Avant les années 1930, l'Allemagne, et en particulier sa capitale, Berlin, était l'un des endroits les plus tolérants envers les homosexuels. Des militants comme Thomas Mann et Albert Einstein ont ouvertement milité pour les droits des gais. Mais tout cela change quand le Parti nazi arrive au pouvoir. La vie des homosexuels devient alors rapidement un enfer : raids, arrestations, emprisonnement et expulsions deviennent monnaie courante. Lorsque les camps de concentration sont construits, les homosexuels sont emprisonnés en même temps que les autres groupes que les nazis veulent supprimer. Le triangle rose, cousu sur les uniformes des camps, devient ainsi le symbole de la persécution des homosexuels, une persécution qui continuera pendant de nombreuses années après la guerre.
Ken Setterington relate ces événements à travers un mélange de recherches historiques, de témoignages et de récits individuels, avec l'espoir que ces histoires de bravoure devant la cruauté et d'amitiés trouvées dans les profondeurs du désespoir sauront à la fois éduquer et inspirer les futures générations.
Ken Setterington est conteur, auteur, critique de livres pour enfants et bibliothécaire. Il a été membre de nombreux comités d'attribution de prix littéraires.
René Morin livre le témoignage d'un plaideur qui fut aux premières loges du développement du droit des Autochtones en pleine ébullition après le rapatriement de la constitution, en 1982. Il décrit la lente construction de ce point de rencontre entre le droit et l'histoire à travers 12 causes emblématiques entendues par la Cour suprême du Canada. L'auteur fait un retour sur des évènements historiques et contemporains et explique certaines facettes de la preuve dans le contexte particulier des dossiers autochtones.
Dans un style simple, imagé, teinté d'humour et parfois percutant, René Morin sensibilise les lecteurs à la cause autochtone.
Après des études en droit et en sciences politiques, René Morin a commencé sa carrière au ministère des Affaires intergouvernementales de 1973 à 1981. Il fut ensuite avocat au ministère de la Justice du Québec en droit des Autochtones de 1981 à 2007, ce qui l'a conduit à plaider à de nombreuses reprises à la Cour suprême du Canada. Il a terminé sa carrière comme avocat-conseil au sein du cabinet McCarthy Tétrault de 2008 à 2016. Il a aussi été chargé de cours à l'Université Laval, conférencier au Québec, au Canada et à l'étranger et auteur de plusieurs articles en droit autochtone.
Sis sur les rives des Grands Lacs et du Mississippi, le Pays d'en Haut est né au XVIIe siècle de la circulation et de l'implantation, parmi plusieurs dizaines de milliers d'Amérindiens, de quelques centaines de coureurs de bois, militaires et missionnaires français. On ne peut pas comprendre l'histoire de la Nouvelle-France sans tenir compte de cette rencontre, source de multiples formes d'échange, de métissage et d'interdépendance. L'ouvrage, dont l'approche repose à la fois sur l'histoire, l'anthropologie et la géographie, examine simultanément l'influence de l'empire français au coeur du pays indien et l'adaptation des colons aux sociétés autochtones. Il renouvelle ainsi notre compréhension de la construction des empires coloniaux, envisagée ici sous l'angle des relations interculturelles. Cette seconde édition d'Empire et métissages (prix Jean-Charles-Falardeau 2004) propose une version légèrement remaniée et est agrémentée d'une préface inédite.
Gilles Havard, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est spécialiste de l'histoire des relations entre Européens et Amérindiens en Amérique du Nord (XVIe-XIXe siècle). Il est notamment l'auteur d'Histoire des coureurs de bois. Amérique du Nord, 1600-1840 (Indes savantes, 2016) et le coauteur d'Histoire de l'Amérique française (Flammarion, 4e édition, 2014).
Combien de Québécois ont découvert, grâce à l'écrivain Henri Vernes, le plaisir de lire en dévorant les aventures de Bob Morane? Cela, ils le doivent en partie à Dimitri Kasan, diffuseur des Éditions Marabout au Québec de 1951 à 1973. Il a persuadé le hockeyeur Jean Béliveau de devenir porte-parole de Marabout et a convaincu Henri Vernes de visiter les chantiers hydroélectriques en construction pour y camper l'intrigue de Terreur à la Manicouagan. À la fois pédagogue et stratège en marketing, il a révolutionné le marché du livre de poche par ses démarches innovantes.
Ce livre fait un tour d'horizon des publications-phares des Éditions Marabout dans les années 1950-1960 et permet ainsi de comprendre pourquoi Bob Morane et les autres livres à succès du célèbre éditeur belge ont autant conquis le coeur des Québécois.
Jacques Hellemans est bibliothécaire à l'Université libre de Bruxelles et spécialiste de l'histoire du livre et de l'édition. Il est actif dans le domaine de la coopération bibliothéconomique internationale et a effectué de nombreuses missions en Afrique. Il est également collaborateur scientifique au Centre d'études nord-américaines et au Centre de l'édition et de l'imprimé contemporains.
DANS CE PREMIER VOLUME d'une série de quatre qui ira des débuts à 1960, Jacques Lacoursière raconte, avec force détails, l'arrivée des Français, leur cohabitation avec les autochtones, leur épopée à travers un continent, leur adaptation, le passage de Français à Canadiens, les affrontements, la défaite ultime, les débuts d'une étonnante survivance, l'octroi d'un cadeau piégé : le pouvoir parlementaire. Cet ouvrage s'arrête en effet avec la séparation du Haut-Canada (l'Ontario) et la mise en place audacieuse, en 1791, d'une nouvelle constitution. L'entreprise [de Jacques Lacoursière] est gigantesque, à la mesure de l'homme en fait. Bernard LEPAGE, L'hebdo du Saint-Maurice. Cette uvre accessible, précise et détaillée se lit comme un roman. Continuité. Cet écrivain, historien par sa pratique, bouscule les adeptes d'historiographie en présentant une histoire du Québec au quotidien, impartiale, dénuée d'artifices, où chaque détail trouve sa raison d'être et amène les lecteurs au diapason des époques en restituant l'homme, l'humain, devant le geste et l'action. Renonçant aux savantes considérations propres à l'essai, il ose citer des sources souvent boudées par les historiens, laissant ainsi la parole aux témoins de ces siècles dans un style à la fois clair et vivant. [...] L'histoire populaire du Québec : plus qu'un livre d'histoire, un récit qui se lit comme un roman. Hélène RATTÉ-MCCLISH, Impact-Campus . On est ici à mille lieues des préoccupations des herméneutes contemporains, de ceux qui croient que l'histoire n'est pas que le récit neutre d'événements déjà attestés mais aussi le procès de ces événements. Robert SALETTI, Le Devoir. L'auteur colle aux faits, sans se perdre dans de savantes considérations, le lecteur se retrouve, à chaque page, devant un flot de renseignements présentés dans un style vivant et clair. [...] Voilà une histoire du Québec accessible, précise et détaillée qui devrait se retrouver en toutes les mains de quiconque s'intéresse à l'histoire du Québec. Manon PERRON, L'Action nationale. Accessible, précise et détaillée, L'histoire populaire du Québec comblera les attentes de ses lecteurs. Jean BILODEAU, Au fil des événements. La lecture de son Histoire populaire tient souvent beaucoup plus du chaleureux roman que du froid traité historique. LEVASSEUR, Études francophones.
Ces quelque 25 nouvelles biographies montrent une variété d'itinéraires et de destins individuels. Elles touchent un éventail de personnes différentes par leur provenance, leur devenir et leurs fonctions.
Dans ce second tome, les Bourdages, Robichaud et Thériault sont de beaux exemples de la pugnacité des Acadiens durement frappés par la guerre. Pour certains habitants, tels Louis Liénard de Beaujeu, Gabriel Cerré ou Pierre-Louis de Lorimier, l'avenir se trouve dans l'Ouest et ses territoires sans frontière.
Les femmes ne sont pas en reste, qu'elles soient mère supérieure, bibliophile ou captive bien intégrée chez les Amérindiens. Finalement, l'étonnant et rare témoignage du chef huron Petit Étienne apporte un éclairage neuf sur le rôle des Amérindiens à la fin du conflit en Amérique.
Militaire, noble, seigneur, prêtre, religieuse, chacun et chacune a vécu différemment ces années avant, pendant et après la Conquête et offre, à sa manière, une émouvante leçon de résistance et d'adaptation.
Denis Vaugeois a Denis Vaugeois est historien. Il partage son temps entre l'édition et la recherche. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont La Mesure d'un continent et Les Premiers Juifs d'Amérique.
Né à Saint-Jean-Port-Joli, Gaston Deschênes est titulaire d'une maîtrise en histoire de l'Université Laval. Il a publié de nombreux ouvrages dont Le Parlement de Québec et L'Année des Anglais.
Avec la collaboration de René Bacon, Stéphanie Béreau, Robert Derome, Geneviève Désy, Robert Englebert, Marcel Fournier, Martin Fournier, Joseph Gagné, Caroline Galland, Fernand Grenier, Sophie Imbeault, Robert Larin, Rénald Lessard, Jacques Mathieu, Mario Mimeault, Jean-Pierre Raymond, Armand G. Robichaud, Julie Roy, Marjolaine Saint-Pierre, Jean-Daniel Thériault et Alex Tremblay.
15 février 1839. Cinq patriotes montent sur l'échafaud afin d'y être pendus. La colonie britannique du Canada est en crise. La période des rébellions de 1837-1838 est un moment charnière de l'histoire du Québec. Gilles Laporte en propose ici une première synthèse claire et accessible. Il prend le temps d'asseoir les fondations d'un territoire et d'un peuple, le Bas-Canada du début du XIXe siècle, avant de présenter trente ans de luttes politiques. Les enjeux complexes, allant bien au-delà d'une simple lutte linguistique, prennent alors tout leur sens. Les principales batailles et les soulèvements sont aussi clairement abordés. Seize portraits régionaux et cinquante capsules biographiques complètent ce remarquable ouvrage.
Historien spécialiste du XIXe siècle québécois, Gilles Laporte enseigne l'histoire du Québec au cégep du Vieux Montréal et à l'Université du Québec à Montréal. Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages, dont Patriotes et Loyaux (Septentrion, 2004), Molson et le Québec (Michel Brûlé, 2009) et Fondements historiques du Québec (Chenelière, Prix du ministre 2013).
«Louis Hébert, quelle belle histoire que la vôtre! Auriez-vous pu imaginer qu'en 1917, trois cents ans après votre installation à Québec, l'on vous aurait érigé un superbe monument en plein coeur d'une capitale nationale?»
C'est en posant des questions directement à Louis Hébert que Jacques Mathieu troque son chapeau d'historien pour le bloc-notes du journaliste. Et Louis Hébert se prête avec plaisir, et parfois malice, à cet entretien virtuel. Car il a tout vu, tout analysé, et peut autant corriger les erreurs factuelles que redonner leur place à ceux qui l'ont accompagné durant sa vie.
Louis Hébert et Marie Rollet ont marqué la mémoire québécoise à titre de première famille de souche française à s'établir en Nouvelle-France et Louis Hébert fut le premier agriculteur; mais ils étaient bien plus que cela. Apothicaire et innovateur scientifique, Louis Hébert a fait parvenir en France des plantes jusque-là inconnues qui, en moins de 40 ans, se sont retrouvées dans toute l'Europe. Marie Rollet a pris soin de jeunes Amérindiennes et leur a partagé une nouvelle forme d'éducation. Ils se sont montrés ensemble ennemis de l'intolérance, de la discorde et des dissensions; une oeuvre digne de notre mémoire.
Jacques Mathieu est professeur émérite de l'Université Laval. Son domaine d'expertise est l'histoire de la Nouvelle-France et les études multidisciplinaires. Il a publié une vingtaine de volumes. En 2014, il a reçu le prix Gérard-Morisset pour sa contribution à la connaissance du patrimoine culturel.
Alain Asselin est professeur à la retraite du Département de Phytologie de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval. Il a publié de nombreux articles scientifiques dans divers domaines des sciences des plantes.
Depuis toujours le pôle Nord fascine. Territoire hostile, ce nest quau xxe siècle que les explorateurs atteindront cette destination mythique. Et pourtant, en 1595, le génial cartographe flamand Gérard Mercator publie, dans son atlas mondial, une planche audacieuse : Septentrionalium Terrarum descriptio.
Déjà, la projection polaire déroute. Les continents senroulent autour de quatre îles qui forment une vaste surface circulaire, montrant que lAmérique est une proche voisine de lEurope et de lAsie. Au centre, un rocher surplombe le Polus Arcticus. Mercator fait cohabiter des représentations du territoire réalistes et même novatrices avec dautres, qualifiées de mystérieuses, voire de fantaisistes.
En décortiquant ce document exceptionnel, Hamelin, Biondo et Bouchard traitent de la nordicité à travers différents thèmes tels lexploration polaire, le mythe du pôle Nord, lautochtonie ou encore la terminologie nordique. À leur tour audacieux, ils proposent des hypothèses sur la représentation de la banquise et abordent la question des cycles climatiques et du réchauffement actuel de lArctique.
Un beau livre de 192 pages, en couleurs, imprimé au Québec dans un tirage limité.
Au verso de la jaquette, sur un papier Cougar superfin, une reproduction de la carte originale permet de suivre en détail les auteurs dans leur voyage arctique.
Spécialiste du Nord canadien, Louis-Edmond Hamelin est écrivain, professeur et géographe. Son ouvrage Nordicité canadienne est une uvre pionnière dans les recherches nordiques qui lui a valu le Prix du Gouverneur général en 1975. Le film Le Nord au cur, de Serge Giguère, brosse le portrait de la carrière de ce grand homme.
Diplômé de lUniversité du Québec à Montréal et de lUniversité de Montréal, Stéfano Biondo est à lorigine de la création du Centre dinformation géographique et statistique de la Bibliothèque de lUniversité Laval, où il occupe la fonction de cartothécaire depuis 2005.
Joë Bouchard est bibliothécaire à lUniversité Laval depuis 2009 après lavoir été à lUniversité de Moncton. Il détient une maîtrise en sciences de linformation de lUniversité de Montréal et une maîtrise en études littéraires de lUniversité du Québec à Montréal. Il sintéresse aux sources documentaires liées à la constitution de limaginaire du Nord.
Qui sont ces jeunes femmes en majorité pauvres et orphelines qui, entre 1663 et 1673, ont quitté la France et bravé les périls de la mer pour venir se faire une vie dans la lointaine Nouvelle-France? Parmi elles, 71 ont osé remonter le fleuve jusqu'à Ville-Marie pour s'établir sur cette île pleine de dangers, s'y marier et élever leur famille. Quelle a été leur vie en ce pays?
Voici les Filles du Roy pionnières de Montréal et leurs familles. Immigrantes enracinées en Nouvelle-France, elles ont contribué à peupler et à développer l'Amérique française. Ceci est leur histoire.
Fondée en 2010, la Société d'histoire des Filles du Roy a entrepris de faire connaître et reconnaître les Filles du Roy par divers moyens. Elle fait revivre l'histoire par la personnification de Filles du Roy lors d'activités et de manifestations à caractère historique.
Les pêcheurs de la France atlantique ont alimenté une population aussi nombreuse que mobile qui exploitait les richesses du Nouveau Monde. Ces visiteurs saisonniers ont pendant le XVIe siècle défriché avec ardeur les hauts bancs du golfe du Saint-Laurent ou bien dressé des installations sommaires sur les côtes de la colonie. Leurs navires s'en retournaient chargés de morues, d'huile de baleine et même de fourrures. Leurs fils les ont suivis et commencèrent à s'installer en Amérique. Parmi ces premiers exploitants, les Basques ont marqué l'imagination de nos contemporains. On les a vus comme d'intrépides gueules d'embrun. On les a imaginés en hardis marins sillonnant les mers sur des coquilles de noix, en audacieux baleiniers qui s'en prenaient à des cétacés des centaines de fois plus gros qu'eux, en de farouches corsaires qui harcelaient les équipages étrangers, mais la vérité se veut plus nuancée. Ce livre témoigne des grandes activités économiques qui les ont amenés et retenus en Amérique. Il veut aussi montrer la richesse et la diversité de cette expérience en Nouvelle-France.
Historien intéressé au domaine maritime canadien, Mario Mimeault a participé à de nombreuses émissions de télévision portant sur le sujet et publié des articles dans des revues scientifiques ou de vulgarisation. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et monographies, dont quelques biographies d'entrepreneurs en pêche du XIXe siècle et de l'Histoire de la Gaspésie en bref. En 2000, on lui décernait le Prix du Gouverneur général du Canada pour l'excellence en enseignement de l'histoire canadienne. Il termine actuellement un doctorat en histoire à l'Université Laval.
Quel sort connaîtra le Canada sous le règne de Louis XV ? Timide, peu sûr de lui, Louis XV n'assumera les pleins pouvoirs, à l'image de son arrière-grand-père Louis XIV, qu'à l'âge de 33 ans. Homme de paix par conviction et éducation, il est entouré de ministres puissants dont il se méfie.
Lorsque la guerre contre l'Angleterre éclate en 1756, cela fait déjà deux ans que les colonies s'affrontent en Amérique. Louis XV sera le roi qui cédera la Nouvelle-France à l'Angleterre en ratifiant le traité de Paris de 1763.
Après son premier essai, Louis XIV et le Canada, Louis Gagnon tente de comprendre pourquoi le roi en arrive à se départir du Canada. Était-il sous l'influence des Choiseul, de Voltaire et de la Pompadour ?
Louis Gagnon a obtenu une licence en pédagogie à l'Université de Montréal. Son intérêt pour la didactique de l'histoire l'a amené à étudier les rapports entre la monarchie française et le Canada sous Louis XIV et Louis XV. Louis XIV et le Canada (1658-1674) a été publié en 2011.
En Angleterre, Guillaume d'Orange s'installe sur le trône. En Amérique, les colonies anglaises comptent plus d'un quart de million d'habitants d'origine européenne. En France, Louis XIV a fort à faire pour imposer son autorité, tandis que la Nouvelle-France contrôle une bonne partie de l'Amérique du nord grâce à un important réseau d'alliances avec les Amérindiens. Sa population ne dépasse pas toutefois 12 ou 15 000 habitants. Mais les Français sont partout. Les Iroquois résistent. L'expédition de Denonville a semé la destruction. Des Iroquois ont pris le chemin des galères du roi. Ce sera la réplique: le massacre de Lachine. Les Iroquois comprennent qu'ils ne pourront indéfiniment jouer les Français contre les Anglais et vice versa. Le retour de Frontenac permet de réparer les erreurs de La Barre et de Denonville. Une paix générale est possible. Kondiaronk, Quarante sols, Chichicatalo, Hassaki, Onanguicé, Teganissorens, sont autant de chefs indiens qui rendent possible le dialogue. Outre Frontenac auquel succède Callière, les Français comptent d'habiles intermédiaires comme Courtemanche, Joncaire, Maricourt et Perrot. Les missionnaires sont aussi omniprésents ; surtout les pères Bruyas, Enjalran et Garnier. À l'été 1701, 1300 délégués indiens sont à Montréal. Quarante nations sont représentées. Cette fois, les Iroquois acceptent de faire la paix non seulement avec les Français, mais aussi avec les innombrables alliés de ces derniers.
Après deux ans d'âpres négociations et de graves disputes, la France, l'Angleterre et l'Espagne signent à Paris le 10 février 1763 un traité de paix qui met fin à une guerre qui a embrasé les quatre coins de la planète. L'Amérique du Nord devient britannique. Le Canada, dont on ne connaît pas bien les limites, est officiellement cédé à l'Angleterre.
1763 est l'occasion de faire le point sur l'état de la Nouvelle-France avant la guerre, de se questionner sur la portée du traité et de revisiter les lendemains de conquête.
D'ailleurs, est-ce une conquête ou une cession ? La France remboursera-t-elle son immense dette de guerre laissée en argent de papier ? Qu'arrive-t-il à ceux qui choisissent de partir à demeure en France ? Que signifie ce traité pour les Amérindiens ? Quel sort attend les communautés religieuses ? Des voix se sont-elles élevées en France pour conserver le Canada ? Quels choix s'offraient à la France ?
Le commerce, le droit, les pêches, les habitudes alimentaires, les pratiques culturelles, ou le régime seigneurial sont autant de sujets abordés par les auteurs qui apportent une contribution originale sur cette période déterminante de l'histoire. Cet événement ouvre la voie à l'indépendance des États-Unis et aux débuts du parlementarisme.
Sophie Imbeault et Denis Vaugeois sont historiens et éditeurs. Laurent Veyssière est conservateur général du patrimoine et chef de la délégation des patrimoines culturels à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (ministère de la Défense) en France.
Avec la collaboration d'Alain Beaulieu, Éric Bédard, Charles-Philippe Courtois, Yvon Desloges, Michel De Waele, Marcel Fournier, Donald Fyson, Joseph Gagné, Alain Laberge, Robert Larin, Raymonde Litalien, Didier Poton, Jean-Pierre Poussou et Laurent Turcot.
Lorsque le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne, le Canada se trouve également de facto en état de guerre. Contrairement au reste de l'Europe, l'Empire britannique ne peut compter sur une mobilisation générale lui permettant d'engager au front une armée nombreuse, et s'en remet au volontariat, d'abord en Grande-Bretagne, puis rapidement dans ses dominions. Le 20 octobre, un regroupement d'hommes politiques, de religieux et d'hommes d'affaires canadiens français obtient du gouvernement la création d'un bataillon canadien français.
Dès 1916, le recrutement volontaire s'essouffle alors que les pertes au front exigent des enrôlements toujours plus importants. En août 1917, une loi sur le service militaire obligatoire est adoptée, avivant un peu plus les tensions entre les différentes communautés dans le pays. Sous la forte influence d'un pacifisme chrétien, l'élite canadienne française affirme son opposition à la conscription, rapidement rejointe par l'ensemble de la population. Des manifestations à Montréal puis à Québec dégénèrent et vont marquer durablement la mémoire québécoise en éclipsant l'engagement des Canadiens Français.
Les conséquences de la Grande Guerre sur la société québécoise sont profondes et durables. Pacifisme et indépendantisme sont deux héritages qui alimentent un antimilitarisme associé historiquement au fait britannique depuis la Conquête.
Charles-Philippe Courtois est professeur adjoint d'histoire au Collège militaire royal de Saint-Jean et détient un doctorat en histoire de l'UQAM et de l'Institut d'études politiques de Paris. Spécialiste d'histoire intellectuelle du Québec, il est l'auteur de La Conquête. Une anthologie et a codirigé La culture des Patriotes aux éditions du Septentrion.
Conservateur en chef du patrimoine, Laurent Veyssière est chef de la délégation des patrimoines culturels à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (ministère de la Défense). Il a dirigé deux ouvrages, La Guerre de Sept Ans et 1763 au Septentrion.
Dans les colonies, et à plus forte raison dans un pays où la végétation est en dormance une bonne moitié de l'année, l'alimentation est une préoccupation constante. Dans ce contexte, un potager devient vite une nécessité. Alors que certains sont gérés par leur propriétaire, d'autres sont confiés à l'expertise et aux soins de jardiniers de métier. Jean-Pierre Hardy retrace l'origine de ces derniers et évalue leur formation, leur équipement, leurs techniques horticoles, leurs conditions de travail et leur niveau de vie.
Les potagers sont-ils aussi nombreux qu'on le dit? Que produit-on et quels sont les légumes préférés? Le potager répond-il aux besoins d'une maisonnée et à combien peut-on l'évaluer? Jardins et jardiniers laurentiens fait le point sur les potagers et les jardiniers des principales villes de la vallée du Saint-Laurent entre 1660 et 1800.
Jean-Pierre Hardy possède une maîtrise en histoire de l'Université Laval et un Ph. D. en histoire de l'Université de Montréal. Chercheur associé au Musée canadien de l'histoire, il y a fait carrière à titre d'historien et de conservateur du Canada français. Il est également l'un des concepteurs et réalisateurs du Musée virtuel de la Nouvelle-France. Il est l'auteur de La Vie quotidienne dans la vallée du Saint-Laurent, 1790-1835 (Septentrion, 2001).
Le gouvernement Lévesque est l'un des gouvernements les plus marquants de l'histoire contemporaine du Québec. Son premier mandat est très souvent comparé à celui de Jean Lesage et à la Révolution tranquille. Dans ce premier tome, on assiste à l'émergence d'une vedette politique, René Lévesque, alors qu'il occupait les fonctions de ministre des Richesses naturelles dans cette équipe du tonnerre. Bien que turbulent, transgressant très souvent la solidarité ministérielle, il parvient, en une année, à mener à bien son projet d'étatisation des 11 grandes compagnies privées d'électricité. Si René Lévesque était déjà connu des Québécois grâce à sa présence au petit écran, l'homme prend dès lors une stature imposante en devenant le père de la nationalisation.
L'évolution de sa pensée sur l'avenir du Québec, qui débouche sur le concept de la souveraineté-association, l'amène à quitter le Parti libéral du Québec et à fonder le Mouvement souveraineté-association, puis le Parti québécois, ralliant au passage et sous une même bannière les nationalistes et les indépendantistes issus de différentes mouvances idéologiques. À la tête du premier véritable parti de masse de l'histoire du Québec, René Lévesque doit composer avec une culture de démocratie et de délibérations et jouer sur les rivalités, les alliances et les neutralités de cette vaste coalition. Soutenu par la formidable machine électorale péquiste, il va remporter, dans une ambiance euphorique, les élections générales du 15 novembre 1976.
Historien et politologue de formation, Jean-Charles Panneton a travaillé quelques années en journalisme et a enseigné au collège Ahuntsic avant de poursuivre sa carrière en affaires publiques. Il s'intéresse à l'histoire politique des idées, principalement aux acteurs de la mouvance progressiste québécoise depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à nos jours. Il est l'auteur des essais Pierre Laporte au Septentrion et Georges-Émile Lapalme: précurseur de la Révolution tranquille chez VLB. Il a collaboré aux ouvrages Duplessis. Son milieu, son époque au Septentrion et Le Devoir, un siècle québécois aux Éditions de l'Homme.
Le 1er janvier 1870, l'éditeur Georges-Édouard Desbarats lance L'Opinion publique, un hebdomadaire qui constitue le pendant français de son Canadian Illustrated News, déjà sur le marché depuis deux mois. Ce journal connaît une existence éphémère: avant-gardiste sur le plan technique et comme média d'information, il éprouve néanmoins des difficultés financières qui le mènent à sa fermeture dès 1883. L'Opinion publique a toutefois laissé aux Montréalais un riche héritage iconographique.
Dans les pages abondamment illustrées de ce magazine, les habitants de Montréal s'adonnent à diverses activités. Ils festoient, jouent, mangent, voyagent et déménagent; ils fréquentent les parcs, les marchés et les grandes rues commerciales; ils assistent aux fêtes, aux compétitions sportives, à la débâcle et aux inondations; ils vont aux noces, au bal, aux concerts, aux expositions, aux funérailles, à la guerre et même en prison! Quoiqu'ils soient peu représentés, on y trouve aussi des travailleurs. Ils sont au marché, au canal de Lachine, occupés à couper de la glace ou à déneiger les rues.
Le lecteur reconnaîtra facilement les caricatures dans cet ensemble d'illustrations que nous nous plaisons à croire «réalistes». On y voit surtout du «beau monde», urbain et endimanché. N'était-ce pas le début de la «Belle Époque»?
Titulaire d'une maîtrise en histoire de l'Université Laval, Gaston Deschênes a fait carrière à l'Assemblée nationale. Il a publié de nombreux ouvrages, dont L'Année des Anglais, Les Voyageurs d'autrefois sur la Côte-du-Sud, Une capitale éphémère, Le Parlement de Québec, histoire, anecdotes et légendes, L'Hôtel du parlement, mémoire du Québec et L'Affaire Michaud.
Le XIXe siècle est une période de grands changements pour les Algonquins septentrionaux qui, en l'espace de quelques décennies, subissent l'arrivée de missionnaires catholiques, le développement de la foresterie, la colonisation eurocanadienne et l'intervention de l'État. Leila Inksetter analyse ces transformations et leurs conséquences souvent associées à une période trouble de l'histoire des Autochtones.
Faisant appel à une gamme étendue de sources, l'auteure montre comment les Algonquins ont utilisé et intégré des institutions qui leur étaient externes au départ (comme le catholicisme ou le mode de scrutin) pour répondre à des préoccupations qui leur étaient propres. Le résultat décrit une réalité complexe et étonnante.
Leila Inksetter a obtenu un doctorat en anthropologie à l'Université de Montréal. Ayant également une formation en archéologie, elle intègre des catégories de sources multiples pour atteindre une compréhension plus globale du passé des Autochtones. Elle travaille actuellement sur l'intégration de la justice étatique auprès des Algonquiens septentrionaux. Elle a vécu une grande partie de sa vie en Abitibi-Témiscamingue.
Après avoir remporté la victoire le 15 novembre 1976 dans une ambiance euphorique, René Lévesque et son équipe ministérielle se lancent à pleine vapeur dans de nombreuses réformes d'affirmation nationale. Ils multiplient les livres blancs et verts et déposent notamment des projets de loi sur la langue française, la réforme électorale, la protection du territoire agricole, l'aménagement du territoire et la nationalisation de l'amiante. En revanche, il est plus difficile de concilier les mouvances idéologiques présentes au conseil des ministres sur certaines réformes sociales. Misant sur une démarche étapiste, René Lévesque, après un temps d'hésitation, décide de se lancer dans la bataille référendaire sur la souveraineté-association et appelle le peuple à exprimer son choix le 20 mai 1980.
Jean-Charles Panneton présente de l'intérieur le fonctionnement d'un nouveau gouvernement et la vie mouvementée animant tant le conseil des ministres que les conseils nationaux du Parti québécois. À l'aide d'archives originales et de nombreuses entrevues avec les acteurs de l'époque, il reconstitue la trame de cette période effervescente et nous invite à revivre et à comprendre le premier gouvernement Lévesque, porteur d'idées et d'espoir.
Historien et politologue de formation, Jean-Charles Panneton a travaillé en journalisme et a enseigné au collège Ahuntsic avant de poursuivre sa carrière en affaires publiques. Il est lauteur des essais Georges-Émile Lapalme?: précurseur de la Révolution tranquille (VLB), Pierre Laporte (Septentrion) et Le Gouvernement Lévesque, tome 1 (Septentrion) qui a été finaliste au Prix du livre politique 2017 remis par le président de lAssemblée nationale du Québec. Il a collaboré aux ouvrages Duplessis chez Septentrion et Le Devoir, un siècle québécois aux Éditions de lHomme.
Faire aimer l'histoire: rien ne résume mieux l'immense carrière de Jacques Lacoursière. Celui qui mérite le titre d'«historien le plus populaire du Québec» a eu un parcours étonnant. Amateur des lettres et autodidacte de l'histoire, il est parvenu à se faire connaître et aimer de tous.
Jacques Mathieu et Denis Vaugeois se sont penchés sur les grands épisodes de sa vie professionnelle. On découvre un homme tour à tour archiviste, animateur, recherchiste, conférencier, communicateur, professeur et vulgarisateur. L'ouvrage évoque les succès des réalisations comme le journal Boréal Express, Nos Racines ou la série Histoire populaire du Québec. C'est l'occasion de revenir sur Mémoires, l'exposition inaugurale du Musée de la civilisation de Québec. On se souviendra des émissions radiophoniques comme J'ai souvenir encore ou télévisuelles comme Épopée en Amérique et la série Duplessis. Ceux qui, comme Denys Arcand et plusieurs autres, ont participé étroitement à ces réalisations partagent leurs souvenirs.
À travers le récit d'une riche vie professionnelle, c'est le rôle même de l'historien dans la sphère publique qui est ainsi analysé. Un voyage fascinant dans les coulisses du succès.
Jacques Mathieu est professeur émérite de l'Université Laval. Il a publié une vingtaine de volumes. En 2014, il a reçu le prix Gérard-Morisset pour sa contribution à la connaissance du patrimoine culturel.
Denis Vaugeois est historien et éditeur. On lui doit de nombreux ouvrages dont le journal Boréal Express et Canada-Québec, synthèse historique, en collaboration avec Jacques Lacoursière.
L'intendant fait partie de ces personnages que l'on croit connaître du fait de leur omniprésence. Néanmoins, il subsiste une certaine confusion quant à la nature de son pouvoir: est-il un juge, un politicien, un administrateur? Même s'il fut au coeur des événements marquants du Régime français, on en sait finalement peu sur l'exercice de ses fonctions, sur son «métier d'intendant», pour reprendre la célèbre expression de Louis XIV. Quelles sont les tâches qui l'occupent concrètement? Que nous révèlent les documents produits par l'intendant sur sa pratique?
Personnage clé de l'administration monarchique au XVIIIe siècle, l'intendant est le sujet idéal pour observer la portée réelle de ce régime sur le terrain, tant dans la métropole que dans la colonie. Comparer l'intendance au Canada, en Bretagne et à Tours permet de voir émerger les traits communs, mais aussi les disparités liées à la proximité ou à l'éloignement de Versailles. C'est toute l'histoire d'une institution qui se révèle et, avec elle, les rapports entre gouvernants et gouvernés.
Marie-Eve Ouellet est titulaire d'un doctorat en histoire, réalisé en cotutelle à l'Université de Montréal et l'Université Rennes 2. En parallèle de ses recherches, elle a travaillé sur de nombreux projets touchant le patrimoine de la région de Québec. Après avoir enseigné dans plusieurs universités québécoises, elle est actuellement historienne et chargée de projets à la Commission de la capitale nationale du Québec.
L'électrification a marqué un tournant dans le développement du Québec, apportant la modernité au coeur de la ruralité. Viendra ensuite l'ère des grands travaux hydroélectriques visant à être «maîtres chez nous». Mais, derrière ces grandes politiques se trouvent des travailleurs qui ont jalonné le territoire de ces infrastructures. Monique Audet relate cette histoire à travers celle du principal syndicat des ouvriers québécois du secteur de l'électricité.
Les années 1880 voient la fondation aux États-Unis du premier syndicat des ouvriers en électricité. Avec la création de plusieurs sections locales au Québec et au Canada, ce dernier a rapidement été désigné comme syndicat international. Il faudra attendre 1972 pour que la Fraternité interprovinciale des ouvriers en électricité (FIPOE), née d'une scission avec le syndicalisme international américain, voie le jour.
Une année seulement après sa création, avec l'aide de la FTQ, la FIPOE devient l'organisation représentant la vaste majorité des ouvriers en électricité au Québec, au sein de l'industrie du bâtiment, mais aussi dans plusieurs secteurs manufacturiers liés à l'électricité, de même que chez les monteurs de lignes.
Diplômée en sciences économiques, Monique Audet a exercé plusieurs fonctions au sein de la FTQ de 1981 à 2014, notamment dans les négociations des secteurs public et parapublic, au service de recherche et à celui des communications. Elle a participé à la rédaction de nombreux mémoires, textes de congrès et discours des dirigeants.
À l'époque de la Nouvelle-France, les Parisiens ne représentent qu'un vingtième des habitants d'une France alors largement rurale. Siège de l'administration royale, la capitale exercera sur le peuplement de la colonie laurentienne une influence que l'on peut estimer de cinq à six fois supérieure à cette proportion.
L'information dont on disposait jusqu'à présent sur les colons parisiens était assez déficiente, du fait de l'inestimable perte au fil du temps de presque tous les registres paroissiaux du Paris intra-muros. Marcel Fournier vient ici combler en partie une importante lacune que connaissent bien les chercheurs.
L'auteur ne se limite pas seulement à la constitution d'un répertoire biographique. Après le survol de la riche histoire de Paris, il s'attarde sur les lieux ayant un lien historique avec le Québec, ce qui inclut rues, places, églises et autres monuments. Ce livre constitue donc un véritable guide historico-touristique de la capitale française en plus d'être une source inédite sur plus de 900 ancêtres d'origine parisienne.
Historien, auteur, conférencier et généalogiste émérite, Marcel Fournier s'intéresse à l'histoire depuis 1970. Il est l'auteur d'une trentaine de publications et d'une centaine d'articles en histoire et en généalogie publiés dans différentes revues du Québec et de la France. Marcel Fournier a reçu les insignes d'officier de l'Ordre des arts et des lettres de la République française en 2010. En 2012, il recevait le prix des Dix de la Société des Dix.