« En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourrait paraître incongru, inconvenant, voire provocateur. Presque un scandale. Mais à cause de cela même, on voit qu'à l'opposé du mal, la beauté se situe bien à l'autre bout d'une réalité à laquelle nous avons à faire face. Nous sommes donc convaincus qu'au contraire nous avons pour tâche urgente, et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les deux extrémités de l'univers vivant : d'un côté, le mal, et de l'autre, la beauté ... Ce qui est en jeu, nous n'en doutons pas, n'est rien moins que l'avenir de la destinée humaine, une destinée qui implique les données fondamentales de la liberté humaine. »Confronté très jeune à ces deux « mystères » par la fréquentation de l'époustouflant site du mont Lu dans sa province natale d'une part, et par le terrible massacre de Nankin perpétré par l'armée japonaise de l'autre, François Cheng livre ses réflexions sur les questions existentielles les plus radicales. Ce faisant, il nous fait revisiter les moments phares de la culture d'Orient et d'Occident.
Écrit il y a près de 300 ans, le Hagakure est l'un des textes japonais les plus influents. Yamamoto Tsunetomo y résume l'essence même de la voie du samouraï. Son influence est prépondérante au Japon, bien sûr, mais aussi à travers le monde. Alexander Bennett, chercheur universitaire, a réuni dans cet ouvrage l'intégralité des livres 1 et 2 du Hagakure consacrés aux préceptes ainsi que des morceaux choisis des autres livres, plus historiques. Très accessible, très complet, ce livre, annoté de commentaires visant à combler les lacunes culturelles ou historiques du lecteur, se concentre sur les messages et les enseignements universels et intemporels. La combinaison de propos accessibles par tous et de rigueur universitaire, apporte à la traduction d'Alexander Bennett un avantage qui la distingue.
Un panorama des sagesses et croyances en Asie
Dans les mondes indiens (en sus de l'Inde toute l'Asie australe, Birmanie, Bali, Thaïlande, Laos, Cambodge...) et chinois (Asie orientale, soit Chine, mais aussi Japon, Corées, Mongolie, Viêtnam, Sibérie), des pensées, des religions, des philosophies ont prospéré depuis longtemps. On les dit " sagesses ", parce qu'on attend souvent d'elles des réponses que nous désespérons de trouver dans nos idéologies occidentales.
Dans l'univers indien, on trouve la spiritualité de l'hindouisme comme du soufisme, l'exotisme du sikhisme ou du jaïnisme, la sérénité du bouddhisme des Anciens...
Du monde chinois, on retient la méditation du bouddhisme du Grand Véhicule, les panthéons turbulents du bouddhisme tantrique ou du shintô, la morale confucéenne, la reconnexion taoïste ou chamanique avec la nature...
Tout cela a une histoire, longue, complexe. Que nous allons explorer en détail. Nous verrons que les religions, en Orient comme ailleurs, sont faites de tolérance et de violence ; d'art et de négation ; de philosophie et d'idolâtrie... Bref, qu'on y trouve toujours ce que l'on cherche.
« Yin-Yang » est le nom donné en chinois au fonctionnement de tout le vivant. Cette unité changeante, ce mouvement incessant, cette danse de tout l'univers se dit en un seul mot. Or, en français comme dans toutes les langues occidentales, « Yin » et « Yang » sont deux mots. Voilà où commence le quiproquo.Avec le talent narratif et pédagogique qui a fait le succès de ses nombreux livres, Cyrille Javary nous introduit dans l'esprit chinois à travers cette clé essentielle : « Yin » n'est pas plus une entité que « Yang », ils n'ont pas d'existence propre. Car l'hiver n'est pas « l'hiver », mais ce qui deviendra l'été, avant de redevenir hiver... Chacun est le futur et le passé de l'autre, sans qu'on puisse leur attribuer une substance, une quelconque fixité. S'il heurte toutes nos habitudes de pensée, ce genre d'énoncés peut nous conduire à une compréhension plus subtile du monde, et nous aider à mieux aborder les problèmes que nous rencontrons. Ainsi que l'écrit Danielle Elisseeff dans sa postface, « cet ouvrage opère une petite révolution. Tout se passe comme s'il parvenait à déplacer le curseur de nos perceptions et de nos émotions... » À travers mille exemples concrets, l'auteur nous entraîne dans un passionnant voyage dans le temps, jusqu'à l'aube du néolithique...
Si le mot « zen » a pris place dans notre vocabulaire, son sens est très éloigné de la pratique d'une sagesse orientale qui se fonde sur une discipline stricte du corps et de l'esprit afin de voir clair dans sa propre nature.Zen signifie « méditation ». Originaire d'Inde, l'école bouddhiste dhyana en sanscrit, samten en tibétain, thiên en vietnamien, chán en chinois, sôn en coréen devient le zen au Japon. Cette pratique prône la prise de conscience de soi en tant que Bouddha grâce à un enseignement, une transmission, au-delà des mots d'un maître à un disciple : « De mon coeur à ton coeur », comme le formulent les sages instructeurs.Il n'y a rien de mystérieux dans l'expérience zen. La Voie (dô) commence là où nous sommes.
Première traduction mondiale d'un recueil d'entretiens et de sermons de l'un des plus célèbres maîtres du Tch'an (Zen) vers la fin de son âge d'or en Chine, à l'époque des T'ang. Lin-tsi (prononciation japonaise: Rinzai) disciple de Houang-po, est le fondateur de la branche la plus radicale de l'école; celle qui devait mettre en pratique l'usage des koung-an (japonais: Koan). Cette école fleurit encore aujourd'hui au Japon où elle compte beaucoup de monastères.Dans un style direct, inimitable et très vert, qu'à su rendre en français le grand sinologue Paul Demiéville, nous avons enfin dans son expression la plus forte, son accent le plus humain et sa portée la plus large, la révélation complète d'un enseignement spirituel absolument unique en son genre. Il apprend à nous délivrer de la lettre et à chercher la vérité en nous-même en dégageant l'homme vrai, l'homme vivant des vaines spéculations et des recherches érudites. " Simplifiez-vous, détendez-vous, lâchez prise ", voilà les thèmes essentiels de cette doctrine sans système qui allait se propager comme une traînée de poudre dans tout l'Extrême-Orient... et tant séduire aujourd'hui un Occident fatigué par des siècles de ratiocinations.Par ses nombreux commentaires, M. Paul Demiéville nous fournit, de surcroît, des détails inédits sur le Tch'an, cette forme du bouddhisme qui nous met en présence avec ce dont nous n'avons plus la moindre idée! Le vécu, dans son expression immédiate, ou quelque chose de tel, que le penser, entièrement libéré de toute détermination, ne peut plus être du ressort d'aucune philosophie, ni d'aucune théologie. En somme, une praxis dans son fondement le plus naturel et le plus absolu.Lin-tsi vécut sous la dynastie des T'ang, au IXe siècle de notre ère. Natif de Nan-houa (aujourd'hui: Tsou-hsien) il mourur vers 867 dans cette partie nord-est de la Chine, à peu près à mi-chemin entre Pékin et Hankeou. Son enseignement, qui lui valut de son vivant une célébrité nationale, nous est connu par ces Entretiens compilées par un de ses disciples. Consignés dans la langue parlée de l'époque, ils avaient résisté jusqu'ici à tout essai de traduction.
Dans la mythologie de l'Inde ancienne, le dieu Yama, fils du Soleil, est aussi le premier mort : il fait l'expérience de la mort pour reconnaître le chemin que les hommes, après leur trépas, emprunteront pour accéder à l'au-delà.
Roi des ancêtres, préposé à la mort, juge des morts, yama fait connaître et impose aux hommes leur condition de mortels. Il est parmi les dieux celui qui veille sur les contraintes et les devoirs qui ordonnent la vie sociale et individuelle. A ce titre, son pouvoir (son "bâton") est le modèle du pouvoir royal ici-bas.
Yama a une sœur jumelle, Yami. Bien qu'il se soit dérobé, par peur de l'inceste, à l'amour qu'elle lui offrait, elle le pleure quand il meurt, puis transforme sa douleur en deuil et crée des formes nouvelles de remémoration et de tendresse entre frères et sœurs.
Dans ce livre, Charles Malamoud analyse les relations que la sagesse et les folies de l'Inde ont su déceler entre la mort, la loi, la répétition et l'écriture. Il met en perspective les rites et les mythes de l'Inde védique et brahmanique qui disent comment vivent les mortels, comment les générations se succèdent.