" Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles." Olivia de Lamberterie - ELLE
" Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux." Page des libraires
Profondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes.
« Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. À l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie. »
Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).
« J'aimerais penser que je vous manque un peu... » : le 4 mars 1935, Stefan Zweig, qui met alors la dernière main à Marie Stuart, adresse une lettre à sa nouvelle secrétaire, Lotte Altmann. Recrutée grâce à l'organisme juif d'assistance aux réfugiés à Londres, où Zweig s'est exilé un an plus tôt, elle est vite devenue la collaboratrice indispensable au travail littéraire de l'écrivain. Ils se marieront en 1939 , et se donneront la mort ensemble dans de tragiques circonstances, à Petropolis en 1942.
Ces Lettres à Lotte couvrent une période décisive dans la vie de Stefan Zweig. Il s'y montre un patron attentionné mais exigeant ; un écrivain acharné à publier en dépit de la persécution hitlérienne ; un homme tout à la fois résolu à rompre avec Friderike, sa première femme, et hésitant.
Réunies par Oliver Matuschek, biographe de Zweig, illustrées de photos inconnues, elles composent le récit vivant d'une relation et de son contexte, une Europe à feu et à sang, éclairant d'une lumière inédite la personnalité et l'oeuvre d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
La biographie de référence par le meilleur spécialiste.C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
On la connaît surtout pour ses luttes contre les violences subies par les femmes. Pourtant, Gisèle Halimi est aussi une grande combattante de la violence faite au corps colonisé et aux victimes de toutes les oppressions : de genre, de race, de classe. L'approche d'Ilana Navaro a ceci d'original qu'elle reprend les grands combats de la célèbre avocate (le procès de Djamila Boupacha en 1960, militante du FLN accusée d'avoir déposé une bombe dans un bar puis torturée et violée, en détention, par des soldats français ; le procès de Bobigny en 1972, qui ouvrira la voie de la légalisation de l'avortement en 1975 ; celui d'Anne Tonglet et Araceli Castellano à Aix-en-Provence en 1978, qui permettra de criminaliser le viol) et démontre qu'ils ont tous été des tournants dans l'Histoire sociale, politique et juridique de la France, et au-delà. Tant de femmes, en France, en Tunisie et ailleurs dans le monde, touchées par l'oeuvre de Gisèle Halimi, s'approprient ses combats et les prolongent aujourd'hui. Comment l'ancienne colonisée, indigène et juive tunisienne de la Goulette donne-t-elle des leçons à la République française ? C'est la force intellectuelle de Gisèle Halimi : combattre le colonialisme sans trahir la formation républicaine qu'elle a reçue, se réclamer de la culture des Lumières, des droits de l'Homme pour remettre en cause le système colonial, la barbarie exercée par les colons pendant la Guerre d'Algérie. Dans ce livre passionnant et lumineux, inspiré de la série sur France Culture Ilana Navaro nous dévoile un nouveau pan de la biographie de Gisèle Halimi.
Elle fut « la dernière star littéraire » américaine. Essayiste et romancière, mère et militante, égérie intellectuelle et médiatique aux mille et une facettes, tantôt adulée, tantôt détestée, Susan Sontag (1933-2004) s'ingénia toute sa vie à bâtir sa propre mythologie. Son oeuvre foisonnante offre une clé de lecture indispensable à la compréhension de notre culture saturée d'images et de conflits. Chroniqueuse des chaos de son époque (de la guerre d'Algérie au siège de Sarajevo en passant par la révolution cubaine et la chute du mur de Berlin), elle sut tout aussi bien exercer son regard acéré sur sa vie personnelle, marquée par des aventures amoureuses extraordinaires et une constante remise en cause de soi.
Pour ériger ce monument biographique, Benjamin Moser a eu accès à de nombreuses archives inédites et à des proches de Sontag qui n'avaient encore jamais parlé d'elle (dont sa dernière compagne, la photographe Annie Leibovitz). Une enquête passionnante et romanesque sur une personnalité hors du commun qui, en s'emparant de sa destinée, a contribué à redéfinir en profondeur les termes de la condition féminine.
Robert Badinter occupe une place aussi singulière qu'importante au sein de la société française. Un homme juste. Celui qui a aboli la peine de mort et qui, à ce titre, figure déjà dans les livres d'histoire.
Avocat, professeur d'université, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel, sénateur, essayiste, Robert Badinter s'est toujours refusé à écrire ses mémoires, lui qui aime tant cultiver le secret. Qui sait que son destin s'est joué un jour de février 1943 quand, à Lyon, la Gestapo a arrêté son père ? Qui connaît la véritable nature de sa longue amitié avec François Mitterrand ? D'où vient cette volonté tenace de combattre l'injustice ? Comment devient-on la dernière icône de la gauche française ?
Robert Badinter s'est confié aux auteurs, l'une historienne, l'autre journaliste, expliquant en particulier ses combats. Répondait-il à toutes leurs questions ? À sa façon. D'où ce portrait, cet essai biographique à la fois fouillé et critique d'un personnage hors du commun.
Il fut la personnalité française la plus célèbre dans le monde, fêté comme un bienfaiteur de l'humanité, symbole de la lutte victorieuse contre les épidémies. Louis Pasteur (1822-1895) est devenu un mythe déjà de son vivant, mais son itinéraire personnel et des pans entiers de son oeuvre restent dans l'ombre.
Qui était vraiment cette figure longtemps vénérée avant que des critiques mettent en doute la probité de l'homme et la valeur de son oeuvre jusqu'à les rendre évanescentes ? Pour le retrouver, cette biographie propose de ne jamais séparer la science de Pasteur de sa vie personnelle, de ses relations, de ses idées philosophiques et convictions religieuses. Chez lui, le bonheur familial et l'aventure de la recherche furent intimement liés. Il ne pouvait envisager son savoir hors des sollicitudes de l'époque. D'où ses études sur le déclin de la culture des vers à soie, mais aussi sur les maladies du vin, la préparation du vinaigre ou de la bière et la pasteurisation des produits alimentaires à laquelle son nom reste attaché. Puis, à l'automne de sa vie, les découvertes fondamentales sur les maladies infectieuses et enfin la vaccination qui couronnent un demi-siècle de recherches.
C'est en embrassant l'ensemble d'une existence singulière que ce livre renouvelle l'interprétation de plusieurs facettes d'une oeuvre qu'il invite à redécouvrir. Sans rien dissimuler des faiblesses de l'homme, ses ambitions effrénées, son oubli des apports de ses prédécesseurs et de ses collaborateurs, sa hargne polémique... Un immense savant sous les traits d'un homme ordinaire jusque dans ses défauts.
De Simone Veil, on réduit trop souvent la biographie à quelques dates phares, dont, évidemment, celles du débat sur l'IVG, en 1974. De même de son image et des rares signes électifs qui l'incarnent aux yeux des Français : un chignon fidèle qu'elle n'acceptera de défaire qu'une seule fois en public, un immuable tailleur Chanel, dont ne varie que la couleur, un collier de perles porté sur une lavallière. A la différence sans doute des simplifications biographiques, cette austérité est délibérée. Elle est aussi comme la cuirasse d'une femme parvenue au sommet de l'Etat, soucieuse d'opposer à la curiosité du public et des journalistes une image qui n'offre aucune prise, aucune perspective personnelle.
Tout au long de sa vie publique, Simone Veil a soigneusement protégé son intimité familiale et amicale. Antoine, son mari, apparaît parfois au cours de ses campagnes, mais toujours saisi comme une apparition « officielle ». De même de ses enfants, photographiés publiquement, par exemple au ministère de la Santé juste avant les débats sur l'avortement, autour d'une table qui réunit la ministre et son cabinet.
Certes, depuis sa retraite politique, avec le succès de ses mémoires, l'entrée à l'Académie française et la Panthéonisation, la multiplication des hommages de toutes natures, se sont multiplié les incursions médiatiques dans la sphère privée de celle qui est restée si longtemps une des personnalités préférées du public. Simone Veil ne s'y est jamais prêtée volontiers. Aujourd'hui, ses deux fils ont accepté pour la première fois que soient publiées autant de photographies pour la plupart inédites.
Cet album fait comprendre quelles étaient les racines de ses engagements, les figures familières, parents, frère et soeurs, enfants et petits-enfants, amis, lieux aimés où elle se ressourçait. Commentés par ceux-là mêmes qui lui furent si chers, ses deux fils, Jean et Pierre François.
Paula Modersohn-Becker voulait peindre et c'est tout. Elle était amie avec Rilke. Elle n'aimait pas tellement être mariée. Elle aimait le riz au lait, la compote de pommes, marcher dans la lande, Gauguin, Cézanne, les bains de mer, être nue au soleil, lire plutôt que gagner sa vie, et Paris. Elle voulait peut-être un enfant - sur ce point ses journaux et ses lettres sont ambigus. Elle a existé en vrai, de 1876 à 1907.
"Le contagieux, c'est celui qui sait voir et les horreurs du monde et ses merveilles, qui ne peut pas supporter les horreurs et qui cherche des solutions pour qu'il y en ait moins. Il nous faut des contagieux."
Comment Henri Grouès (1912-2007), enfant introverti élevé dans le confort d'une famille bourgeoise aimante, devient-il l'abbé Pierre, fervent défenseur des plus vulnérables ayant choisi de se dépouiller de tout pour consacrer sa vie aux autres ?
Nous connaissons tous cette icône populaire habituée des coups médiatiques, son "insurrection de la bonté" et son appel à la solidarité de chacun. Derrière cette figure emblématique se cache un homme d'action, parfois tempétueux mais toujours empli d'une humanité profonde, dont les agissements, grands et petits, découlent d'une seule et même ambition : réagir face à l'injustice et la précarité. Son parcours insuffle à ceux qui le découvrent l'envie de poursuivre son combat, toujours d'actualité.
En 2015, après soixante-dix ans d'un long oubli, Rien où poser sa tête de Françoise Frenkel est redécouvert en France. L'impressionnant parcours de cette femme nous parvient miraculeusement intact, sa librairie française à Berlin, sa fuite dans la France occupée, la déportation à laquelle elle réussit à échapper, son passage en Suisse. Le livre connaît un succès immédiat et est traduit dans plus de onze langues.
Ressuscité, son nom fait surgir de nouveaux documents. Lettres, archives de police et d'État provenant de tous les pays qu'elle a traversés, carton d'inédits conservé pendant quarante ans dans sa famille suisse, publications datées d'avant et après la Seconde Guerre mondiale.
Corine Defrance, historienne spécialisée dans l'histoire franco-allemande, a enquêté pendant cinq ans sur Françoise Frenkel en partant sur ses traces à travers l'Europe, de la Pologne au sud de la France. Elle a collecté et assemblé tous ces documents pour bâtir cette biographie qui nous permet, aujourd'hui, de déchiffrer en profondeur Rien où poser sa tête, et de reconstruire enfin un portrait précis de Françoise Frenkel.
En 1941, alors qu'en Europe la guerre et les nationalismes font des ravages, Stefan Zweig, exilé au Brésil, trouve en Montaigne un « ami indispensable », dont les préceptes de tempérance et de modération lui paraissent plus que jamais nécessaires. Selon Zweig, « pour que nous puissions appréhender l'art et la sagesse de vivre de Montaigne [...] il fallait que survienne une situation similaire à celle qu'il avait connue. »
De son propre aveu, Zweig n'était pas à même d'apprécier pleinement le génie de Montaigne lorsqu'il le découvrit à vingt ans. C'est en les relisant à travers le prisme de l'expérience qu'il mesure véritablement tous les enjeux des Essais. Laissant parler son admiration pour l'auteur, il en dresse une biographie émue et passionnante, dans laquelle il livre, en creux, son propre portrait à la veille de sa mort.Préface d'Olivier Philipponnat.Traduit de l'allemand par Corinna Gepner.
"Il n'y a pas de différence entre moi et les personnages que j'incarne, si ce n'est le travail à faire et le trajet à accomplir pour rejoindre chacun d'eux."
Gérard Philipe (1922-1959), figure majeure du théâtre et du cinéma des années 1950, connaît tôt des succès fulgurants sur scène. À l'écran, son incarnation de Fanfan la Tulipe en héros populaire français lui vaut une gloire internationale. Du Festival d'Avignon où il rejoint Jean Vilar au Théâtre national populaire, il transmet sa vision d'un théâtre accessible à tous. Son interprétation inoubliable des grands rôles du répertoire, le Cid, le prince de Hombourg, reste figée dans nos mémoires.
L'acteur, adulé par le public, facétieux sur les tournages et en tournées internationales, défend les intérêts de ses pairs, conquis par sa générosité et son travail. Foudroyé à trente-six ans par un cancer, le Cid a désormais rejoint son mythe.
Août 1914, il n'y a plus d'hommes à Paris. Les femmes s'organisent. Dans une jolie maison, à l'orée du bois de Boulogne, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Toutes appartiennent au monde de la littérature et du spectacle. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne. Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque soeur ». Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma...
Ces quatre femmes libres s'inventent une vie tendre, pleine de rêves et de douceur : les cheveux courts et sans corsets, elles n'oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l'être aimé, quel qu'il soit. Au coeur de l'histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur tendresse et leur insoumission.
Avec sensualité et talent, Dominique Bona raconte les passions de ces femmes libres, qui resteront amies jusqu'à la mort.
Il s'agit de montrer en quoi l'individu est d'abord un type : l'enfant d'une famille bourgeoise, l'élève de Condorcet, celui de Sciences-Po, l'asthmatique, le "jeune poète" qui envoie plus de lettres qu'il n'en reçoit, le curiste aux bains de mer. Qu'est-ce qu'être écrivain en 1890, ou homosexuel, ou malade, ou médecin ?
Puis vient le moment où le grand artiste cesse d'être un type et, irrémédiablement différent, échappe à l'histoire et aux structures.
Il y a dans cet ouvrage tout ce qu'on peut savoir de Proust, tout ce qu'il est utile de savoir pour comprendre sa personne et son oeuvre, non les infinis détails de vingt et un volumes de lettres.
La biographie d'un grand écrivain n'est pas celle d'un homme du monde, ou d'un pervers, ou d'un malade : c'est celle d'un homme qui tire sa grandeur de ce qu'il écrit, parce qu'il lui a tout sacrifié.
" C'est le prince du En Même Temps, cette stratégie qui, quoi qu'on pense n'est pas moderne : c'était déjà la devise du XVIIIe siècle. Musicien, courtisan, financier, promoteur immobilier, industriel, espion, armateur, auteur d'oeuvres tantôt géniales, tantôt très oubliables, éditeur de Voltaire, il devient révolutionnaire malgré lui. Trop gourmand pour ne pas TOUT vivre à la fois. Et trop joyeux de toutes ces aventures pour en ressentir de la fatigue. Comme l'écrivait Fernando Pessoa, n'être qu'un est une prison."
E.O.
Après la mort de sa grand-mère, Hadley Freeman trouve dans ses affaires une boîte à chaussures contenant les photos de mystérieux inconnus, un télégramme de la Croix-Rouge ou encore un dessin signé de la main de Picasso.
C'est pour l'autrice le début d'une enquête passionnante sur les traces de cette femme et de ses trois frères, Juifs ashkénazes qui ont fui les pogroms en Pologne dans les années vingt afin de trouver refuge à Paris. Tandis que certains membres de la famille connaîtront un destin tragique, d'autres parviendront à se construire une nouvelle vie dans les plus hautes sphères artistiques de la capitale.
Touchante et singulière, l'histoire de la famille Glass nous offre un éclairage fascinant sur la perception de l'immigration juive dans la première moitié du XXe siècle en France ainsi qu'aux États-Unis, et constitue un véritable témoignage sur les résistances qu'elle rencontre encore aujourd'hui.
Évoquer Madame Claude, c'est réveiller un imaginaire
peuplé de fantasmes. À la tête de son immense réseau de
prostitution de luxe, elle a su entretenir le mystère, donner
à son activité les atours de la volupté et de la moralité.
Mais, en construisant sa propre légende, Madame Claude
a brouillé les pistes, convoqué les faux-semblants et
les vrais mensonges, au point de gommer la réalité plus
sombre de sa vie.
Tant d'années après la chute de son empire et sa disparition
dans un quasi-anonymat, les liaisons dangereuses de Madame
Claude restent taboues et son mythe enveloppé du parfum
du secret. Raconter son histoire, c'est se lancer dans un jeu
de piste parsemé d'embûches et de chausse-trappes. C'est
partir à la rencontre d'une des femmes les plus puissantes de
la Ve République, protégée par son important réseau politique
et policier.
Au cours d'une enquête d'une incroyable ampleur,
Erwan L'Éléouet a retrouvé des témoins qui ne s'étaient
jamais exprimés : sa _ lle, son premier mari, d'anciennes _ lles
de son réseau, des policiers, des magistrats. Il a découvert
des documents inédits, des enregistrements con_ dentiels,
des lettres privées... Ces pièces exceptionnelles révèlent des
séquences inconnues et les derniers secrets de la vie de celle
qui fut tour à tour Fernande Grudet, Madame Tolmatschew
ou Madame Cook, et qui restera à jamais Madame Claude.
Erwan L'Éléouet est journaliste, réalisateur, rédacteur en chef des collections
documentaires « Un jour / un destin » et « Archives secrètes », présentées par
Laurent Delahousse sur France 3. Il a déjà publié, aux éditions Fayard, Renaud,
paradis perdu (2015) et Bernadette Chirac, les secrets d'une conquête (2019),
deux biographies remarquées qui ont été des succès de librairie.
Elles sont trois sœurs : Madeleine, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Madeleine, dite Milou, et Simone déportées avec leur mère Yvonne parce que juives à Auschwitz et à Bergen-Belsen ; Denise, à Ravensbrück. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais.
Pour les sœurs Jacob, le retour est tragique. À la Libération, on fête les résistants, mais qui a envie d'écouter le récit des survivants ? Milou et Simone ne rencontrent qu'indifférence, incompréhension et gêne, alors elles se taisent. Mais, peu à peu, la vie reprend ses droits. Les jeunes femmes semblent heureuses quand, en 1952, Milou meurt dans un accident de voiture. Denise et Simone restent les deux seules survivantes d'une famille décimée. Plus que jamais inséparables.
Dans ce récit poignant, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob, toutes trois si belles et si vaillantes, et raconte ce qui a souvent été tu : la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'après-guerre. À partir de ses souvenirs personnels et d'archives inédites, l'auteure, qui a été proche de Simone Veil devenue une icône républicaine, et de Denise Vernay, combattante inlassable de la mémoire de la Résistance et de la déportation, dévoile ici un pan intime et méconnu de l'histoire de ces sœurs admirables.
Dominique Missika est historienne. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la France sous l'Occupation, dont L'Institutrice d'Izieu (Seuil, 2014).
Comment a-t-on pu si longtemps oublier l'oeuvre d'Elsa Schiaparelli ? Elle qui, tour à tour, a inventé la couture spectacle, la démesure, qui a reformulé les normes de l'élégance, celles de la beauté...
Issue de l'aristocratie, descendante des Médicis, la « jolie laide », comme l'histoire s'en souviendra, a grandi dans un palais romain auprès d'une mère mal aimante. Originale sans nul doute, la petite fille qui se faisait pousser des fleurs dans les oreilles se trouvera à son aise dans le milieu des artistes qu'elle fréquente plus tard, à New York d'abord, puis à Paris. C'est une autre famille en effet, celle de l'avant-garde artistique, qui l'encourage à exprimer sa créativité à la pointe de la modernité. Car, en 1935, le chic excentrique est à la mode et les collaborateurs d'Elsa Schiaparelli se nomment Dalí, Elsa Triolet, Giacometti, Cocteau...
Inspirée par le surréalisme ou la photographie, la créatrice s'entoure des meilleurs pour affirmer sa vision du monde : « C'est à partir des petits faits, des événements politiques qu'on crée la mode, pas en raccourcissant ou en allongeant les jupes », aimait-elle à professer. Par-delà l'allusion à son éternelle rivale Coco Chanel, ce manifeste lui apportera le succès dans une aventure absolue à laquelle elle mettra elle-même un terme en 1954.
Saviez-vous que Proust était un amateur de bordels ? Que Michaux collectionnait les lettres de refus ? Que Colette avait ouvert un institut de beauté avec des cosmétiques qu'elle fabriquait elle-même ?
« À l'aide de trois anecdotes, on peut faire le portrait d'un homme », écrivait Nietzsche. Loin d'être insignifiantes, ces petites histoires, drôles ou émouvantes, révèlent le vrai visage des écrivains français. Faits divers, situations cocasses ou phrases assassines : ces pages rassemblent les plus belles anecdotes et font redécouvrir deux cents ans d'histoire littéraire dans l'intimité des plus grands.
Zweig aimait Freud ; Freud appréciait Zweig. L'auteur de «La Confusion des sentiments» lui rendit hommage en 1932 avec ce portrait saisissant qui célèbre la puissance de l'esprit.
C'est l'histoire d'une orpheline indigente devenue courtisane, d'une actrice en vue qui abandonne sa carrière pour se consacrer au plus célèbre écrivain de son temps, Victor Hugo, et connaît avec lui, pendant un demi-siècle, une passion faite de gloire et de deuils, de confiance et de trahisons, d'amertume et d'exaltation, d'exil et de voyages.
C'est l'histoire d'un couple illégitime qui invente l'amour libre.
C'est l'histoire du romantisme, du siècle des révolutions et de la marche vers la République, vécue, faite et observée par une femme.
Âme soeur, collaboratrice, première lectrice, copiste, soutien moral, éternel recours, Juliette Drouet fut, par son humour et son esprit, une des rares à tenir à « l'homme-siècle » un discours de vérité. Parce qu'elle sut se faire aimer d'un des plus grands génies de son temps, transformer sa servitude volontaire en liberté, sensibiliser Hugo à la cause des femmes et lire à livre ouvert dans son époque chahutée, elle fut, à sa manière naïve et inspirée, ardente et sage, la compagne du siècle.
Cette biographie, qui revient aux sources premières, adopte une démarche historienne, loin des légendes et des clichés. Elle plonge au coeur de la vie d'une femme d'exception en entrant dans ses pensées. Elle raconte aussi la vie d'un couple et d'une double famille dont les « idées larges », comme disait Mme Hugo, faisaient scandale, à Paris comme en exil. Ce livre aura atteint son but si, en le refermant, on considère aussi l'auteur des Misérables comme l'homme qui eut l'intelligence, la chance et le bonheur d'aimer cette femme.
Et qui le savait.
Ce livre capital apporte l'image, sortant de la plus fidèle des mémoires, d'un Marcel Proust unique de vérité.Céleste Albaret fut la gouvernante et la seule confidente de Marcel Proust pendant les huit dernières années de son existence, durant lesquelles il acheva l'écriture de son chef-d'oeuvre - elle constitue d'ailleurs une des clefs du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour, elle assista dans sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle refusa longtemps de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle décida de rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : " Ce sont vos belles petites mains qui me fermeront les yeux. "