La révolution numérique bouleverse nos modes de vie, nos économies et nos pratiques sociales. Elle transforme aussi en profondeur notre rapport à l'information. En effet, nous sommes aujourd'hui confrontés à une masse inédite d'informations disponibles et à une concurrence généralisée des points de vue, qui s'expriment sans filtre et selon une logique peu intelligible pour les utilisateurs du web et des réseaux sociaux. Cette saturation et cette dérégulation du marché de l'information en ligne mettent à rude épreuve nos capacités de vigilance intellectuelle, ce qui nous rend davantage perméables aux fausses informations. Désinformation, infox... : les vocables se multiplient pour désigner ces fausses nouvelles qui circulent en ligne et sont susceptibles d'influencer nos attitudes, nos comportements, mais aussi notre représentation du monde environnant, au risque de faire émerger des réalités parallèles et de voir disparaître l'espace commun nécessaire à la confrontation des opinions, des idées et des valeurs : autrement dit, à la vie démocratique.
Après l'immigré OS à vie et l'épicier maghrébin, le chauffeur Uber racisé se présente comme une nouvelle figure du système d'emploi. Si le déploiement des plateformes numériques marque l'avènement de formes renouvelées, voire exacerbées d'exploitation, il s'inscrit dans un capitalisme racial de plateforme reposant sur celle d'hommes racisés. L'enquête inédite menée auprès d'une centaine de chauffeurs Uber à Paris, Londres et Montréal est l'occasion d'aller à la rencontre de cette figure emblématique de l'« ubérisation » pour décrire la réalité de leur quotidien de travail. Entrés dans le métier pour améliorer leur condition, ces travailleurs indépendants connaissent des conditions de travail et d'emploi dégradées. Caractérisées par la combinaison du management algorithmique et de formes d'emploi ultra-flexibles, les plateformes numériques participent d'une reconfiguration de l'emploi précaire qui se révèle particulièrement adaptée à l'exploitation des travailleurs racisés. Elles peuvent ainsi tirer parti d'une main d'oeuvre disponible et docile qui, au moment même où elle croyait y échapper, se voit à nouveau assignée à « un travail pour immigré ».
En 2020, Emmanuel Macron proposait à Jean Tirole et Olivier Blanchard de constituer une commission indépendante pour plancher sur les défis du futur. Cette commission internationale de vingt-quatre éminents économistes produisit un rapport portant sur trois défis structurels pour l'économie mondiale : le changement climatique, les inégalités et l'évolution démographique. Ces défis sont existentiels mais leur horizon temporel - leurs effets immédiats sont beaucoup plus faibles que leurs effets à long terme - invite à la procrastination. Pourtant, des solutions existent, même si elles sont parfois coûteuses ou difficles à mettre en place. Cet ouvrage, destiné à un très large public, est un résumé des conclusions de cette commission. Elles nous concernent tous. Au-delà de la stricte rationalité économique, la commission s'est attachée à prendre en compte les perceptions de la population car sans acceptabilité politique, une réforme, même souhaitable, est promise à l'échec. Pour chacun de ces trois défis, la commission recommande donc non pas une réforme isolée, mais un ensemble de réformes, complémentaires et multidimensionnelles. Il est urgence de penser le long terme.
Avec ce premier livre en français destiné à un large public, le prix Nobel d'économie 2014 nous invite à partager sa passion pour cette discipline. Il défend une certaine vision de l'économie, science qui croise la théorie et les faits au service du bien commun, et de l'économiste, chercheur et homme de terrain. C'est dire que le lecteur pénètre dans l'atelier d'un économiste et voyage à travers les sujets affectant notre quotidien : économie numérique, innovation, chômage, changement climatique, Europe, État, finance, marché... En dressant un panorama des grandes problématiques de l'économie d'aujourd'hui, Jean Tirole nous fait entrer au coeur des théories dont il est le père.
Définir, après les avoir identifiés, les termes juridiques de la langue française, tel est l'objet de ce Vocabulaire juridique. S'appuyant sur un premier travail réalisé par Henri Capitant en 1936, Gérard Cornu a développé « une oeuvre nouvelle par ses entrées, sa méthode, ses auteurs... L'éminente vocation du Vocabulaire juridique est de saisir, dans les définitions, les catégories du droit. » Plus qu'une série de définitions de termes et d'expressions, ce Vocabulaire est un outil de consultation et de recherche indispensable aux juristes, mais aussi un instrument de culture générale nécessaire à la compréhension de notre société, dans laquelle le rôle du droit ne cesse de croître. Depuis sa première édition en 1987, son succès ne s'est jamais démenti. Il s'explique non seulement par la pertinence des définitions, mais aussi par les mises à jour régulières, car le droit est une discipline vivante. Une liste explicative des maximes et adages de droit français, dont certains en latin, complète l'ouvrage.
Les critiques de la détention privée du capital des entreprises, aussi anciennes que le capitalisme, sont ravivées par les enjeux existentiels que constituent le réchauffement climatique, les atteintes à la biodiversité et la dégradation des espaces naturels de la planète. Pour certains, si l'humanité court à sa perte, si entreprises et gouvernements sont empêchés d'opérer une véritable transition écologique, c'est la faute des actionnaires et de leurs exigences : objectifs de rentabilité insoutenables, obsession du court terme, dividendes excessifs qui empêchent d'investir dans la transition environnementale. Le tableau est-il si noir ? Christophe Bonnet met les croyances sur les actionnaires, relayées par les médias et considérées comme des évidences, à l'épreuve des observations empiriques et des travaux des chercheurs en finance, largement ignorés des décideurs et du public. Il montre comment certaines croyances infondées façonnent notre vision souvent négative de l'entreprise, et explique leur origine et leur diffusion. Cet ouvrage permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'entreprise capitaliste, ses limites et les évolutions en cours. Il éclaire les débats actuels sur la finance verte (illusion ou révolution ?), l'activisme climatique, la responsabilité sociale et environnementale des entreprises et le rôle des actionnaires dans leur gouvernance. Si la finance peut contribuer à faire face aux enjeux écologiques, elle ne peut pas tout, et des actions résolues des citoyens et des États sont indispensables.
Comment des réseaux islamistes sont-ils parvenus à constituer des enclaves au coeur des quartiers populaires ? Comment des foyers idéologiques et institutionnels situés au Moyen-Orient arabe et au Maghreb ont-ils pu y diffuser avec succès leurs conceptions de l'islam ? D'Aubervilliers à Toulouse, d'Argenteuil à Champigny, Mantes-la-Jolie ou encore Molenbeek (Belgique), cet ouvrage étudie les stratégies et les pratiques des réseaux islamistes (Roubaix et Tremblay-en France viennent s'ajouter à cette liste dans l'édition augmentée). Il documente précisément le maillage de l'espace local qui, des lieux de culte à ceux de loisir et d'activités professionnelles, aboutit à la constitution de « territoires d'islam » en rupture avec la société française. Traçant la cartographie de cette géographie islamiste du pouvoir, les auteurs révèlent ses croisements, ses noeuds de communication, ainsi que les flux idéologiques, économiques et interpersonnels qui la traversent. Au centre de cette analyse, la prison offre un prisme exceptionnel et apparaît plus que jamais comme l'endroit où s'élaborent les nouvelles doctrines de l'islamisme. Dans cette édition augmentée, un chapitre inédit est consacré au vote communautaire lors des dernières élections municipales, incluant le moment Covid-19, et un autre aux parcours des responsables des attentats de 2015 : « Des Buttes-Chaumont à Charlie Hebdo ».
Plutôt bien tolérés et conséquents au cours de la première moitié du XXe siècle, les droits de succession sont devenus très faibles et impopulaires, ayant même été supprimés dans une série de pays, notamment en Europe. Le déclin de cet impôt est d'autant plus remarquable qu'il s'est accompagné d'une envolée des flux annuels de donations et d'héritages. Parallèlement, les débats célèbres sur l'héritage qui mobilisaient les plus grands penseurs sociaux au XIXe ont presque disparu. Ces évolutions s'expliquent par un grand retournement idéologique après 1980, alimenté par le retour du patrimoine et sa diffusion dans les classes moyennes ainsi que par le repli sur la famille en des temps de plus en plus individualistes et incertains. Or, cet impôt réduit considérablement l'inégalité des chances. Il pourrait également constituer un mécanisme fiscal incitatif qui permettrait de financer à large échelle, par l'épargne des seniors, les investissements d'avenir collectifs, productifs, écologiques et sociaux, dont nos sociétés ont tant besoin aujourd'hui.
Que doit-on aux autres, et que nous doivent-ils ? Le crédit rythme notre quotidien d'obligations chiffrées et d'échéances précises. Vivre aujourd'hui implique donc de faire ses comptes dans une société disciplinée, prévisible, en un mot : conservatrice. Rien ne doit changer pour que les dettes soient honorées. « L'argent magique n'existe pas », résuma un jour un président de la République. Mais parfois, rien n'arrive comme prévu, et le conservatisme financier devient intenable. Il suffit d'une pandémie ou une guerre pour bouleverser nos obligations financières. À coup d'argent magique, les banques centrales rachètent les dettes fragiles, publiques et privées ; des travailleurs sont payés pour vivre sans travailler ; les finances d'un État paria sont soudainement invalidées. Est-il donc possible de réviser nos obligations, supposées la veille inflexibles ? Peut-on éviter le pire d'un « retour à la normale », celle de sociétés structurellement figées face aux tragédies de notre temps comme la catastrophe climatique ?
L'économie politique, comme science de la société, ne pourrait exister sans le recours à différentes fictions : tel est le constat qui guide la relecture de l'oeuvre d'Adam Smith par les auteurs. Ils cherchent ainsi à repérer la façon dont l'économiste non seulement invente une nouvelle discipline, l'économie, mais surtout traite du monde de son temps. Par son rapport complexe au champ imaginaire, Smith donne corps aux espoirs d'émancipation des Lumières. Il souligne les impasses historiques du Vieux Continent, abîmé par les abus de pouvoir des États et la jalousie de marchands, et rêve d'une renaissance de la modernité européenne dans les colonies de la jeune Amérique. Les auteurs étudient ce champ imaginaire, structuré par quatre régimes de fiction : l'illusion de la richesse, la désymbolisation du monde productif, la projection d'un renouveau de modernité européenne dans le monde colonial, l'utopie du commerce mondial. En espérant que les lecteurs prolongeront ensuite le geste de Smith aujourd'hui, en inventant, non pas d'autres imaginaires que l'économie, mais d'autres imaginaires en économie.
La concurrence est une notion qui intrigue et inquiète, assimilée tantôt à la saine émulation tantôt à une forme de darwinisme. Pour sortir de ces visions trop simplistes, l'analyse économique fournit un guide utile et rigoureux, en montrant que la concurrence est avant tout un mécanisme d'élimination des rentes injustifiées. Cet ouvrage présente les deux grandes visions économiques de la concurrence (la concurrence comme état versus comme processus), mais aussi ses effets micro et macroéconomiques (notamment sur la productivité et l'emploi), les obstacles à son effectivité, ainsi que les politiques d'ouverture et de régulation de la concurrence. L'ouvrage est préfacé par Laurence Boone, chef économiste à l'OCDE.
Les Ehpad et les établissements pour personnes handicapées sont aujourd'hui au coeur d'une série de questions. La Fondation Partage & Vie organise des échanges entre acteurs et experts pour élaborer une réflexion éthique concrète sur le grand âge. Un nouveau cycle de refléxions a été consacré aux droits des résidents, des personnes accompagnées et de leurs proches. Quels sont leurs droits spécifiques ? Sont-ils connus ? Appliqués ? Adéquats ? Faut-il les adapter, les réformer ? Quelle place pour l'éthique face à la loi ? Fondé sur des enquêtes menées dans les établissements, des rencontres thématiques, des débats interdisciplinaires, qui ont abordé notamment les questions de l'entrée en Ehpad et du consentement, du statut des familles et des proches, des refus de soins ou d'alimentation, le livre rassemble cas concrets et réflexion philosophique en faisant dialoguer soignants, aidants, familles, résidents, médecins, juristes et philosophes. Avec pour objectif de comprendre les situations pour les améliorer.
Ce volume regroupe deux livres parus originellement en anglais en 2006 (mise à jour en 2013) et 2013, sous les titres The Undercover Economist et The Undercover Economist Strikes Back. Le premier s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires et a été traduit en plus de trente langues. Traduit de l'anglais par Laurent Bury. Pourquoi les loyers sont-ils si élevés ? Les immigrés nous volent-ils nos emplois ? Qu'est-ce qu'un marché ? Quels sont les ressorts d'une vente aux enchères ? Pourquoi payez-vous votre café si cher ? Pourquoi les taux d'intérêt font-ils le yoyo ? Et à qui profite le crime ? Ces questions, et beaucoup d'autres trouvent ici une réponse dans un style enlevé, accessible et ludique, sans aucun jargon ni technicité. Microéconomie et macroéconomie n'auront plus de secret pour vous à l'issue de cette lecture.
L'espérance de vie aux États-Unis a récemment baissé : du jamais-vu en Occident depuis 1918. Durant les deux dernières décennies, les morts par suicide ou dues à la consommation de drogue ou l'alcoolisme n'ont cessé d'augmenter. Anne Case et Angus Deaton ont été les premiers a tiré la sonnette d'alarme face à ce phénomène qui affecte la classe ouvrière blanche. Ils expliquent comment le système économique et sociale ruine les espoirs de ces Américains, autrefois portés par l'« American Dream » qui leur promettait réussite et prospérité. Ce livre dresse le portrait d'une Amérique désormais exclusivement préoccupée de l'enrichissement toujours plus grand des riches, qui abandonne à leur sort les non-diplômés, condamnés à mourir de souffrance et de désespoir. La fin d'un rêve à laquelle ont conduit les excès du capitalisme. Des pistes aussi pour enrayer cette spirale mortifère. Publication originale : Princeton University Press, 2020 Traduit de l'anglais par Laurent Bury.
La formation doit-elle être mise au service de l'emploi ? L'accès à l'emploi doit-il être le grand organisateur de notre vie sociale ? C'est à ces questions que répondent les auteurs, à partir d'une immersion dans une école pensée comme révolutionnaire, l'École 42, fondée par Xavier Niel pour former à la programmation informatique. En racontant la conception de cette école, sa mise en oeuvre et son évolution, ils montrent que cette dernière est moins l'innovation pédagogique qu'elle prétend incarner qu'une institution à la frontière entre formation et emploi, qui concentre les tendances à l'oeuvre dans ces deux champs. S'engager corps et âme dans sa formation, subordonner les savoirs et les savoir-faire aux nécessités du marché, accepter de travailler gratuitement dans l'espoir d'un meilleur CV, apprendre à obéir et à travailler sans compter forment différentes dimensions d'un gouvernement par l'emploi. Gouverner par l'emploi, c'est considérer que l'emploi est un totem, que c'est l'objet autour duquel et pour lequel la société doit s'organiser.
Que fait le numérique au politique ? À cette question aujourd'hui capitale, ce livre apporte trois contributions originales. Tout d'abord, plutôt que de trouver des remèdes à un mal dont on n'a pas pris le temps de faire le diagnostic, il situe l'origine du malaise dans une crise de l'espace. C'est de l'hétérogénéité constitutive entre l'espace dans lequel nous évoluons et le non-espace du codage informatique, que naît la crise de dépossession que nous subissons. Le codage introduit ainsi dans l'espace public une part cachée, secrète, et qui peut même lui être hostile dans la mesure où il exerce sur lui un contrôle permanent en ciblant les individus, en analysant des tendances générales et en influençant les comportements. La valeur est donc produite à l'insu des consommateurs, des électeurs, des acteurs de marché : ce sont toutes les médiations sociales qui se trouvent affectées, ce que montrent jusqu'à la caricature les réseaux sociaux. Plutôt que de se lamenter sur les nouvelles menaces, au demeurant réelles, qui pèsent sur la démocratie, plutôt que de dénoncer une surveillance généralisée au risque de sombrer dans le complotisme, plutôt que de croire que l'extension toujours plus poussée du numérique engendrera comme par miracle ses propres remèdes, ce livre invite à repenser la condition spatiale de l'humanité à laquelle elle ne peut échapper sans perte de sens commun.
Ce livre explore des voies concrètes vers une plus grande équité sociale à l'aune d'un triple défi. D'une part les dernières décennies ont vu un enrichissement des couches les plus aisées sans contreparties pour les plus défavorisées. D'autre part les crises à répétition, économiques, sanitaires, climatiques, mettent cruellement à jour le manque de filets de sécurité pour les plus faibles, forçant souvent les gouvernements à agir dans l'urgence et sans grande efficacité. Enfin, la révolution numérique exacerbe les problèmes existants. Construire un monde plus équitable c'est éliminer les rentes anticoncurrentielles, les prix excessifs qui s'apparentent à un véritable impôt privé et le free-riding. C'est aussi internaliser les externalités, ce que nous appelons la « super-valeur ». C'est aussi réorienter l'aide sociale vers une plus grande égalité des chances et un bouclier anticrise, notamment par le biais du revenu universel. Un bilan pluridisciplinaire et multidimensionnel des inégalités.
La révolution numérique bouleverse la justice et fait peur à certains autant qu'elle enthousiasme les autres : disparition des avocats ou des notaires, résolution des conflits en ligne, justice prédictive, état civil tenu par la blockchain, généralisation des contrats en bitcoins échappant à tout contrôle (et à toute taxation), etc. Ce livre prend de la distance pour décrire ce nouveau droit numérique, car c'est de cela qu'il s'agit, qui agit très différemment de tout ce que nous avons connu jusqu'à présent. Il fait donc le détail à la fois des mécanismes de cette nouvelle écriture et du nouveau droit qui lui est intimement lié. Son objectif est un apaisement des angoisses, en éclairant les potentialités et les pièges du rêve qu'il diffuse : organiser la coexistence des hommes sans politique et sans loi.
Les tensions géopolitiques de l'après guerre froide, l'impact de la société de l'information et les crises industrielles amplifiées par les secousses financières modifient les grilles de lecture de l'économie de marché. Cette mutation a un impact direct sur leur mode de développement et de management de l'information des entreprises. Dans cet environnement complexe, les entreprises doivent s'ouvrir à de nouveaux modes de pensée. L'intelligence économique apprend à penser autrement en sortant des sentiers battus. Elle forme les futurs managers à un usage offensif de l'information pour conquérir des marchés dans une mondialisation des échanges qui est loin d'être pacifiée. Ce manuel de l'IE est coordonné par Christian Harbulot, l'un des pionniers de la démarche d'intelligence économique et le premier à avoir utilisé cette expression dans un ouvrage (La machine de guerre économique, 1992).Il a réuni une équipe d'auteurs qui ont participé pour la plupart à la démarche de l'École de guerre économique durant ces quinze dernières années. Ces co-auteurs sont des universitaires passionnés par les questions stratégiques, des consultants impliqués dans la course aux appels d'offre et les affrontements concurrentiels, des militaires entrepreneurs, des juristes spécialisés dans le management de l'information, des créateurs de l'action subversive appliquée à l'économie de marché, des experts en technologies de l'information.
Le Conseil constitutionnel occupe une place majeure au sein des institutions constitutionnelles françaises. Par ses décisions, il infléchit fortement la direction du droit français, d'où son importance dans un environnement qui évolue rapidement. Ici sont présentées une jurisprudence actualisée des contentieux du Conseil constitutionnel ainsi qu'une présentation de l'institution, de son organisation et des enjeux qui l'entourent.
Le nouvel esprit du salariat est une forme de mobilisation de la main-d'oeuvre favorisant l'avènement d'un travailleur autonome et responsable qui constitue le foyer central de diffusion de valeurs individualistes et méritocratiques qui irriguant l'ensemble de la société. Le pari de cet ouvrage est d'ancrer l'analyse du nouvel esprit du salariat dans l'étude empirique des évolutions des rémunérations. Il apparaît alors que ce qui est présenté par les employeurs comme un dépassement du salariat n'est en réalité qu'un déni du lien de subordination mis au profit des performances de l'entreprise et potentiellement risqué pour les salariés. Sous couvert d'établir des inégalités « justes », le développement des primes variables génère ainsi de profondes injustices. L'enquête nous conduit auprès de populations hétérogènes : des non-diplômés jusqu'aux titulaires de bac+5, des employés jusqu'aux cadres supérieurs.
Qu'est-ce que le droit animalier ? Ce corpus de textes et de décisions de justice concernant les animaux dans le droit positif, par conséquent distinct de la notion philosophique de droits des animaux, est éclairé par les sources qui ont contribué à son édification. Ses enjeux philosophiques, touchant entre autres à la spécificité de l'animal, au droit naturel, à la relation entre devoirs et droits, d'une part, et ses enjeux réflexifs sur le Droit en général, d'autre part, occupent la première partie. Les deux autres parties du livre s'attachent à une analyse détaillée des textes comme des décisions de justice selon les deux axes, opposés, qui nourrissent le droit animalier : un droit contre les animaux et un droit pour les animaux. L'examen du droit animalier révèle une profonde hostilité de l'homme à l'égard des animaux, aujourd'hui de plus en plus clairement remise en cause. Au-delà des aspects strictement juridiques, une contribution à l'anthropologie se dessine dans l'examen de la condition que le droit réserve aux animaux.
Le livre se propose, à titre d'hypothèse heuristique, de prendre au sérieux le discours des juristes qui cherchent à donner une assise intellectuelle au « droit » nazi. C'est pourquoi le droit nazi est qualifié de « droit monstrueux » plutôt que de « non-droit ». Cette dernière manière ne permet en effet pas de comprendre les ressources et ressorts intellectuels mobilisés par ces auteurs pour les renvoyer simplement à l'irrationalité, comme si le monde des juristes était tout à coup devenu fou ou purement opportuniste en 1933. À un tel type d'approches psychosociologiques, nous préférons ici une approche tératologique, permettant de décrypter la logique interne, la grammaire générative d'un discours monstrueux sur un droit monstrueux qui autorise à justifier « en droit » l'injustifiable moral. Sont analysés successivement le problème de la conversion de l'élite juridique au nazisme (1. Conversions), les torsions et retournements opérés sur le discours juridique classique (2. Inversions), puis les caractères de la normativité nazie (3. Perversions).
À l'heure où Eurostat demande aux États membres de l'Union européenne d'intégrer au calcul du PIB certaines activités illégales telles que la prostitution, l'ouvrage réinterroge la notion de frontière entre économies criminelle et légale. Oligarques russes, économie au noir, corruption et criminalité en col blanc... Cet ouvrage dévoile et analyse les facettes les plus sombres de l'économie mondialisée, autour de deux convictions fortes : sphères légale et illégale ne sont en rien étanches ; le discours économique dominant, axé sur la toute-puissance du marché, banalise, voire favorise le développement des pratiques criminelles. Les principaux marchés illégaux et leur évolution sont ici présentés. La dimension économique de la criminalité organisée est également envisagée à travers l'infiltration de l'économie légale d'un point de vue tant financier (à travers le blanchiment et recyclage de l'argent sale) que productif (via les entreprises légales aux mains de criminels). L'ouvrage pose enfin la question du lien entre densification de la mondialisation et expansion criminelle.