joie, celle qui n'ignore pas les difficultés de l'existence mais les
affronte, les surmonte et permet une authentique réalisation de soi.
Le pape n'adhère pas à une certaine tradition chrétienne qui
promet le bonheur seulement lorsque nous serons accueillis au
paradis, après des années de souffrance sur la terre.
Sois heureux ! est un bréviaire d'amour concret, un plaidoyer pour le bonheur ici et
maintenant. Et pour toujours. -
Le boa : comment Vincent Bolloré m'a avalé
Jean-Marie Bretagne
- Philippe rey
- Document
- 14 Septembre 2023
- 9782384820399
Un témoignage de l'intérieur du groupe Prisma Media sur sa prise de contrôle et son management impitoyable par la galaxie Bolloré.
En 2021, Prisma Media, ses onze cents salariés et ses célèbres titres –
Géo,
Capital,
Voici,
Femme actuelle... – ont été rachetés par la société Vivendi, avec, à sa tête, le milliardaire controversé Vincent Bolloré.
Bolloré, surnommé le " Boa " pour sa boulimie de médias, a aussi conquis ces dernières années Havas, Canal +, CNews, puis le groupe Lagardère (Hachette Livre, Europe 1,
Paris Match,
Le Journal du Dimanche)... Il est réputé pour faire régner la peur, provoquer des grèves et des démissions là où son pouvoir s'installe et où plane l'ombre de la censure.
Salarié et représentant du personnel chez Prisma, Jean-Marie Bretagne raconte au jour le jour, de l'intérieur, la transformation de son entreprise " avalée " par Bolloré. Réductions de coûts, licenciements brutaux : exsangues, les magazines se dégradent. Certains journalistes finissent en arrêt maladie, dégoûtés de leur métier et d'eux-mêmes. Des dizaines d'autres préfèrent partir.
Ce témoignage glaçant nous renvoie à des questions qui nous concernent tous. Que valent les organes de presse et la neutralité de leurs informations, quand ils appartiennent à des milliardaires ? Sommes-nous de simples machines à produire des profits, comme le voudraient tous les boas de la terre, ou y a-t-il encore une place pour la dignité et l'épanouissement dans notre travail ? -
Le quotidien loufoque et sombre d'un clinicien dans un hôpital psychiatrique en Tunisie, sous la plume irrévérencieuse d'un écrivain tunisien.
" "J'ai assez travaillé à El Razi comme ça. Cette fois je me casse, définitivement.' Combien de fois je l'ai dit ? Je suis toujours revenu sur ma décision. Mon intuition me dit, chaque fois, que les choses sont peut-être pires dehors. "
Le quotidien du narrateur des
Carnets d'El-Razi est bien rodé, consigné dans une suite de notes écrites au fil de ses consultations. Car il est psychologue clinicien, et passe ses journées à l'hôpital psychiatrique El-Razi, dans la banlieue de Tunis. Ses patients, qui portent des noms de personnalités célèbres – Dostoïevski, Mademoiselle Cioran, Mohamed Ali... –, sont des hommes et des femmes en grande souffrance. Le narrateur les dépeint d'une plume sardonique. Et progressivement, ils l'entraînent dans une dérive irrésistible, si bien que bientôt sa propre réalité tangue.
Au fil de ses obsessions hallucinatoires, le psychologue rencontre un lézard prénommé Lazer, " psychanalyste lacanien ", et va même côtoyer le fantôme de son illustre prédécesseur, Frantz Fanon (qui oeuvra durant cinq ans à l'hôpital El-Razi) et qui propose aux patients de nouvelles thérapies aussi loufoques que radicales...
Installant une mécanique implacable menant à un final apocalyptique, Aymen Daboussi signe un récit détonnant. Les égarements du narrateur et de ses patients sont autant de métaphores d'une société gangrenée par l'hypocrisie sociale, les superstitions, une religiosité maladive, ou une institution psychiatrique aux méthodes de soins brutales. Par son écriture libre, se revendiquant d'une littérature de l'outrance, Aymen Daboussi fait de l'hôpital El-Razi le miroir déformé
des impasses de son pays. -
En neuf nouvelles, l'écrivain algérien Salah Badis dessine le portrait d'une ville – Alger et ses environs – et d'une galerie de personnages confrontés à la difficulté de vivre et d'aimer au quotidien dans une société sclérosée.
" Personne ne veille sur la nuit à Alger. Ici, la nuit est assez grande pour veiller sur elle-même, la nuit est adulte. "
Un couple qui rêve d'ouvrir une laverie automatique à Alger ; un musicien amateur et mythomane dont le père meurt soudainement en Turquie ; un étudiant qui s'interroge sur " le bonheur potentiel de ses journées " ; un éditeur pris entre le manuscrit d'un écrivain tunisien des années 1930 et les affres du terrorisme contemporain ; Madame qui tient un salon de coiffure ; Monsieur Krimou et sa Peugeot 505 ; une jeune femme dans sa ville sinistrée par un tremblement de terre ; une femme qui rêve obstinément d'un appartement ; un preneur de son ballotté entre ses désirs.
Ils et elles s'appellent Kahina, Amin, Maria, Imen, Madjid, Madame Djouzi, Selma... Ils sont plus ou moins jeunes, commerçants, étudiants, salariés, ils cherchent à faire la fête, à s'aimer, ils se remémorent leurs vies et scrutent les stigmates du temps qui passe. Ce sont autant de personnages en butte aux contraintes sociales et politiques qui ont marqué l'Algérie des années 1980 jusqu'à la fin des années 2010 : la sanglante décennie 1990, le règne déclinant du président Bouteflika, les prémices du mouvement de révolte citoyen de 2019.
Dans le décor décati et sublime de la ville d'Alger et de ses banlieues anonymes pleines de vie, Salah Badis exprime les sourdes contradictions de son pays par petites touches sensibles où se conjuguent conflits de générations, mal-être, incompréhensions, amours noires et quête de tendresse. Avec sa prose poétique et son sens du détail, il donne vie à des existences qui tentent d'échapper aux chimères. -
Tout semble aller comme il se doit dans la petite ville de Carthage en ce début de juillet 2005, si ce n'est que Juliet Mayfield, la ravissante fille de l'ancien maire a, pour des raisons peu claires, rompu ses fiançailles avec le caporal Brett Kincaid, héros de retour de la guerre d'Irak. Un héros très entamé dans sa chair et dans sa tête, dont pourtant Cressida, la jeune sœur rebelle de Juliet, est secrètement amoureuse. Or, ce soir-là, Cressida disparaît, ne laissant en fait de traces que quelques gouttes de son sang dans la jeep de Brett. Qui devient alors le suspect numéro 1 et, contre toute attente, avoue le meurtre... Sept ans après, un étrange personnage surgit qui va peut-être résoudre l'impossible mystère. C'est ce que vise Joyce Carol Oates qui est sur tous les fronts : violence, guerre, dérangement des esprits et des corps, amour, haine. Et même exploration inédite des couloirs de la mort... Un roman puissant et captivant. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban " Oates au sommet de son art... Un récit âpre et plein de suspense, intense et immersif. " Elle US
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Été 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa soeur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder dans la montagne comme d'habitude. Échappant à la surveillance d'une mère aimante mais neuras¬thénique depuis son divorce, et d'un père amoureux de toutes les femmes, le flamboyant inspecteur de police Torricelli, elles se cachent dans les arrière-cours pour regarder la télé par la fenêtre des voisins, inventent blagues et jeux à n'en plus finir, rêvant de l'inattendu qui pimenterait leur existence. Et l'inattendu arrive. Cauchemardesque, une succession de meurtres de jeunes femmes, tuées dans la montagne selon un même mode opératoire : la chasse à l'Étrangleur du crépuscule commence, menée par l'inspecteur Torricelli. Trente ans plus tard, Rachel, devenue une célèbre romancière, raconte cette quête épuisante. Après quinze meurtres, le tueur de la montagne a disparu. Un jour, pourtant, les deux soeurs s'étaient trouvées face à lui. Fantasme de gamines hystériques, avaient déclaré les autorités. Depuis lors, Rachel s'est donné pour mission de retrouver cet homme. Et le dénouement, le lecteur le vivra en direct, de surprises en retournements. Joyce Maynard a écrit une belle et lyrique histoire d'amours rythmée par les tubes des années soixante-dix : celui qui règne entre le père et ses filles, celui qui unit à jamais les deux soeurs.