Filtrer
Langues
Accessibilité
Prix
PATRICK REUMAUX
-
Le cycle de Gormenghast Tome 1 : Titus d'enfer
Mervyn Peake
- Christian Bourgois
- 11 Janvier 2024
- 9782267049886
Dans le labyrinthe des couloirs endormis de Gormenghast, les cris d'un nouveau-né viennent briser la monotonie dans laquelle le château et ses habitants se complaisaient depuis des années. Cet héritier que plus personne n'attendait réveille l'immense demeure jusqu'alors plongée dans une imperturbable langueur. Des salons aux cuisines, des tourelles aux bibliothèques, des cours aux toits escarpés, toute la maisonnée s'anime pour accueillir le futur soixante-dix-septième comte de Gormenghast, Titus d'Enfer.
Mais quel est cet héritage auquel le jeune Titus est promis ? Quels secrets cachent les recoins de Gormenghast ? Quel est le sens des nombreux rituels et cérémonies qui rythment la vie du château ? Mais encore : pourquoi rien, ou si peu, ne semble exister au-delà de ces murailles hautes comme des falaises ?
Chef-d'oeuvre de la littérature fantastique, Le Cycle de Gormenghast est une déambulation surréaliste dans un château-monde aux proportions extraordinaires. -
Le cycle de Gormenghast Tome 2 : Gormenghast
Mervyn Peake
- Christian Bourgois
- 14 Mars 2024
- 9782267049497
Après la mort de son père, Titus d'Enfer est devenu à sept ans seulement le maître de Gormenghast. Héritier d'une maison affaiblie, le jeune comte doit composer avec des siècles d'histoire, de rituels, de secrets et d'intrigues. À chaque instant, tout peut s'effondrer. Après une rencontre extraordinaire dans les bois, Titus embarque dans une aventure aux confins du monde, de l'autre côté de la montagne de Gormenghast, à la recherche d'une mystérieuse fille-oiseaux. Finelame, quant à lui, se dirige vers le coeur occulte du château. Pour arriver à son but, il ne se prive d'aucuns expédients : emprise, manipulation et, s'il doit en arriver là, le meurtre.
Chef-d'oeuvre de la littérature fanstastique, Le Cycle de Gormenghast est une déambulation surréaliste dans un château-monde aux proportions extraordinaires, et bien au-delà... -
Le cycle de Gormenghast Tome 3 : Titus errant
Mervyn Peake
- Christian Bourgois
- 16 Mai 2024
- 9782267049442
À 20 ans, Titus n'en peut plus de Gormenghast et de l'enfermement qui caractérise la vie entre les murs du château de ses ancêtres. Les intrigues et les règles absurdes, les responsabilités qui lui incombent et la solitude écrasent le jeune homme, épris d'aventures et de rencontres nouvelles. Profitant de la confusion causée par une grande inondation, Titus s'enfuit et délaisse son titre de comte pour s'en aller découvrir ce qui existe au-delà des murs du château et des terres attenantes. Mais il ne sait rien de ce monde étrange. Pire encore : personne ne semble croire en l'existence de Gormenghast...
Chef-d'oeuvre de la littérature fantastique, Le Cycle de Gormenghast est une déambulation surréaliste dans un château-monde aux proportions extraordinaires, et bien au-delà. -
La vie secrète des rapaces nocturnes
John Lewis-Stempel
- Klincksieck
- De natura rerum
- 2 Février 2024
- 9782252047460
La nuit venue, nos bois se remplissent de hululements. Qui n'a pas réprimé un léger frisson en les entendant ? Ne fermez pas vos volets trop vite cependant. Au dehors, une vie nocturne parfois cruelle, toujours fascinante, se déroule. Y règnent en maîtres des rapaces aux yeux perçants et aux serres implacables. John Lewis-Stempel, fermier britannique devenu un des écrivains naturalistes les plus talentueux de sa génération, nous raconte leur histoire. L'histoire familière d'espèces que nous croisons dans nos campagnes, au détour d'une balade en forêt ou dans un grenier à l'abandon : chouettes hulottes et chevêches, hiboux moyen-duc, effraies des clochers,... Depuis la Préhistoire, nous leur prêtons des noms et des attributs variés ; les poètes piquent leur inspiration plume à plume sur leur large tête plate. Illustré par le célèbre ornithologue John Gould, la galerie de portraits tantôt fantomatiques tantôt attachants que nous convie à explorer John Lewis-Stempel déploie les facettes méconnues d'un des animaux les plus populaires du monde vivant.
-
Les hauts de Hurtebise : Wuthering Heights
Emiliy Brontë
- Les Belles Lettres éditions
- 19 Avril 2024
- 9782251919768
« Aucun lecteur des Hauts de Hurtebise ne peut oublier le moment et l'endroit où il a lu ce livre. À l'évocation de ce titre, tous ceux qui liront cette page se souviendront, avec un soupir en songeant à la jeunesse qui passe, du moment où le tendre pouvoir tragique du génie mortifère de ces pages les a saisis à la gorge ». John Cowper Powys
De Virginia Woolf à William Somerset Maugham, en passant par Kate Bush, Luis Buñuel et tant d'autres, Wuthering Heights a inspiré - et inspire toujours - nombre d'écrivains, musiciens, cinéastes et artistes. Il fallait à ce chef-d'oeuvre un traducteur à sa démesure. Par son talent aussi unique que le roman d'Emily Brontë, Patrick Reumaux a su le rendre à son souffle fantastique. -
Le monde du dessous : poèmes et proses de Gondal et d'Angria
Charlotte Brontë, Emily Brontë, Anne Brontë, Branwell Bronte
- Les Belles Lettres éditions
- 26 Mai 2021
- 9782251915869
Nous avons tissé une toile à l'enfance,
Une toile aérienne et ensoleillée
Et dans la prime enfance détecté une source
D'eau fraîche et non souillée.
Charlotte Brontë
Tout le monde connaît les soeurs Brontë :
Charlotte, Emily et Anne.
Mais le frère, Branwell ?
Et leur enfance dissimulée à inventer des mondes et des langages ?
À travers poèmes et proses inédits, ce recueil reconstruit le cheminement imaginaire - « le monde du dessous », écrivait Charlotte - au coeur de la création romanesque des Brontë et lui donne tout son sens. -
Le renard et autres étreintes mortifères
D. H. Lawrence
- Klincksieck
- De natura rerum
- 20 Octobre 2023
- 9782252047408
« Baissant les yeux, elle vit soudain le renard qui la regardait, le menton baissé, les yeux levés sur elle. Ils se rencontrèrent et il la posséda. Envoûtée, elle sut qu'il la possédait. Il la regardait au fond des yeux, et son âme défaillait. Il la connaissait, il n'avait pas peur. Elle lutta, revint confusément à elle, et le vit qui filait, bondissant lentement, avec insolence, au-dessus des buissons. Puis il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et s'esquiva en silence. Elle aperçut sa queue touffue, lisse comme une plume, l'éclat de son arrière-train blanc, puis plus rien : il avait disparu, aussi rapide que le vent. » D.H. Lawrence
-
Autoportrait au roitelet : lettres à T.W. Higginson et aux sœurs Norcross 1859-1886 ; la gloire est une abeille, (choix de poèmes) 1858-1881
Emily Dickinson
- Les Belles Lettres éditions
- 26 Mai 2021
- 9782251915876
Voici ma lettre au Monde
Qui ne M'a jamais écrit -
Les simples Nouvelles que la Nature disait -
Avec une tendre Majesté
Emily Dickinson
Emily Dickinson (1830-1886) passe sa vie à Amherst, dans la propriété familiale.Tombe amoureuse d'un révérend, qui s'enfuit. Elle écrit des poèmes, ne sait pas ce qu'ils valent (ou fait semblant), prend pour maître un gandin célèbre, Thomas Wentworth Higginson dont la bêtise - un siècle a passé - irradie comme un soleil. Les années filant, elle sort de moins en moins, signe ses lettres « Votre Élève », écrit encore quelques vers, s'intéresse à tout ce qui meurt.
Quand elle commence à écrire aux soeurs Norcross, en 1859, Louise a seize ans, Frances treize. Vingt ans plus tard, elles n'ont pas grandi, sont pour Emily les mêmes petites filles imaginaires. Loo a toujours seize ans, Fanny treize. « Je souhaite que nous soyons enfants, écrit-elle à son frère. Je souhaite que nous soyons toujours enfants, comment grandir, je ne sais pas. »
La partie de la Correspondance ici traduite - Lettres à T.W. Higginson et aux soeurs Norcross - n'a pu l'être que grâce au remarquable appareil critique de l'édition américaine Harvard University Press. Les poèmes que l'on trouvera en seconde partie de volume parlent d'eux-mêmes. -
Des voix sous les pierres
Edgar Lee masters
- Les Belles Lettres éditions
- 22 Octobre 2021
- 9782251917054
« Tu as levé les yeux et vu Jupiter
Trônant à la cime du pin géant.
Et puis tu as baissé les yeux et vu
Mon fauteuil vide se balancer au vent sous le porche solitaire.
Courage, mon amour. » Edgar Lee Masters
Edgar Lee Masters (1868-1950), élevé dans l'Ouest à l'époque des dernières guerres indiennes, mais grand lecteur d'Ovide et d'Anacréon, nous a laissé ce recueil de poèmes (1915), constamment réédité outre-Atlantique, qui fait entendre la chanson grinçante, désenchantée, des rêves inaboutis. Un cimetière au bord d'une rivière de l'immense Prairie. 244 tombes. 244 épitaphes qui racontent l'histoire d'un bourg, de ses habitants - et de leurs ambitions déçues. Chacun y va de son couplet rageur, mélancolique ou futile : forgerons, arracheurs de dents, pécheurs et pasteurs, punaises de sacristies et franches traînées, rescapés du grand rush vers l'Ouest, soûlards et abstinents, fermiers et trimardeurs, spoliateurs et spoliés, tous bernés par leurs semblables, et plus encore par l'histoire. Où la poésie rivalise avec le roman pour célébrer ce qui reste d'humanité après les désastres. -
« Achetez, achetez », criaient les gobelins Qui dévalaient dans le chemin.
« Oh, s'écria Lizzie. Laura, Laura, Ne regarde pas les lutins ». Christina Rossetti
Mystique, mélancolique et visionnaire, Christina Georgina Rossetti (1830-1894) fut, à l'époque victorienne, l'auteur d'une oeuvre de premier plan. À l'occasion de son centenaire, Virginia Woolf lui rendra hommage dans l'essai dont nous donnons, en préface de ce volume, la traduction : Je suis Christina Rossetti. Le Marché aux elfes (The Goblin Market), poème composé en avril 1859 puis publié dans le recueil éponyme en 1862, valut à Rossetti la célébrité et fit l'objet de diverses interprétations. Patrick Reumaux qui en signe la traduction, nous livre la sienne dans sa postface. Aux aquarelles ésotériques et magiques du baron Casimiro Piccolo qui ornent le poème répondent, dans la postface, les portraits préraphaélites des protagonistes peints par Dante Gabriel Rossetti, frère de Christina. -
Mes favorites
Vita Sackville-West, Graham Rust
- Klincksieck
- De natura rerum
- 18 Septembre 2020
- 9782252045183
Quand Virginia Woolf, aussi fascinante et au venin aussi meurtrier que cette horreur, la vipère du Gabon (Bitis gabonica) la mord au coeur en lui disant qu'elle « écrit de l'extérieur », sous-entendu qu'il vaudrait mieux qu'elle fasse autre chose, Vita Sackville-West aurait pu répondre qu'elle, Virginia, ne connaissait rien au jardinage, occupation aussi meurtrière si on la conçoit comme un des Beaux-Arts. Elle ne le fit pas, sans doute parce qu'elle était trop blessée, trop généreuse et - même si c'est démodé - trop bien élevée pour faire ce genre de répartie. Il suffit de lire ce petit livre, musical comme un jardin anglais, pour retrouver à la fois l'artiste et la jardinière, c'est-à-dire aussi bien des images de rêve que des conseils pratiques à toutes celles (tous ceux) qui ont, ou qui désirent avoir la main verte. Rimbaud le savait : « La main d'un maître anime le clavecin des prés » - P.R.
-
La prairie ; la vie privée d'un champ anglais
John Lewis-Stempel
- Klincksieck
- De natura rerum
- 13 Mai 2022
- 9782252046616
De loin, un champ a l'air d'un seul tenant ; mais de près ? Que se passe-t-il vraiment dans l'herbe haute ? En apparence, La Prairie est un simple journal : de janvier à décembre, John Lewis-Stempel raconte le passage des saisons, des renoncules au printemps à la coupe des foins en été et au pâturage en automne. Il dévoile les vies des animaux qui habitent l'herbe et le sol : le clan des blaireaux, la famille des renards, la garenne des lapins, la couvée des alouettes des champs et le couple de courlis, entre autres. L'histoire de leur naissance, leur vie et leur mort est une biographie intime de la vie animale. Rapprochez-vous encore un peu, suivez les phrases ciselées de Lewis-Stempel et vous vous apercevrez, par exemple, que ce qui paraît plat ne l'est pas vraiment, que ce qui paraît petit est grand et ce qui paraît un est multiple. En d'autres termes, vous vous apercevrez que la prairie qui enchante le regard - et l'estomac des moutons - est, à elle seule, un monde. « Je ne vous parlerai que de ce que l'on ressent quand on travaille et qu'on observe un champ auquel on est lié depuis toujours. Tout essai de rationalisation... est inutile », nous aura avertis Lewis-Stempel.
-
Qu'est-ce qui s'imprime dans la prunelle, laissant une marque indélébile, à la lecture de ces contes : l'herbe longue des pampas, ondulant comme la mer à perte de vue, l'ombre gigantesque du feuillage de l'Ombú abritant les paroles du vieux Nicandro déroulant ses souvenirs : la balle tirée à bout portant par le maître des lieux, l'intraitable Santos Uguarte sur son esclave préféré, Meliton, le calvaire de Monica devenue folle à la révélation de la mort de son promis, le cheval-pie de l'étranger, tué par accident, le jour du marquage des bestiaux, les manigances de l'invisible Niño Diablo qui entend dans la plaine des bruits qu'il est seul à entendre ? Le rire strident des sorcières, la nuit, très haut dans le ciel, au-dessus de la pampa ou les cris terrifiants « qu'aucune âme humaine ne pourrait supporter », à l'instant où Marta Riquelme, accablée par la vie, se transforme en Kakué, l'oiseau des âmes infortunées ?
Au dire de ses amis londoniens, William Henry Hudson (1841-1922) qui « écrivait comme l'herbe pousse » (Conrad) ressemblait « à un faucon sur le point de s'envoler » (Garnett) ou à « un aigle du jardin zoologique, noble, mélancolique étranger, survolant en pensée les pampas Argentines » (Masshingham). Ornithologue de grand renom, prêt à tout moment à devenir oiseau, ses oeuvres complètes comprennent vingt-quatre tomes. -
« Là, sur cette rive perdue, le berger nu à mes côtés, écoutant alentour les cris spectraux des oiseaux d'eau aux longues pattes, au long bec, écoutant l'eau clapoter sinistrement comme la langue d'un lion repu contre la rive perlée, je sentis que, même si j'étais submergé plus tard par la vulgarité du monde moderne, celui des voitures, des usines, des téléphones et des "cinémas", je ne pourrais jamais oublier qu'un jour - un certain dimanche après-midi - j'avais contemplé une partie de la Terre où demeuraient des traces évidentes du formidable génie créateur de Dieu. J'avais l'impression d'être le premier mortel qui, errant loin du berceau asiatique de sa race, avait eu le privilège, en levant la tête, de scruter les noirs secrets de ce continent immense si longtemps inviolé, seulement dérangé par la présence de fabuleux sauriens flânant et s'ébattant sous le soleil solitaire de l'équateur. » Llewelyn Powys
Sont ici réunis les récits africains de Llewelyn Powys écrits lors du long séjour qu'il fit au Kenya pour aider son jeune frère Willie, le benjamin de la famille, à la ferme qu'il avait acquise. Y apparaissent en pleine lumière, la vulgarité, la rapacité et la cruauté des sujets de Sa Majesté, décuplées par le soleil qui flambe et attise les pulsions, tandis que rôdent les bêtes de proie, que rugissent les lions et que se déchaînent les éléphants de la vallée du Grand Rift. -
Voici un livre célèbre en Angleterre constamment réédité depuis sa parution en 1653, un livre que Lord Byron détestait comme il détestait tous les bons sentiments, à la fois traité sur l'art de la pêche à la ligne et, très simplement, art de vivre, conseils d'un sage pour vivre en paix et trouver le bonheur.
Trouver le bonheur ? Être à coeur ouvert avec le monde, ce qui ne vas pas sans péripéties dans un monde où les lièvres changent de sexe chaque année et où les grenouilles ont déclaré la guerre aux brochets. Où fabriquer une mouche artificielle pour la truite est si compliqué qu'il faut renoncer à l'expliquer avec des mots, et où torturer un vairon (sans lui faire de mal) pour la pêche au vif revient à réaliser une oeuvre d'art.
Le bon Izaak, honnête quincaillier et très honnête homme, poète des autres jours, pêcheur à la ligne et pêcheur de bonnes âmes, non seulement érige la redondance en esthétique, mais en garantie suprême de l'intention bonne en soi, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi : la quiétude, le bonheur se dérobent à chaque instant. -
Le cycle de Gormenghast ; Titus d'enfer, Titus dans les ténèbres, Gormenghast, Titus errant
Mervyn Peake
- Omnibus
- 24 Mai 2018
- 9782258151284
Un monument de la littérature de l'imaginaire, une oeuvre culte.Titus d'Enfer (1946) - Titus dans les ténèbres (nouvelle, 1956) - Gormenghast (1950) - Titus errant (1959) Dans le château de Gormenghast, aux proportions si démesurées que des parties entières restent inexplorées, vit la famille Tombal : lord Tombal, comte d'Enfer, neurasthénique et plongé toute la journée dans les livres de sa bibliothèque, Lady Tombal, la comtesse, qui se partage entre ses chats et ses oiseaux, leur fille Fuchsia, adolescente solitaire et imaginative, d'autres membres et pléthore de notables et gens de maison, tous plus pittoresques, voire grotesques, les uns que les autres. Ce petit monde est régi par des rites et des traditions immuables et compliqués. L'histoire commence alors que naît Titus, 77e comte d'Enfer, dans l'indifférence générale. Parallèlement, le jeune Finelame s'échappe des cuisines où il était commis ; malin et manipulateur, il investit peu à peu le château et va en briser l'équilibre précaire, par l'incendie de la bibliothèque tout d'abord, qui va mener le comte à la folie, puis à la mort. C'est dans cet univers déconcertant, baroque, halluciné et presque maléfique que grandit Titus, qui s'accommode de plus en plus difficilement du cérémonial du protocole et rêve du monde extérieur, lui qui ne connaît que le château. Le dernier volet, Titus errant, le voit fuir Gormenghast et partir à la découverte d'un ailleurs qui lui est complètement étranger et dont il est exclu. Véritable monument de la littérature anglaise, le cycle de Gormenghast est l'exemple même de l'oeuvre-culte, objet de vénération par plusieurs générations de lecteurs ; bien qu'il soit difficilement classable, le cycle s'apparente à la Fantasy pour l'univers extravagant qu'il décrit, même si la magie en est absente. L'auteur réussit le tour de force de bâtir une oeuvre d'une incroyable richesse visuelle, à la fois angoissante et farfelue, poétique et désopilante. Elle est servie par la magnifique traduction de Patrick Reumaux, poète et romancier, qui signe également la préface.
-
Quand on vit près de la mer, dans le Dorset, écrit Llewelyn Powys, il est remarquable, à l'heure qui précède l'aube, d'écouter les goélands déchirer le majestueux silence des collines de leurs cris perçants sauvagement réitérés. C'est une musique qui oblige l'imagination à sortir des limites du monde contemporain et force l'esprit à se remémorer le long travail de la planète, un travail entamé à une époque inconcevablement éloignée de la nôtre et qui se poursuivra longtemps après que nous serons poussière.
Préfaçant les Essais de son frère, John Cowper Powys avoue : « Il y a dans les essais de Llewelyn un courant souterrain constant semblable à un bruit d'ailes dans les airs, au bris des vagues dans l'eau, aux craquements d'un feu sur la lande, aux sifflements des herbes que l'on brûle dans le jardin, au son des cloches dans les beffrois (...) Le style de Llewelyn est celui de nos pensées quand un long rêve diurne nous enveloppe soudain merveilleusement, sur une lande, une terrasse, une balustrade, un coin de mer familier depuis l'enfance. »
Traduit de l'anglais et préfacé par Patrick Reumaux.
Illustrations de Bernard Duhem. -
En plein coeur de l'Amazonie, au bord du fleuve Orénoque, s'étend un bois mystérieux hanté par un chant mélodieux, dont on ne sait s'il s'échappe du gosier d'un oiseau ou de la gorge d'une femme. À moins qu'il ne soit émis par l'âme du vent et des feuilles. Bien que ce bois pullule d'oiseaux et de gibier, les Indiens refusent d'y chasser. Ils le disent habité par un elfe capable de saisir au vol les flèches empoisonnées et de les renvoyer sur le chasseur... Abel, qui fuit son pays, le Venezuela, après un complot politique manqué, atteint cette étrange contrée. Il ose, lui, s'enfoncer dans le paradis vert et finit par rencontrer l'étrange créature. À la fois, elfe, phalène et femme, Rima est une fille des bois et des sources. Elle est aussi l'esprit de connaissance qui exige de découvrir son pays d'origine. Commence alors un fantastique voyage.
-
Romans et chroniques dublinoises
Flann O'Brien
- Les Belles Lettres éditions
- 27 Octobre 2015
- 9782251901039
Flann O'Brien (1911-1966) partage avec Joyce le trône de malt de la littérature irlandaise. Son oeuvre est aujourd'hui presque intégralement traduite en français. Nous proposons ici l'édition complète de ses romans, parmi les plus fous qui aient jamais été écrits en aucune langue. « En vingt-cinq ans, écrivit-il dans le magazine New Ireland en mars 1964, j'ai écrit dix livres sous quatre noms de plume totalement incompatibles et sur des sujets n'ayant pas le moindre rapport entre eux. Cinq sont des livres de fiction, le sixième un commentaire sociologique, deux autres traitent de sujets scientifiques, auquel il faut ajouter un essai sur la littérature, un livre écrit en gaélique et une pièce. »
« Un écrivain authentique doué du véritable esprit comique. » James Joyce
« Avec Joyce et Beckett il constitue notre trinité de grands écrivains irlandais. » Edna O'Brien
« Les livres de Flann O'Brien sont les meilleurs amis qui se puissent trouver. Ce sont des toniques administrés par un Hippocrate irlandais au désespoir loufoque, qui remédie par le rire à l'inconvénient d'être né. » Linda Lê -
Les vieux soldats ne meurent jamais
Sean O'faolain, Mary Lavin, Lord Dunsay
- Les Belles Lettres éditions
- 8 Juin 2018
- 9782251907956
Sont ici réunies trois grandes figures de la littérature irlandaise du XXe siècle. Tout le monde ne connaît pas l'anecdote, restée célèbre, dont le poète Padraig Colum se servit pour clôturer sa préface à l'édition américaine des Contes d'un rêveur : « Dans le comté de Meath, au temps jadis, il y avait deux grands barons voleurs sur la route de Drogheda : Dunsany et Fingall. Et si vous échappiez aux mains de Fingall, vous tombiez inévitablement dans celles de Dunsany. » Le grand baron avait du nez, et même du flair - on comprendra pourquoi en lisant le texte ici traduit - c'est lui qui dénicha - et même déterra - Mary Lavin avec la sûreté d'un épagneul déterrant un os exceptionnel, et préfaça son premier livre de nouvelles. Car les Irlandais, qui ont le génie des Pâques sanglantes, ont aussi celui des nouvelles, ces « romans rapides » selon l'heureuse expression de Natacha Michel. « Une histoire courte, nous dit Sean O'Faolain, si elle est réussie, est comme un cerf-volant d'enfant, une petite merveille, un moment lumineux. » L'avant-propos, écrit en français, s'il vous plaît, est signé George Moore, qui rencontra Villiers de l'Isle-Adam au Rat mort, fut l'ami de Degas, de Manet, et fréquenta assidûment les Mardis de Mallarmé. « On s'instruirait à moins », écrivait Pierre Leyris.
-
Quand on pense à l'Irlande en littérature, on voit le soleil se coucher sur le Crépuscule celtique, on a des visions de danseurs comme Yeats et la dame en noir, Lady Gregory, on écoute les histoires de Harahan le roux. Ou bien on est ébloui par l'écriture en exil de Joyce ou le parler dublinois sarcastique de Flann O'Brien.
Ce n'est pas de cette Irlande-là qu'il s'agit ici, mais de l'Irlande noire, celles des Pâques sanglantes de Dublin et de la guerre civile dans ce pays déchiré, contée par trois écrivains majeurs, tous les trois de Cork ; Daniel Corkery qui fut professeur d'Université dans cette ville, et deux de ses élèves devenus célèbres : Sean O'Faolain et Frank O'Connor.