" Quand faire le deuil de son enfance implique de faire celui de l'enfance que sa propre mère n'a jamais eue. "
À l'âge de cinq ans, la mère de Samuel, quatorzième enfant de sa fratrie, est confiée à la DDASS couverte de morsures, affamée et apeurée. Placée chez des religieuses, la petite fille commence une autre vie, préservée, en bordure du monde. Cette histoire, longtemps, elle n'a pu la raconter.
À l'adolescence, après le départ du père, Samuel voit son existence se désagréger dans l'ombre de sa soeur, anorexique, dans l'enfermement d'un quotidien hostile et dans la désolation d'une mère tourmentée. Brisé par le regret de n'avoir pu sauver sa famille, il la fuit avant de s'effondrer.
Adulte, devenu psychologue, il tente de faire entendre sa voix pour que change le sort des enfants maltraités.
Des années plus tard, mère et fils se retrouvent. La mère parle enfin, et le fils découvre alors son passé terrifiant. Elle l'a mis au monde, mais à trente-trois ans il la rencontre pour la première fois.
Ce livre est le récit d'un combat. Une quête de pardon et de réconciliation. Un hommage poignant aux victimes de violences. À toutes celles et tous ceux qui durent renoncer à secourir l'autre pour lui restituer son humanité et se sauver eux-mêmes. Pour cesser uniquement de survivre et commencer à vivre.
Un témoignage inédit d'Irène Joliot-Curie sur sa mère Marie Curie. Alliant vie familiale, anecdotes privées et recherches scientifiques, voici un document rare et émouvant sur une famille d'exception et sur deux " femmes puissantes ", lauréates du prix Nobel avec leurs maris.En 1954, à l'occasion des 20 ans de la mort de Marie Curie, la revue Europe commande à sa fille Irène un article - resté confidentiel et jamais réédité jusqu'à aujourd'hui - dans lequel elle livre " souvenirs et impressions " sur sa mère.
Irène y aborde l'enseignement dont elle a bénéficié et qu'elle caractérise d'" un peu désordonné ", l'importance qu'elle et sa mère accordent à la pratique des exercices physiques, aux excursions en montagne ou à la mer, à tout type de loisirs actifs. L'une et l'autre aiment la nature et la poésie, à laquelle son grand-père a initié Irène et que Marie avait acquis dans sa jeunesse.
Les années 1914-1918 sont un tournant majeur dans la vie de Marie Curie. Elle équipe des voitures radiologiques et forme des groupes d'infirmières à la pratique des appareils à rayons X. Irène, s'implique très tôt, à 17 ans, dans le travail entrepris par sa mère dont elle devient, avec le même caractère calme et réfléchi que son père, une collaboratrice privilégiée. Elle aura bientôt une place reconnue à l'Institut du Radium où elle entreprend ses propres recherches et rencontre Frédéric Joliot. Leurs travaux communs les mèneront jusqu'au Prix Nobel de chimie en 1935. Une découverte qui complète si bien celle de Pierre et Marie Curie.
Irène aborde enfin la personnalité de Marie, ses opinions religieuses et politiques. Leurs idées se rencontrent sur la science, le plaisir de la découverte, l'horreur de la guerre qu'elles ont vue de près. Mais, contrairement à sa fille, Marie a peu exprimé, en dehors de sa famille, ses opinions sur les injustices sociales, le gâchage des ressources naturelles ou les crédits militaires.
Un témoignage unique sur une fille et sa mère qui ont toutes les deux marqué l'histoire.
Ariane Bois évoque l'emprise au féminin, un récit intime et bouleversant.Depuis toujours, ils forment un bloc. Un père à la Montand, aventurier à ses heures, solaire et flamboyant, engagé à gauche. Une fille, admirative, amoureuse des mots.
Ensemble, ils ont traversé les paysages riants de l'enfance mais aussi les pires épreuves : la perte d'un fils et d'un frère, puis celle d'une épouse et d'une mère, disparue à l'autre bout du monde. D'une famille de quatre, ils sont devenus deux, fragiles, blessés, mais obstinés à rétablir leur équilibre. Et puis survient une femme, éprise du père, qui l'apaise.
Pourtant, très vite, l'attitude d'Édith déroute. D'où viennent ces malentendus, ces piques, cette agressivité ? Lors d'un séjour en Provence, tout bascule et la folie s'invite. Jusqu'au vertige.
Ce récit est l'histoire d'un homme, pris au piège d'une relation toxique, et d'une fille prête à tout pour le sauver. Ariane Bois évoque ici l'emprise au féminin. Un texte intime et bouleversant.
Dans ce récit autobiographique, François Vayne conte cette vie qui ne ressemble à aucune autre et qui s'enracine dans une foi chrétienne sans faille, qu'aucune épreuve personnelle n'aura épargnée. Un témoignage hors norme d'un laïc catholique inclassable.Il y a du Camus dans cette vie et du saint Augustin. Français, né en Algérie où il a grandi après l'indépendance jusqu'à sa majorité, François Vayne, journaliste et écrivain, se nourrit de la Méditerranée, de sa lumière, de ses cultures. Elles irriguent son imagination et sa sensibilité en sources chaudes, bigarrées et foisonnantes. De cette enfance et adolescence, lumineuses et difficiles à la fois, il tire une force d'âme où tout est toujours possible car il s'est enraciné dans un pays d'amitié et d'inimitié fortes comme l'odeur de sa terre.
Mais François Vayne a un secret. C'est la puissance de ce récit autobiographique. Toute son existence s'ancre dans une foi chrétienne sans faille, qu'aucune épreuve personnelle n'aura épargnée. Une foi d'abord vécue au contact quotidien de l'islam, puis longuement à Lourdes. Et maintenant à Rome et à Jérusalem. Cette vie, toujours menée hors des sentiers battus est un témoignage d'Espérance rare et original. Cet homme libre a toujours cheminé loin des catégories attendues du catholicisme dont il est pourtant un témoin ardant. Il sait le rendre accessible à tous, sans exclusion. La " culture de la rencontre " est en effet l'identité de François Vayne contée dans cette autobiographie. Tout comme la " fraternité universelle " : ce poète de Dieu tutoie les cardinaux mais il était l'ami des moines de Tibhirine.
Le témoignage saisissant, recueilli par Roland Vilella, du bagnard Albert Abolaza, " mémoire vivante " du bagne de Nosy Lava à Madagascar (définitivement fermé en 2010). A partir de son récit exceptionnel couvrant les trente dernières années du bagne et de celui des autres bagnards, Roland Vilella restitue la mémoire de ces hommes perdus, criminels, devenus victimes de leurs gardes.
L'île de Nosy Lava, au nord-ouest de Madagascar, a abrité le dernier bagne du pays définitivement fermé en 2010. En 2004, malgré la sinistre réputation des lieux, Roland Vilella, un marin familier de ces eaux, débarque dans l'île que surplombe, inquiétante sentinelle de fer, un phare rouillé et sans âge. Il y fait la connaissance d'Albert Abolaza, un prisonnier hors du commun, condamné aux travaux forcés à perpétuité. Une forte amitié va lier les deux hommes. Mémoire vivante du bagne, Albert se fait le porte-parole de ses compagnons de misère, torturés et tués en toute impunité durant des années. A partir de ce témoignage exceptionnel couvrant les trente dernières années du bagne et de celui des autres bagnards, Roland Vilella restitue la mémoire de ces hommes perdus, criminels, devenus victimes de leurs gardes. Au fil des pages, de violences sanglantes en anecdotes poignantes, la parole des détenus que domine celle d'Albert se mêle à l'histoire de l'île et porte jusqu'à nous la voix bâillonnée du bagne de Nosy Lava. Une aventure et un témoignage uniques qui s'inscrivent dans la grande tradition de la collection Terre Humaine. " Un livre magnifique ! " Florence Aubenas.
Caroline Margeridon est née le 29 septembre 1966 à Biarritz. A l'âge de quinze ans, elle organise son premier salon d'antiquité. Un métier qu'elle va pratiquer pendant trente ans. Depuis 2018, elle participe à l'émission d'enchères au succès grandissant, Affaire conclue sur France 2. C'était le début d'une super aventure et d'une vraie passion qui ne me quittera plus jamais. J'ai gardé ce regard d'enfant, je ne me lasse jamais, je découvre tous les jours. Tout m'amuse. Je suis une MacGyver de la vie. Même si je ne peux pas, je sais que je vais y arriver. Et plus vous allez me dire de ne pas y aller, plus j'irai.Des vies, Caroline Margeridon en a déjà eu plusieurs. Née de l'union d'un père issu de la grande bourgeoisie basque et d'une mère vietnamienne, l'acheteuse d'" Affaire conclue " est une vraie tornade. Une femme éprise de liberté, au franc-parler légendaire.
Avec la verve qu'on lui connaît, elle revient ici sur son parcours pour le moins atypique. Sur son enfance rebelle, la découverte d'une vocation de brocanteuse dès l'adolescence, les trois décennies où elle a organisé les plus grands salons d'antiquaires de la place de Paris, son travail au marché Biron, aux Puces de Saint-Ouen, et sur les coulisses de l'émission de France 2. Elle nous raconte ses amours et ses amitiés. Son envie de monter sur les planches et de jouer au théâtre.
Accrochez vos ceintures, ça déménage !
Jean-Loup Chiflet, éditeur et auteur aux nombreux succès, revient dans cet ouvrage sur les moments les plus insolites, les plus festifs, les plus drôles et les plus émouvants de ses cinquante ans d'édition... Au-delà de ses Mémoires, c'est un demi-siècle de la vie de l'édition qu'il nous fait revivre, avec l'humour qui le caractérise. " Est-ce bien raisonnable de croire qu'après avoir passé cinquante ans jour pour jour dans le monde de l'édition (je suis rentré chez Hachette le 1er février 1967), j'aurais des choses à raconter qui pourraient passionner ceux qui n'en faisaient pas partie ?
Ce catalogue de souvenirs ne va-t-il pas être assimilé aux
Mémoires d'un vieux con comme me l'a fait remarquer un aimable confrère que j'interrogeais sur l'opportunité de ce projet ?
Si l'on en croit les dictionnaires, les " Bonnes feuilles " sont " une sélection des meilleures feuilles d'un livre ". C'est ce que j'ai décidé de rassembler dans cet ouvrage avec les moments les plus insolites, les plus festifs, les plus drôles, les plus émouvants de mes cinquante ans d'édition...
Je ne sais toujours pas si c'est bien raisonnable, mais j'ai vraiment envie de partager avec vous les meilleures feuilles de ma vie d'éditeur. "
Jean-Loup Chiflet
Est-elle une épouse aimante, une mère particulièrement attentionnée qui a dû composer avec les excès de son mari ou une marâtre cynique, mue par la notoriété, l'argent et une ambition démesurée? La France se déchire sur son cas.Après la mort de Johnny Hallyday le 5 décembre 2017, son épouse Laeticia Hallyday s'est retrouvée au coeur d'une vaste polémique, devenue affaire nationale.
Avec la révélation d'un héritage largement en sa faveur, celle qui a accompagné l'idole des jeunes jusqu'à son dernier souffle est passée du statut d'héroïne à celui de femme la plus haïe de France. Est-elle une épouse aimante, une mère particulièrement attentionnée qui a dû composer avec les excès de son mari ou une marâtre cynique, mue par la notoriété, l'argent et une ambition démesurée? La France se déchire sur son cas.
Dans un livre documenté, deux journalistes dressent le portrait en clair-obscur de Laeticia Boudou-Hallyday. Le livre d'une vie. De son enfance, à Marseillan où la fillette nourrissait déjà des rêves de gloire et de paillettes, à ses 22 ans de vie commune, de joie et de sacrifices auprès d'une icône qui lui appartenait autant qu'à ses fans. Sans oublier, enfin, ces années américaines où elle s'est émancipée et affranchie d'une partie de l'entourage de son mari, jugé trop encombrant.
Derrière ce personnage complexe, agaçant et attachant à la fois, s'esquisse le portrait en creux d'un autre Johnny : celui d'un homme, dévoré par ses démons, incapable de communiquer avec ses proches dont l'unique rempart, la seule bouée de survie fut, pendant les heures sombres de son existence, sa femme : Laeticia.
Pourquoi se suicider quand on a 26 ans ?
" Je m'appelle Jules. Je peux parler plus librement de mon parcours maintenant que je me suis suicidé à 26 ans. J'ai pourtant essayé de faire reculer cette ultime et inévitable échéance. J'ai tenté de banaliser ce passé insupportable, de panser mes plaies, ou de " faire avec " comme on porte un fardeau toute sa vie. Il vous colle à la peau et on le trimballe partout. Parfois on croit ne plus en ressentir le poids ni la gêne, et pourtant, il est bien là sur vos épaules, vous enfonçant toujours un peu plus. "
C'est par ces mots que Lionel Florence nous fait entrer, à sa manière, avec pudeur et tendresse dans l'histoire de Jules, un enfant pas comme les autres.
Jules est l'itinéraire d'un jeune homme malmené par la vie et par les hommes.
Jules, c'est le récit de sentiments fulgurants, entiers, évidents. Une histoire vraie " à la vie, à la mort " d'un homme qui prendra sous son aile un jeune homme dit " maltraité ". Cette passion-miroir fera naître un couple particulier au sein duquel on ne saura d'ailleurs plus très bien qui a réellement panser les maux et les blessures de l'autre... C'est pour prolonger leurs éternelles fiançailles, que Lionel Florence nous livre ce texte intime, pour rendre vie à son plus grand amour et pour donner, surtout, un sens à l'existence de Jules, " cet ange aux yeux clairs qui lui tient la main ".
Un récit bouleversant par l'un des plus grands auteurs de la chanson française.
" Je suis fille de Georges, métèque, grec, né à Alexandrie et de Yanick, bretonne de Roscoff, Finistère Nord, née à Levallois-Perret. Issue de ces deux berceaux différents, rencontre de l'Occident et de l'Orient. Remonter le fil jusqu'à mes grands-parents. Dresser leurs portraits, l'histoire familiale, ses anecdotes. Revenir à la source, mes racines et bout à bout, pièce après pièce, reconstituer le puzzle...
Témoigner sur la joie mais aussi la difficulté de grandir auprès de parents hors-norme, tous deux artistes et bien jeunes à ma naissance. Surtout lorsque l'image publique est forte et la notoriété vive. J'ai ressenti le manque, la solitude, l'absence mais j'ai aussi aiguisé, précoce, une force d'adaptation, un esprit audacieux et rebelle. J'ai pris au lasso les moments de bonheur, de tendresse et de complicité partagés. Auprès de mon père globe trotteur et de ma mère poétesse, les rencontres ont étés magnifiques. Elles ont laissé leurs empreintes, leurs influences. Parmi elles, Edith Piaf qui m'offre ma première guitare, Paco Ibañez, Jacques Higelin, Renaud, Barbara, Jeanne Moreau, Josiane Balasko, Vinicius de Moraes, Caetano Veloso, Pierre Richard, Diane Dufresne, Catherine et Maxime Le Forestier, Albert Cossery ...
Avec mon père, c'était aussi le plaisir, pour l'enfant et l'adolescente que j'étais, de l'accompagner parfois en tournée à travers le monde. Cette soif de voyage, je la tiens de lui comme cette volonté, très jeune, de tracer ma route. Ce récit livre leur histoire, mon histoire. "
Fanfaron, hâbleur, aventurier, dispendieux, romantique, truculent sont les maîtres mots qui qualifient ce personnage hors normes, de ce dictionnaire aussi, qui le restitue dans toute sa diversité.
Le décret qui, en 2002, a décidé de la dernière demeure d'Alexandre Dumas ? le Panthéon ? est à lui seul un résumé savoureux de sa vie : " Par ce geste, la République donnera toute sa place à l'un de ses enfants les plus turbulents et les plus talentueux, à l'un de ses génies les plus féconds. "Ses débuts nous laissent incrédules. À vingt-six ans, la Comédie-Française reçoit sa première pièce, qui plus est par des acclamations. Qui d'autre, après avoir dans son enfance connu la misère, a pu se constituer, par ses droits d'auteur, une immense fortune pour finir sans un sou ? Par son théâtre et surtout par ses romans, Alexandre a fait de lui-même un géant et du passé une épopée.A.DAlain Decaux est l'auteur de nombreux ouvrages historiques. Il s'est exprimé également à la télévision (Alain Decaux raconte) et à la radio (La Tribune de l'Histoire). On a souvent dit de lui qu'il " avait fait aimer l'Histoire aux Français ".Dessins d'Alain Bouldouyre
Une autobiographie à la fois moderne et bouleversante par l'une des grandes plumes du siècle dernier." À la distance qui me sépare aujourd'hui du jeune homme que je fus, j'essaie non de le juger, mais bien de le comprendre. Il m'apparaît avec l'éternel visage de la jeunesse qui ne sait ce qu'elle veut, ni où elle va, qui ne se connaît pas elle-même et s'engoue tout à coup de ce qu'elle abominera demain, passant de l'enthousiasme au désespoir avec tous les élans que les années se chargeront de briser, crédule, généreuse, injuste ? Irremplaçable. Ses colères, ses rêves, je les portais en moi. Je ne me sens pas meilleur de ne les avoir plus. "Cette autobiographie de Julien Green revient sur l'enfance de l'écrivain et son passage, tout en douleur, vers l'âge adulte. Il y évoque le paradis de ses premières années qui brusquement s'achève, à la mort de sa mère, alors qu'il n'a que quatorze ans. Le récit témoigne de son entrée brutale dans la vie, de ses difficultés, de ses études... et livre un portrait de la jeunesse d'une étonnante modernité.
L'autobiographie d'un homme pas comme les autres. Ou l'histoire d'un charmeur impénitent qui porte haut ses nobles origines. Réfugié hongrois arrivé sans un sou à Paris, Pàl Sarkozy, le père du président de la République, livre enfin sa vérité.
Pál Sarkozy n'est pas seulement le père d'un homme célèbre, c'est un personnage qui s'est tracé un destin unique à travers les vicissitudes de l'Histoire. Pál est arrivé à Paris de sa Hongrie natale à 20 ans, en décembre 1948, sans un sou, les pieds protégés par des chiffons tenus par de la fi celle. Il passe sa première nuit sur une bouche de métro, décidé à se construire une nouvelle vie, et reconquérir l'aisance de son enfance de jeune hobereau. Pari gagné au travers d'une carrière de publicitaire remarquable. Infatigable créateur, il s'est remis à la peinture à 76 ans avec succès. Grand séducteur, marié quatre fois, longtemps apatride, il a voulu rendre à ses cinq enfants leur part de mémoire hongroise et rétablir certaines vérités en évoquant des souvenirs encore brûlants. Frédérique Drouin est éditeur chez Plon.
Reine des nuits parisiennes (Carrousel, Palace, Alcazar, Queen), Galia raconte pour la première fois son enfance...de petit garçon pas comme les autres. -; Comment t'appelles-tu ?
-; Dominique !
-; Quel âge as-tu ?
-; Sept ans.
-; Tu es une très jolie petite fille, Dominique.
-; Oui, mais ma mémé ne veut pas.
-; Elle ne veut pas, elle ne veut pas quoi ?
-; Elle dit que je ne suis pas une fille...
Voilà tout le drame de Domino, petit garçon aux traits fins né à Marseille dans les années cinquante, et dont le penchant immodéré pour les falbalas de sa maman fait mauvais effet au coeur du Panier, quartier où les demi-teintes n'existent pas, où les hommes se doivent d'être taciturnes et virils, et les femmes plus que sensuelles.
Mais lui a choisi son clan. Il n'aime pas les jeux violents, l'esprit guerrier de ses camarades, leur préférant la compagnie, les tenues et la délicatesse des filles. L'univers féminin le fascine ; il est convaincu que c'est le sien. Mais comment le vivre, l'admettre, le dire ? Le vilain petit canard pourra-t-il devenir une autre créature ? Un de ces cygnes noirs dont sa maîtresse d'école lui révèle un jour l'existence ?
Voici un récit vrai, tendre, plein d'émotion, un témoignage sincère, jamais misérabiliste ni désespérant, sur l'éclosion à ce qu'on est réellement au fond de soi. Avec amour et humour, sens du détail et franchise, Galia, la reine des nuits parisiennes (Le Carrousel, Le Palace, l'Alcazar, le Queen, le Manko et depuis peu Le 13), raconte pour la première fois son enfance... de petit garçon pas comme les autres.
En décembre 1994, le hasard m'a amené dans un petit port de Bretagne-Nord où, quand j'étais enfant, ma famille passait ses vacances. Le matin et l'après-midi, le monde de la pêche s'y retrouve encore, bien différent de celui de mon enfance. En cinquante ans, l'univers de la pêche a été chamboulé. Pendant trois ans, au gré de rencontres, surtout hivernales, dans les ports de Bretagne, de Concarneau à Granville, j'ai réuni une trentaine de portraits d'hommes et de femmes de tous âges, du hauturier de la mer d'Irlande, au caseyeur des îles Chausey, mais aussi du mareyeur et du charpentier de marine. Ils racontent tous un peu la même histoire : celle du vieux monde de la mer disparu, et d'un nouveau qui émerge dans la douleur et les larmes. Mais tous, de Yann, 18 ans, qui apprend le métier au large de Loctudy, à Louis, 50 ans, qui pilote les gros navires jusqu'aux quais de Saint-Malo, tous sont attachés à leur métier, qui est pour eux bien plus qu'une profession. Tous éprouvent la sensation de faire partie d'un monde à part : le monde de la mer. Michel, ligneur dans le golfe de Gascogne, le reconnaît : Partir en marée, c'est chaque fois un peu recommencer sa vie.
Après la parution retentissante de Kremlin-PCF, Jean Fabien a décidé d'écrire ce récit explosif, La guerre des camarades, un voyage incroyable à travers les PC occidentaux défiant, en vain, l'écrasante puissance soviétique. La guerre des camarades, un témoignage cruel sur l'histoire cachée du PCF, des révélations qui expliquent le déclin du Parti. La guerre des camarades, un titre terrible pour une guerre que n'avait pas prévue Marx : la guerre entre partis communistes, la guerre entre frères.
Un document exceptionnel : le premier témoignage d'un amnésique total. Le 19 avril 1988, Rémy Eyraud, jeune fiancé de vingt-six ans, est mystérieusement agressé. Frappé à la tête, il tombe dans le coma. Quatre heures d'absence dont il se réveille sans mémoire. Qui est-il ? Où est-il ? Il ne sait plus rien. Culture, écriture, lecture, savoir-vivre, amour ? Dans un gouffre. Il repart de zéro. Extra-terrestre, il pose un regard différent sur notre monde qu'il découvre avec l'intelligence d'un adulte et les connaissances d'un enfant. Les médecins, fascinés, le reçoivent et tentent de le soigner. Stupéfaction : le cerveau vide de Rémy est doté d'une mémorisation hors du commun. Une nuit, un fragment de son passé surgit. Ce cauchemar reviendra sans cesse, comme un naufrage où sombreraient tous nos souvenirs. Mais, acharné, il lutte et développe des talents extraordinaires. Julien, un jeune journaliste, gagne sa confiance. Rémy accepte de lui raconter ses six années de tâtonnements, de découvertes, de premières fois : l'histoire d'un homme sans passé et qui néanmoins, avec courage et ténacité, se construit un avenir comme tous les hommes.
« En avril 1994, au début des événements du Rwanda, j'ai refusé d'évacuer Kigali. Il aurait fallu abandonner mon équipe et la quarantaine d'orphelins tutsis dont nous nous occupions. Je crois être le seul Occidental à qui il a été donné d'atteindre la fin du cauchemar avec mes amis, du moins le seul en vie. Chaque heure pouvait déboucher sur le pire : des bandes de miliciens, des pillages, des soldats saouls, des appels au meurtre, des dénonciations, un obus sur l'orphelinat, des menaces, grenade à la main, des prières à genoux... Nous avons tout connu. Au fil des semaines, nous recevions de nouveaux enfants affolés, à la recherche d'une protection. Nous n'avions rien à leur offrir. Mais à la fin, ils étaient plus de six cents. J'ai vu des hommes, des femmes et des enfants ramassés à la pelleteuse. J'aurais voulu crier, sortir de mon mutisme, arracher ces machettes qui frappaient les corps et me faisaient saigner, ne plus être témoin, sentir l'air léger et non plus l'odeur des cadavres venant des charniers. Nous luttions à mains nues contre la violence nue. Je n'ai pas pu les sauver tous. J'étais trop seul. Je veux raconter ce que personne n'a fait : le génocide rwandais vécu de l'intérieur. Je veux poser des questions simples sur notre monde, même si elles dérangent. Je veux que les gens sachent le dévouement dont les hommes sont capables. Des voisins, des amis, le personnel de l'orphelinat, Tutsis et Hutus, ont risqué leur vie pour nous dans un cyclone effroyable. Pour quoi et pour qui l'ont-ils fait ? Pourquoi cet amour ? Seul Dieu sauve. Cette certitude est ma vie. »
Je suis une Française parmi d'autres, élevée en province. Des vertus qui m'ont été enseignées dès mon enfance, je crois avoir conservé l'essentiel. Il se trouve que j'ai partagé l'existence d'un homme au destin exceptionnel, ce qui m'a conduite, contre toute attente, sur le devant de la scène. Si je parle aujourd'hui de moi, de mes goûts et de mes amitiés, en particulier dans le domaine artistique, de mes activités à la tête de ma Fondation. si j'évoque des souvenirs, de l'Anjou de mon enfance jusqu'aux palais de la République, c'est dans la fidélité à l'oeuvre et à la mémoire de Georges Pompidou, que les Français, je le sais, gardent au-dedans d'eux-mêmes, et qu'il m'appartient de faire vivre.
Comment le régime soviétique a-t-il tenté de modifier les comportements élémentaires de ses citoyens : naître, vivre et mourir ? A-t-il réussi dans cette entreprise aussi insensée que stratégique ? Pour répondre à ces deux questions fondamentales, Alain Blum s'est lancé dans une vaste enquête sur le terrain et a eu accès à des archives jusqu'ici inédites. Il montre d'abord comment les résultats des recensements sont cachés à l'opinion puis manipulés à des fins politiques par Staline et ses successeurs. Il dresse ensuite le bilan complet et effrayant des coupes sombres de la mortalité subie depuis 1917, sous l'effet des guerres, des famines, de la collectivisation forcée, des déportations. Mais on mesure aussi, paradoxalement, la façon dont les Soviétiques ont résisté à la propagande, se sont adaptés comme si, derrière l'uniformité totalitaire, survivaient des sociétés civiles. Ainsi émerge une réalité quotidienne qui éclaire d'un jour nouveau l'histoire de l'Empire, sa décomposition et le devenir de la Russie.
Renouvelant une première expérience tentée avec son étude sur Drieu La Rochelle, Marie Balvet a voulu expliquer le « destin » et certains comportements de François Mitterrand à travers l'histoire de sa famille. Celui-ci n'a posé aucune restriction, a accepté de répondre à toutes les questions au cours de différents entretiens échelonnés entre mars 1992 et janvier 1994. L'auteur a pu mesurer ainsi l'écart, entre ce qu'il connaît ou ce qu'il a rêvé et la véridique histoire de ses ancêtres paternels et maternels. Indépendamment du personnage qui en est le terme, l'intérêt de cette histoire étalée sur plusieurs générations et fort bien racontée, est d'être celle de ces gens « sans histoires » qui, dans la routine de gestes quotidiens, ont tissé la trame de la France. Par exemple, les humbles vignerons du Berry, le cordier et l'épicier de Bourges, l'arrière-grand-père éclusier sur le canal du Berry, le grand-père et le père cheminots ; les charrons et les instituteurs limousins ; le concierge de la prison de Limoges. Et, du côté maternel, les gendarmes charentais, le marchand de bois de Jarnac, le bourrelier et le cafetier de Rouillac, Jules Lorrain, le vinaigrier, le notable qui conduira Joseph Mitterrand, son gendre (le père de François Mitterrand), à quitter son métier de chef de gare pour s'installer à Jarnac. On observe l'évolution d'une famille au fil des générations, sa stratégie consciente ou inconsciente, et sa mémoire sélective (la légende des ancêtres prévôts de Bourges, le cousinage avec la reine d'Angleterre, certains ascendants totalement oubliés). En fin de compte, c'est la pré-histoire d'un président de la République et de son ambition.
Pourquoi tant de Français ont-ils gardé, pendant des décennies, un préjugé favorable à l'égard de l'URSS, alors que celle-ci ne cessait de faire la preuve de son mépris pour les libertés élémentaires, et de sa faillite économique ?
Pourquoi tant d'intellectuels ont-ils admis, sans discuter, des données truquées sur les « succès du régime soviétique » ?
Pourquoi tant de dirigeants politiques, qui n'étaient ni communistes, ni forcément de Gauche, ont-ils accepté les règles du jeu fixées par Moscou ?
Georges Bartoli nous conte cette longue bienveillance, qui a duré jusqu'à la disparition de l'URSS. Tout à la fin, en pleine débâcle, Gorbatchev réussissait encore à convaincre une bonne partie des Français, que l'Empire soviétique était capable de durer en se réformant. Si, chez nous, les hommes d'État et ceux qui guident l'opinion avaient, plus souvent, pris en compte un effondrement annoncé, n'aurait-on pas évité les improvisations et les convulsions sanglantes, qui ont suivi la dislocation de l'Europe de l'Est ?
Pour la première fois, Alain Poher parle. Quel destin ! Étudiant démocrate-chrétien, résistant au nazisme - et échappant de peu au poteau d'exécution -, il se retrouve bientôt aux côtés de Robert Schuman. Avec son "patron", il participe à la prodigieuse aventure de la création de l'Europe. "Parachuté" en zone d'occupation française en Allemagne, il est de ceux qui mettent en échec le blocus de Berlin. Ministre de la Marine pendant le 13 mai 1958, président du Sénat en 1967, il s'engage à fond dans la bataille du référendum de 1969, pour faire échouer le projet gaullien. La chute du général entraîne sa propre accession à la magistrature suprême. Candidat battu au second tour, il regagne l'Élysée en 1974, à la mort de Pompidou. Enfin, à partir de 1981, c'est la cohabitation entre la gauche et le Sénat. Avec François Mitterrand, Alain Poher est sans doute la plus extraordinaire mémoire de notre temps. Ce centriste, expert dans l'art de concilier les inconciliables, sait s'opposer et profiter des rapports de force. Nous pénétrons avec lui au coeur même de la politique. Adenauer, Monnet, de Gaulle, Bidault, Mendès France, Kohl, Mitterrand, Chirac, Giscard, Balladur, autant de personnages qui traversent le destin de cet homme tranquille. Ces pages, souvent malicieuses, nourries d'anecdotes inédites et de portraits hauts en couleur, nous font suivre l'itinéraire d'un homme engagé, un homme comme on n'en fait peut-être plus.
Comment devient-on un grand flic ? La vie de Roger Le Taillanter est un roman, depuis la rue comme gardien de la paix jusqu'aux plus hauts postes de la célèbre PJ de Paris, immortalisée par Georges Simenon. Le lecteur découvrira les petits boulots des commissariats de quartier et le terrorisme de la guerre d'Algérie, avant de plonger dans la lutte contre le crime, au sein d'abord d'une dynamique Brigade territoriale, puis de la Brigade de répression du banditisme, ancêtre de l'actuel « anti-gang ». Ce parcours, d'une richesse sans pareille, se termine à la Brigade mondaine, dans les débauches de Paris. De célèbres affaires ponctuent ces passionnants Mémoires. De Barany et Marcussi, condamnés à mort pour l'assassinat d'un gendarme et d'un employé de banque, à Jubin, le tueur devenu fou ; de Labay et Verdin, transporteurs de 106 kilos d'héroïne pure, jusqu'au meurtre du tenancier de l'auberge libre-échangiste du Roy-René, on y rencontre des escrocs et des braqueurs, des truands et des putains de tout calibre. Un inoubliable voyage au pays du crime.