Le roman policier allemand - ou Krimi - était prolifique sous le Troisième Reich. Longtemps dédaigné par les autorités, il recueillit des auteurs indociles et prit en charge la critique que la « haute » culture n'assumait plus. Mais la censure se faisant de plus en plus pressante, et le régime cherchant à imposer le « bon roman policier allemand », les auteurs durent s'acclimater de diverses manières aux injonctions officielles. Inédite en Allemagne même, cette anthologie se fait l'écho des disparités d'une littérature sous contrainte. Si quelques écrivains vantent la police du Reich ou se conforment à l'idéologie nazie, d'autres trompent la censure en situant leurs intrigues hors des frontières nationales, ou en imaginant des confessions ironiques du criminel : car au fond, qu'est-ce que le crime et la justice dans une dictature ? Littérature populaire, le Krimi fait ainsi entendre une autre voix de l'Allemagne. Et s'il reflète le pouvoir policier au quotidien, il esquisse aussi un portrait du petit peuple et de la pègre - réelle ou fantasmée.
« Pour continuer sur votre rapport à Flaubert, que représente pour vous la maîtrise de la langue ? La maîtrise de la langue, à mes yeux, est une question purement technique, presque subalterne. Ce qui est premier, décidément, c'est la vision qu'on a de ce qui existe et qui n'existe, en partie, qu'autant qu'on le voit. La langue, le français en l'occurrence, est fixée depuis quatre siècles. Elle n'a pas énormément changé. Le monde, en revanche, a été, dans cette même période, le siège de tels bouleversements, révolutions, métamorphoses, qu'à peine on le conçoit. Il est nécessaire de connaître les ressources de l'idiome, d'en avoir l'usage, ni plus ni moins que n'importe quel ouvrier a celui des outils de sa profession. Ceci admis, le reste est affaire d'application, de temps, de peine, ce qui est la loi commune. »
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Une étude de l'oeuvre de l'écrivain autrichien, porte-parole de la jeune génération contestataire dans les années 60, auteur de L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty.
Ce petit livre propose au lecteur français un panorama, aussi clair que possible, de la littérature italienne du XXème siècle. L'avant-garde florentine, le futurisme, l'hermétisme, le néo-réalisme, la nouvelle avant-garde des années soixante en sont autant de jalons. Ils esquissent la ligne de faîte d'un siècle de littérature dont la richesse est tout à fait remarquable.
Repères biographiques, thèmes et personnages, lecture psychanalytique de La Vénus d'Ille et technique narrative dans Colomba.
La Poétique d'Aristote est l'oeuvre fondatrice de toute réflexion sur la création épique et tragique. Elle n'a été invoquée, en fait, que par l'intermédiaire d'Horace et des théoriciens classiques français : à ce titre, elle a souffert récemment du mépris des modernes, puis a été récemment redécouverte. On s'est aperçu de son aspect étrangement moderne ; seuls les grands créateurs, même quand ils croyaient s'en affranchir, l'ont comprise et mise en pratique : Racine, malgré Boileau, les romantiques allemands, Hegel, les tragiques modernes, comme Giraudoux... La présente étude replace l'oeuvre dans son contexte historique littéraire, biographique, philosophique ; elle donne une synthèse des analyses aristotéliciennes, qui tient compte des avancées les plus récentes de la recherche ; enfin, elle retrace la fortune de l'oeuvre, depuis l'Antiquité romaine jusqu'à Barthes et Todorov.
" J'aurais voulu entrer dans la maison de South Broadway, à Nayack où elle vivait, mais il fallait une autorisation. Je me suis contenté d'entrer dans le jardin. J'ai regardé les arbres. Je me suis assis sur les marches de la cuisine. Une femme est sortie. Elle avait un petit chapeau et un sac. Elle a fermé la porte à clef. Derrière les rideaux, il n'y avait personne. "
S'attache à mettre en application les principes définis pour analyser l'un des mythes qui nous touchent le plus aujourd'hui, celui de Pasiphaé, en s'appuyant sur les concepts de mythe littérarisé et de syntagme minimal du mythe.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Péguy place sa réflexion sous le signe d'une éternelle inquiétude et il montre à l'oeuvre, dans l'histoire, la société et l'homme, un redoutable principe de guerre, de crime et de mort auquel Dieu lui-même n'échappe pas. Vision cruelle et lucide de l'iniquité, de la violence, d'une théologie de guerre, d'une belligérance universelle - confirmée et illustrée par tant d'atroces événements contemporains - et qui serait intolérable si elle n'était défiée par un puissant élan de vie, une énergie farouche de résistance et d'espérance à laquelle convient admirablement et exactement le nom d'Éros. La Thèse, oeuvre méconnue, éblouissante coulée de texte, illustre les analyses de ces aspects insolites, déroutants, presque dadaïques ou néo-post-modernes, comme dirait ironiquement Péguy, d'un auteur trop souvent prisonnier de manuels ou de commentaires sectaires. Surgit un Péguy audacieux et novateur, derrière lequel s'essoufflent, ahanant, ânonnant leur modernité, les chétives avant-gardes...
Ce texte fut écrit en marge du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture qui s'est tenu à Paris en 1935, réunissant des intellectuels résolus à mener le combat contre le fascisme, marqué par les discussions entre communistes et surréalistes. Fondane se positionne en tant qu'intellectuel face à la conception que l'on se fait alors du marxisme et de la révolution communiste.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
12 récits ayant pour thème la nativité du Christ, récits dont certains ont traversé les siècles comme les rois Melchior, Gaspard et Balthazar, Eve aux pieds de l'enfant, l'adoration des animaux, d'autres contemporains, racontés lors de veillées nocturnes.
L'auteur s'attache à définir l'opération de pensée comme poésie (disposition et opération) dans laquelle interviennent des figures de style, des processus de logique du discours.
Compte rendu de sa vie et de son oeuvre. L'auteur met son sujet en perspective et montre comment l'esprit de Voltaire nous serait bien utile aujourd'hui.
Pourquoi raconter des histoires sinon pour charmer, le temps d'une narration, un petit cercle d'auditeurs attentifs? Etude des nouvelles écrites par Marguerite de Navarre, histoires de séduction écrites pour séduire.
En près de cinquante ans, le regard que nous portons sur cette pièce a profondément changé ; l'histoire des mises en scène le montre : les clochards métaphysiques intemporels et désincarnés n'ont cessé de se rapprocher de nous, pour devenir nos intimes et nos contemporains.
Cette étude permet de comprendre l'oeuvre entier de Ionesco (homme de lettres roumain, journaliste et critique littéraire, avant d'être le dramaturge reconnu), un oeuvre écartelé entre deux cultures.
Aragon-Triolet, l'amour fou le plus affiché et le plus officiel fut-il un amour passion ou un amour masque? Le poids de deux personnalités inextricables et d'un enjeu politique essentiel épaissit le mystère de ce couple.
Cette synthèse consacrée à la littérature indienne de langue anglaise (Inde, Pakistan, Sri Lanka, Bangladesh et diaspora) étudie le regard des Anglais sur l'Inde, puis la naissance et le développement de la littérature indo-anglaise. Elle couvre le pan de la littérature anglophone, des premiers récits orientalistes de la fin du XVIe siècle aux années 90, de Richard Hakluyt à Salman Rushdie.
Inachevée, la dernière oeuvre de Chrétien de Troyes a suscité de nombreuses continuations. Cette approche, à l'inverse des auteurs qui ont continué l'oeuvre dans le sens de la dimension chrétienne du Graal, choisit de retrouver un équilibre, en inscrivant le texte dans les valeurs fondatrices de l'utopie arthurienne.
En rapprochant le commentaire du premier chapitre de la Genèse du récit de vie des «Confessions» qui le précède, l'auteur fait apparaître la dépendance poétique et existentielle entre ces textes. Dépendance qui se retrouve dans «Circonfession» de J. Derrida où la tentative autobiographique conduite en bas de page tient lieu de commentaire.
Publié en 1940 et devenu introuvable, ce livre est un commentaire du Banquet de Dante, sous la forme de douze notes approfondies, regroupées thématiquement. Le Convivio - Le Banquet - est sans doute l'ouvrage le plus direct dans lequel Dante expose la problématique philosophique générale qui l'anime. C'est ce qui fait l'intérêt exceptionnel du travail d'André Pézard, novateur encore aujourd'hui en ce sens qu'il contribue à la fois à l'établissement du texte, dont il affronte les difficultés, et à son interprétation philosophique, avec une rigueur et une liberté d'esprit sans précédent, mettant ainsi en évidence l'immense intérêt de cette oeuvre, même pour les lecteurs modernes.
En dépit de leur précision extrême, les notes sont étonnament éclairantes : on se demande comment l'étude philologique la plus stricte peut faire surgir du texte les idées les plus lumineuses.
André Pézard (1891-1984), professeur à l'Université de Lyon, puis au Collège de France, fut un italianiste exceptionnel. Son oeuvre est considérable. Il n'a cessé de joindre à une érudition impressionnante une intelligence et une sensibilité dignes des plus grands esprits, et même un vrai talent de poète. À cet admirable lecteur, on doit non seulement une contribution essentielle aux études dantesques, une traduction audacieuse de la Divine comédie (Bibliothèque de la Pléiade), et nombre d'ouvrages qui doivent leur puissance à sa remarquable connaissance de la philosophie.
Jean-Louis Poirier, auteur de diverses contributions en histoire de la philosophie et en sciences humaines, a publié récemment un essai (Ne plus ultra, Dante et le dernier voyage d'Ulysse, 2016). Il a également consacré un ouvrage à l'enseignement de la philosophie en Italie.