Rédigée en 1939 et publiée à titre posthume en 2000, cette chronique saisissante de l'instauration du nazisme s'est enrichie de cinq chapitres inédits retrouvés en 2002. Le talent d'un historien au service d'une indignation lucide. Plus de 500 000 exemplaires vendus en Allemagne.
Dès le premier jour du premier confinement de l'année 2020, Wajdi Mouawad, directeur du théâtre de la Colline, prend la parole. Jour après jour. Pour briser la solitude, pour offrir une présence à l'autre, pour regarder ce qui nous arrive ensemble. Pour rester vivant ? Postée au quotidien comme un journal partagé sur le site du théâtre, cette parole intime et publique à la fois - et comme toujours avec Wajdi Mouawad, intimement politique -, et traversée des hauts et des bas tragi-comiques de la condition du confiné, c'est à l'évidence une écriture, une réécriture permanente du monde. C'est aujourd'hui un livre.
Dara McAnulty est un naturaliste, un amoureux de la faune et de la flore, un être hypersensible. Cette chronique des quatre saisons, écrite entre 2018 et 2019, relate une année charnière dans la vie de ce collégien nord-irlandais devenu, à tout juste quinze ans, une figure du militantisme écologique et un auteur célébré par ses pairs. Il nous fait partager son émerveillement au contact de la nature et sa lassitude face à l'inconséquence humaine ; il nous dévoile le quotidien d'un adolescent tiraillé entre les préoccupations inhérentes à son âge et un combat pour la conservation de l'environnement. Incantatoire et brutalement honnête, son Journal nous offre la perspective unique d'un jeune autiste sur le monde du vivant.
On trouvera sous ce titre, voulu par l'auteur, les divers éléments qui composent le "Journal" que René Depestre a tenu durant son séjour à Cuba, de 1964 à 1978. Ce document, entièrement inédit, est exceptionnel sur le plan biographique : il constitue un journal intime, souvent très personnel, qui s'organise parfois en roman d'apprentissage. Il l'est également au niveau historique et sociopolitique, René Depestre s'y révélant en témoin capital mais aussi en acteur, maintes fois critique, de la révolution cubaine. D'une écriture originale, mêlant vision lyrique et lucidité réaliste, ce Cahier d'un art de vivre est surtout l'oeuvre d'un esprit passionnément épris de son époque, qui en témoigne en philosophe tout autant qu'en poète.
Après avoir quitté Louis-le-Grand en gloire ("Les Années Louis-le-Grand", Actes Sud, 2020), le jeune André Tubeuf intègre l'École normale et y découvre la liberté des "externes". Vu d'Ulm, un tout autre Paris s'ouvre à lui ; les divertissements culturels font florès, les splendides amitiés se renforcent, les apprentissages sont désormais davantage ceux du coeur. Puis vient l'enseignement, qui sera toute sa vie - à Nancy d'abord, puis à Strasbourg après avoir servi en Algérie. "Avoir vingt ans, et commencer" est le récit de ces commencements qui conduisent à de vrais accomplissements, portés par la plénitude de la fraternité.
Comme une « suite française » au récit de son enfance dans la Corne d'or (L'Orient derrière soi - Prix Méditerranée de l'Essai 2017), le chroniqueur musical et philosophe André Tubeuf a composé le récit de ses années d'apprentissage au Lycée Louis-le-Grand dans le Paris d'après-guerre. Un retour sur ce qui faisait, hier, le quotidien des impétrants normaliens, leur ardeur ou leurs renoncements, l'amitié des coturnes et les bizutages (alors toujours de mise) : l'internat tel qu'il fût et n'est plus. Mais dont certaines valeurs irriguent, aujourd'hui encore, les couloirs de nos grandes écoles.
Quand Henry Bauchau, en 1954, entame ce Journal, il ne soupçonne pas qu'il lui faudra un demi-siècle et près de 3 000 pages pour y préméditer, y interroger et y refléter chaque étape de l'immense oeuvre en cours. Par ce premier volume (le dernier qui restait à paraître de cette édition complète), le lecteur s'aventure dans l'atelier d'un grand artiste en devenir, est témoin de ses tentatives, sa foi, son opiniâtreté dans le combat avec la peur d'échouer.
Journal de deuil intermittent, entre travail de mémoire et d'accompagnement de l'aimée qui lutte pour durer encore. Un livre-portrait écrit avec et sans distance, à l'épreuve de la maladie, et qui est avant tout un chant d'amour, de tristesse et de force.
Cette autobiographie traverse l'histoire de la Chine des années 1940 aux années 1980, une période au cours de laquelle le destin des individus a été malmené et parfois définitivement brisé par la politique. L'auteur, peintre, écrivain et universitaire est condamné comme droitier en 1957 pour avoir publié un article sur le Beau. Libéré en 1962, il sera de nouveau emprisonné après Tian'anmen. Poétique par moments, émouvant à d'autres, faisant preuve d'une constante retenue même face aux réalités les plus choquantes, cet ouvrage d'une grande force est un véritable condensé de l'histoire et de la culture chinoises contemporaines.
À mon allure est l'histoire singulière de William Kriegel, enfant malade et dyslexique dont la vie s'éclaire grâce au cheval, aux livres et aux voyages. Jeune homme, il parcourt le monde avant de dessiner le sien, devient à l'âge adulte un des premiers acteurs indépendants de la production d'électricité aux États-Unis, fait d'un ranch délabré du Montana un modèle écologique et performant d'élevage et crée ce qu'on appelle aujourd'hui en France l'équitation éthologique, dans laquelle la relation homme/cheval est profondément modifiée. Une autobiographie au style tonique et percutant qui permet de revenir sur le parcours iconoclaste d'un homme que tout condamnait à l'ennui s'il n'avait su vivre son inadaptation comme une différence et sa différence comme une ressource et donc la rendre inépuisable.
À la fois exhibitionniste et pudique, grotesque et subtile, Brigitte Fontaine consent à révéler cette part intime de l'artiste qu'elle est, qui brûle sa vie par les deux bouts, sans économie. Dans cet hymne à la vie haletant, pas de demi-mesures, pas de valse-hésitation, pas de parcimonie, mais beaucoup de générosité, de prodigalité, de démesure, de véhémence et de tendresse.