L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a déclenché la guerre la plus importante en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Par l'ampleur des moyens employés et du soutien apporté à l'Ukraine par les forces occidentales, elle constitue un moment pivot pour l'histoire de l'Europe et peut-être du monde. Quelles leçons pouvons-nous en tirer aujourd'hui ? Comment cette guerre transforme-t-elle l'art militaire mais aussi nos sociétés ? En quoi l'ordre de sécurité européen et mondial s'en trouvera-t-il bouleversé ? Que nous enseigne-t-elle sur la dissuasion ? L'Ukraine est-elle un laboratoire pour Taïwan ? Toutes ces questions et bien d'autres sont abordées ici par François Heisbourg, qui joint à son expertise internationale une connaissance inégalée du terrain et des différents acteurs, qu'il a personnellement rencontrés et dont il nous dresse un portrait souvent inattendu. François Heisbourg est conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique et a présidé l'International Institute for Strategic Studies de Londres et le Centre de politique de sécurité de Genève. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Le Temps des prédateurs aux éditions Odile Jacob, qui a été un grand succès, et le prémonitoire Retour de la guerre.
Août 2015. Après vingt-cinq années de recherches archéologiques dans une petite grotte du sud de la France, Ludovic Slimak se trouve confronté aux vestiges d'un corps. Des équipes scientifiques du monde entier se penchent sur cette découverte fondamentale. Ce corps pourrait bien être celui de l'un des derniers néandertaliens, mais les résultats des analyses scientifiques les plus pointues déroutent les chercheurs. Les disciplines se remettent en question et multiplient leurs investigations. Le voile se lève peu à peu autour de cette incroyable trouvaille, contraignant les chercheurs à réécrire profondément l'histoire des derniers néandertaliens en Europe. Ludovic Slimak propulse le lecteur vers des contrées inattendues, entre égarements scientifiques et récit de voyage. Un saisissant périple dans le temps, aux limites de nos connaissances, qui nous confronte à la plus grande extinction d'humanité. Si chaque ligne de ce livre nous met face à l'inconnu, les derniers chapitres renversent toutes nos certitudes et nous questionnent sur la destinée humaine. Est-ce ainsi que les hommes meurent ? Un récit brillant qui nous emmène, par-delà les millénaires, à la rencontre de notre propre humanité. Ludovic Slimak est l'un des meilleurs spécialistes des sociétés néandertaliennes. Chercheur au CNRS et auteur de plusieurs centaines d'études scientifiques sur ces populations, il a dirigé des missions archéologiques de l'équateur au cercle polaire. Il a pisté inlassablement Néandertal depuis trente ans pour enfin nous livrer son regard sur ces lointaines populations. Un regard dissonant, dérangeant, qui interroge profondément la nature de cette humanité tout autant que notre manière de la concevoir et les raisons de son étonnante extinction. Son premier livre, Néandertal nu, a rencontré un immense succès. Le Dernier Néandertalien poursuit cet étonnant voyage, nous emportant, comme à son habitude, en terres lointaines et inconnues.
Ce livre d'Emmanuel Terray propose quatre portraits de femmes du xixe siècle. Pauline de Beaumont, Aimée de Coigny, Delphine de Girardin et Marie d'Agoult?: chacune à sa manière a marqué son époque. Muses, amies ou amantes de grands écrivains ou artistes, elles sont reconnues elles-mêmes pour leurs écrits ou leurs actions. À la fois femmes de coeur et femmes d'esprit, ce sont aussi des caractères trempés. Libres et indépendantes, elles sont résolues à décider de leur destin dans un monde dominé par les hommes. En les peignant avec un talent de portraitiste visiblement fasciné, Emmanuel Terray éclaire l'histoire d'un siècle où les rémanences de l'Ancien Régime se heurtent au tumulte politique et social qui a suivi la Révolution. Chacune d'elles devient ainsi une figure emblématique illustrant la place des femmes dans la société française, leurs combats pour la reconnaissance et simplement pour la liberté de choisir leur existence. Un livre constamment captivant, qui restitue la vie et les idées de personnages hauts en couleurs, où les femmes d'aujourd'hui peuvent reconnaître leurs combats. Emmanuel Terray, philosophe et anthropologue, né en 1935, a été directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Il est notamment l'auteur de Procès de la Révolution, Lettres à la fugitive et Ombres berlinoises.
Et si nous nous étions fourvoyés sur ce que fut l'homme de Néandertal?? Dans un véritable récit de voyage, Ludovic Slimak retrace son parcours de chercheur et nous entraîne dans une étonnante enquête archéologique. Pendant trente ans, il a inlassablement traqué ce qu'il appelle la créature. Créature, comme l'un de ces êtres qu'on apercevrait de loin, dans les brumes, sans vraiment savoir ce qu'il est, sans vraiment savoir le qualifier. Son périple nous emmène en mille détours depuis les étendues glacées du cercle polaire jusque sur les traces d'étonnants cannibales vivant dans de profondes forêts tempérées méditerranéennes. Se confrontant aux vestiges de l'homme de Néandertal, il décrit une créature inattendue et dont la nature pourrait bien nous avoir totalement échappé. Constat d'échec?? Serions-nous incapables de concevoir une intelligence trop divergente de la nôtre?? La créature humaine est décryptée d'une plume vive, parfois sarcastique, qui affronte sans détour nos fantasmes et nos projections sur cette humanité éteinte. Cette créature humaine, c'est Néandertal, bien sûr. Mais c'est nous, aussi, dont un portrait inattendu émerge de ce regard croisé à travers les millénaires. Ludovic Slimak est l'un des meilleurs spécialistes des sociétés néandertaliennes. Chercheur au CNRS et auteur de plusieurs centaines d'études scientifiques sur ces populations, il a dirigé des missions archéologiques de l'équateur au cercle polaire. Il a pisté inlassablement Néandertal depuis trente ans pour enfin nous livrer son regard sur la créature. Un regard dissonant, dérangeant, qui interroge profondément la nature de cette humanité, tout autant que notre manière de la concevoir et les raisons de son étonnante extinction.
La gouvernance de plus en plus totalitaire du régime chinois se voit aujourd'hui fortement contestée, notamment en Occident. En revanche, la Chine, en tant que civilisation, fait l'objet d'une étrange complaisance. Et pourtant, le «?système de crédit social?», la volonté de «?siniser?» les religions, de «?rééduquer?» les peuples non hans comme les Ouïghours, l'obsession de la «?pureté?» idéologique, la lutte contre le «?démon?» de la pandémie ne se comprennent que si nous acceptons de regarder sans pudeur la culture chinoise et la façon dont elle imprègne la Chine contemporaine. C'est précisément ce que fait Emmanuel Dubois de Prisque dans ce livre. S'inspirant des travaux de René Girard, il montre que la politique chinoise obéit à des rites sacrificiels dont le souverain est à la fois le grand prêtre et la victime potentielle - des premiers empereurs jusqu'à Mao Zedong ou Xi Jinping. Ce faisant, il éclaire la part d'ombre de la Chine et en souligne les risques alors que cette dernière paraît bien décidée à imposer au monde ses propres normes culturelles face à un Occident affaibli et englué dans sa propre culpabilité. Emmanuel Dubois de Prisque est chercheur associé à l'Institut Thomas-More. Il a vécu au Japon et à Taïwan et travaille depuis presque trente ans sur le monde chinois. Il est l'auteur avec Sophie Boisseau du Rocher de La Chine e(s)t le Monde, aux éditions Odile Jacob.
Thomas Salmon fut un médecin visionnaire, précurseur de l'idée de trouble post-traumatique et de la prise en charge des névroses de guerre et du stress. Médecin généraliste affecté à Ellis Island, il s'est trouvé confronté à la vague d'immigration déferlant sur New York au début du XXe siècle. Il a cherché à améliorer le sort des «?fous?» et des «?faibles d'esprit?», puis celui des combattants traumatisés psychiquement par la Première Guerre mondiale. Il est une figure majeure de la transformation de la psychiatrie américaine. La biographie que lui consacre Sophie Delaporte, historienne de la médecine de guerre, révèle le travail de cet humaniste qui lutta pour une psychiatrie plus attentive à la souffrance des patients. Le parcours de Thomas Salmon illustre les contradictions d'une société où se côtoient le souci de protéger les faibles et la tentation eugéniste. Le livre éclaire ainsi les interactions entre politique et valeurs morales, dans une époque contrainte de s'accommoder à sa part d'ombre. L'histoire d'une psychiatrie nouvelle, à travers le portrait splendide d'un homme sensible à la fragilité humaine. Sophie Delaporte, historienne spécialiste de la médecine de guerre, est maître de conférences (HDR) et chercheuse au Centre d'histoire des sociétés, des sciences et des conflits à l'université de Picardie-Jules-Verne.
Qui était Lucy ? Comment vivait-elle il y a 3 millions d'années ? Comment a-t-on su qu'elle était notre ancêtre directe ? Que nous apprend-elle sur nos origines ? En 1974, le squelette incroyablement complet d'une australopithèque est découvert dans le nord de l'Éthiopie par une équipe dirigée par Maurice Taieb, Donald Johanson et Yves Coppens. Ils l'appellent Lucy. Maurice Taieb, codécouvreur de Lucy, était géologue, directeur de recherche au CNRS et rattaché au Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement (CEREGE) à Aix-en-Provence. Doris Barboni est chercheuse palynologue et paléoécologue au CNRS, spécialiste des microfossiles de plantes, rattachée au CEREGE. Elle a étudié la paléovégétation de plusieurs sites paléontologiques à hominidés, notamment avec Michel Brunet, le découvreur d'Abel et de Toumaï. Cécile Gambini est auteure et illustratrice d'albums jeunesse.
Jaurès le Père, Blum le Juste, Mollet le Camarade, Mendès France le Vrai, Mitterrand le Sphinx, Rocard le Trublion?: cet essai fait découvrir la personnalité, l'action et le bilan de ces six leaders qui ont épousé la cause du socialisme à la SFIO puis au PS. Il suit avec eux l'ombre et la lumière d'une ambition familiale toute jaurésienne?: «?Fatiguer le doute du peuple par la persévérance de notre engagement?»?; confronter sans relâche l'idéal et le réel pour, un jour, «?rallumer tous les soleils?». Après plus d'un siècle de luttes, voici qu'est venu le temps des orphelins et des naufragés. Dès lors, les questions se pressent. Que disent aujourd'hui les enfants de Jaurès des dangers et des espoirs du xxie siècle?? du socialisme dans une France fracturée où les crises s'accumulent?? de leur offre politique dans une ve République cabossée où le désert civique s'étend?? Et qui a envie d'entendre leurs réponses?? Jean-Pierre Rioux, spécialiste bien connu de l'histoire politique et culturelle de la France contemporaine, Grand Prix Gobert de l'Académie française, est l'auteur notamment de Jean Jaurès (Perrin) et de Gouverner au centre (Stock). Il a récemment publié chez Odile Jacob Vive l'histoire de France?!, Ils m'ont appris l'histoire de France et L'Événement Macron. Il collabore à La Croix et à L'Histoire.
Ce beau livre unique présente une très riche iconographie en couleurs sur les femmes au temps du Néolithique. Deux cents illustrations de figurines, stèles, statues et d'art rupestre révèlent la façon dont les premières sociétés rurales « voyaient » la femme. Dans un texte passionnant, Jean Guilaine montre comment ces représentations étonnantes par leur diversité culturelle permettent de mieux cerner le rôle des femmes au Néolithique. Alors que les femmes sont longtemps demeurées « invisibles » dans les récits historiques, ce livre dédié à Françoise Héritier leur redonne toute leur place dans la trajectoire de l'humanité et pose les fondements d'une histoire des femmes pour cette période capitale de transition de la Préhistoire à l'Histoire. Les femmes d'hier nous éclairent sur les femmes d'aujourd'hui. Jean Guilaine a été directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'EHESS, puis professeur d'archéologie au Collège de France (chaire des « Civilisations de l'Europe au Néolithique et à l'âge du Bronze »). Membre de l'Institut de France et président d'honneur de la Société préhistorique française, grand prix de l'Archéologie du ministère de la Culture (1985), il est docteur honoris causa des universités de Barcelone et de Lisbonne. Il est l'auteur, aux éditions Odile Jacob, de La Seconde Naissance de l'homme, Paul Tournal, fondateur de la préhistoire (avec Chantal Alibert), des Chemins de la protohistoire et de Mémoires d'un protohistorien. La traversée des âges.
2 octobre 2009, Varsovie. Marek Edelman s'éteint. Figure de l'opposition au régime communiste polonais, il est célèbre d'abord pour avoir été l'un des dirigeants du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943. Membre du Bund, le mouvement socialiste des travailleurs juifs, il participe à ses publications clandestines. Quand les nazis décident de liquider le ghetto, il fait partie de ceux qui se savent condamnés mais ne veulent pas mourir sans combattre. Une poignée d'hommes contre une armée. Marek Edelman ne posait pas au héros. «?Nous avions décidé de mourir les armes à la main. C'est tout. C'est plus facile que de donner ses habits à un Allemand et de marcher nu vers la chambre à gaz.?» Juif non religieux, non sioniste, c'était un éternel insoumis. Il avait publié en 1945 un récit sur le ghetto et son soulèvement, puis des entretiens. Le jour de son enterrement, ses enfants, Aleksander et Ania Edelman, retrouvent dans son appartement trois carnets, où il avait consigné à la fin des années 1960 des souvenirs du ghetto, sans aborder le soulèvement. Ce sont ces carnets retrouvés que nous publions ici, avec un appareil de notes et d'annexes permettant la compréhension de ce document exceptionnel. Édition établie par Constance Pâris de Bollardière, historienne spécialiste du Bund et des rescapés de la Shoah, directrice adjointe du George and Irina Schaeffer Center for the Study of Genocide, Human Rights and Conflict Prevention (The American University of Paris).
Cuvier reconstituait un squelette à partir d'une dent. Deux siècles plus tard, sur la base d'un minuscule fragment d'os, et grâce à des méthodes génétiques de pointe, la découverte de l'homme de Denisova bouleverse le lignage humain en lui ajoutant une espèce qui ne survit que par les traces laissées dans notre ADN. La paléontologie et l'archéologie sont devenues moléculaires. Plus fort que Jurassic Park, où le passé revit dans la fiction, avec le séquençage de l'ADN, la paléogénétique s'est inventé une vraie machine à remonter le temps, inaugurant un extraordinaire voyage scientifique. Ludovic Orlando en est un pionnier. Son livre montre comment la génomique, grâce aux progrès fulgurants de la génétique, jette un éclairage inédit sur l'évolution de l'homme - ses migrations, ses sociétés et même ses langues -, mais aussi sur les grandes épidémies du passé, l'évolution du cheval et sa domestication, la naissance de l'agriculture, etc. C'est passionnant comme un roman policier : on résout des énigmes, de l'origine de la tortilla au mystère de l'extinction du mammouth et de l'ours des cavernes. C'est politique, aussi : déconvenue des suprémacistes blancs apprenant que l'homme de Cheddar, ancêtre emblématique des Britanniques, avait la peau noire ; usage biaisé de données génétiques contre les Palestiniens ; révélations sur un guerrier viking qui se révèle avoir été... une femme. Avec la paléogénomique, science d'avenir révélant un passé qui a des enjeux pour le présent, Ludovic Orlando nous entraîne dans une aventure scientifique éblouissante, aux confins du monde et dans la profondeur des temps. Ludovic Orlando est docteur en paléogénétique, directeur de recherche au CNRS, et dirige le centre d'anthropologie et de génomique de Toulouse à l'université Paul-Sabatier. Il est l'auteur du séquençage du plus ancien génome connu à ce jour, a été le premier à caractériser un épigénome ancien et à reconstituer l'histoire génomique de la domestication du cheval. Jean Guilaine est professeur émérite au Collège de France, spécialiste du Néolithique.
Il y a une Grèce de rêve. La douceur méditerranéenne et le marbre des temples, Périclès et Platon, Homère - l'Olympe à portée de main. « Berceau de la civilisation », « patrie du Beau et de l'Idéal » : on l'a bien souvent (ré)inventée, usant d'une Antiquité enjolivée ou tronquée pour mieux servir les desseins du présent. Grand amoureux de la Grèce, Patrice Brun entreprend ici de balayer clichés, idéologies et fantasmes pour dévoiler l'Antiquité telle qu'en elle-même?: à la fois familière et éloignée de nous. Certes, il y a de quoi être fasciné par les oeuvres, les écrits, la pensée politique des Grecs. Patrice Brun s'efforce de sortir de l'apologie, de remplacer une Grèce de musée embaumée dans l'éloge par celle de l'historien, soucieux des faits et du concret?: la guerre, les femmes, le sexe, les esclaves, la démocratie, etc. Voilà qu'elle renaît sous nos yeux, intensément vivante et colorée, crue, ambivalente, formidablement humaine. Un livre passionnant sur l'usage et le mésusage de la Grèce antique, où l'on redécouvre ses moeurs, sa politique, sa vie, au plus près de ce qu'elles ont vraiment été. Et une réflexion sur la manière dont l'Occident se perçoit lui-même à travers le passé magnifié dont il revendique l'héritage. Patrice Brun est professeur d'histoire grecque à l'université Bordeaux-Montaigne, qu'il a présidée de 2009 à 2012. Il est membre de l'Institut universitaire de France.
Le destin historique d'un grand homme se dessine-t-il dès l'enfance ? Sabine Melchior-Bonnet montre dans ce livre que derrière tout héros, qu'il soit grandiose ou maudit, il y a... une mère. C'est dans les relations entre mère et fils que se joue aussi l'Histoire. Que seraient en effet Néron, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon, mais aussi Churchill, Staline, Hitler, sans leur mère ? C'est à la restitution de ces biographies historiques sous l'angle inédit des relations entre mère et fils que s'attache ici l'auteur. Et c'est à résoudre le mystère de ces destins uniques que nous sommes ici conviés, dans une série de portraits d'Histoire déroutants et inattendus. Sabine Melchior-Bonnet est historienne, spécialiste de l'histoire des sensibilités. Elle travaille au Collège de France auprès des professeurs Jean Delumeau et Daniel Roche. Elle a notamment publié une Histoire du miroir, Une histoire de la frivolité, et codirigé une Histoire du mariage.
« Nous ne connaissons qu'une petite partie de l'arbre évolutif des hommes et des grands singes africains. Des pans entiers continuent à nous échapper et beaucoup reste à découvrir. Mais ce que nous commençons à percevoir bouleverse toutes les conceptions classiques de l'homme et de sa place dans l'histoire de la vie. Notre évolution n'est pas singulière mais mosaïque, plurielle, buissonnante. Elle se place sous le signe de la diversité et l'homme moderne constitue le dernier représentant d'une grande histoire évolutive dont on appréhende à peine la richesse. Ce livre invite à suivre les étapes connues de notre histoire évolutive en faisant le point sur l'état des recherches en paléoanthropologie. Un extraordinaire voyage au commencement de l'homme, pour enfin savoir et comprendre qui nous sommes. » Pascal PicqPascal Picq est maître de conférences à la chaire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France.
Qui ne s'intéresse pas aux origines de l'homme ? En plus de soixante-cinq ans de carrière, des fouilles d'Éthiopie à celles du Tchad, de ses laboratoires du musée de l'Homme et du Collège de France aux palais présidentiels et princiers, le spécialiste de la préhistoire a rencontré les chefs d'État du monde entier. Le fossile devient prétexte à des échanges privilégiés avec ceux qui font l'histoire d'aujourd'hui. Yves Coppens nous dresse dans ce livre cinquante portraits inattendus et intimes des présidents Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, de la reine Elizabeth II, de l'empereur Haïlé Sélassié, de Nelson Mandela, des papes Benoît XVI et François et de bien d'autres... cinquante portraits qui sont aussi cinquante rencontres pleines d'esprit autour des questions fondamentales de l'origine et du devenir de l'espèce humaine. Yves Coppens est le découvreur mondialement connu de nombreux fossiles humains célèbres, dont Lucy. Il est paléontologue, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine. Il est l'auteur de Pré-ambules, Le Genou de Lucy, L'Histoire de l'homme, Pré-textes, Pré-ludes, Des pastilles de préhistoire, Origines de l'homme, origines d'un homme, etc., qui tous ont été de très grands succès.
Radio-Alger, 22 avril 1961 : « Ici Radio-France. L'armée a pris le contrôle de l'Algérie et du Sahara... » C'est le début du putsch des généraux, et du récit palpitant qu'en fait dans ce livre Maurice Vaïsse. L'événement est bref : quatre jours, cinq nuits. Mais il renvoie à un temps plus long : celui de la crise qui couve dans l'armée et conduit à cet épisode saillant de la guerre d'Algérie, celui, aussi, de ses conséquences. Après 1940, la distinction entre le militaire et le politique se brouille : la Seconde Guerre mondiale et les conflits de décolonisation inversent les rapports, à la suite de crises à répétition opposant l'armée à la nation, jusqu'au putsch. Pourquoi cet échec ? Quelles en sont les séquelles ? L'ambition de cet ouvrage est de prendre la mesure de l'événement et de le replacer dans l'histoire, française et internationale. Maurice Vaïsse renouvelle ici une enquête inaugurée il y a quarante ans, cette fois avec la ressource d'archives alors inaccessibles. Il y a dans son livre les faits et la rigueur de l'analyse. On y perçoit aussi l'émotion d'un homme à qui l'Algérie n'est pas étrangère - il y est né et s'y trouvait en 1961 - et dont on sent la gorge nouée devant ce drame. De documents en témoignages, il restitue la dimension humaine du putsch, constamment présente?: dans l'attitude et les propos du général de Gaulle, les attentes des populations, les motivations et le comportement des officiers généraux - avec la dimension presque tragique du conflit des devoirs et des fidélités, et les désarrois de l'«?honneur?». Un livre de référence sur le putsch et sur de Gaulle. Maurice Vaïsse est professeur émérite d'histoire des relations internationales à Sciences Po. Il a dirigé, aux éditions Odile Jacob, Diplomatie française (2018).
Le livre que vous avez entre les mains est un objet éditorial original. Ni égo-histoire collective ni manifeste, il se veut un lieu où chacun des historiens et chacune des historiennes qui l'ont conçu tente de dire son lien avec la Grande Guerre - de dire quelque chose au moins de ce lien, forgé souvent de longue date. Il ne prend tout son sens qu'à l'aune du groupe qui en est à l'origine?: le Centre international de recherche de l'Historial de la Grande Guerre. Leurs textes ont vu le jour alors que cet ensemble d'historiennes et d'historiens émergeait du moment commémoratif du Centenaire... Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d'études, École des hautes études en sciences sociales. Nicolas Beaupré, professeur, École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques. Annette Becker, professeure émérite, université Paris-Nanterre. Bruno Cabanes, professeur, Ohio State University (États-Unis). Annie Deperchin, Centre d'histoire judiciaire UMR 8025, université de Lille. Franziska Heimburger, maîtresse de conférences, Sorbonne Université. John Horne, professeur émérite, Trinity College Dublin (Irlande). Heather Jones, professeure, University College London (Royaume-Uni). Gerd Krumeich, professeur émérite, Université Heinrich Heine de Düsseldorf (Allemagne). Anne Rasmussen, directrice d'études, École des hautes études en sciences sociales. Jay Winter, professeur émérite, Yale University (États-Unis). Laurence van Ypersele, professeure, Université catholique de Louvain (Belgique).
Ce livre de Christian Ingrao a deux facettes. D'une part, c'est un texte d'historien sur des objets historiques situés : les discours, les représentations et les émotions des acteurs du génocide nazi ; le suicide de guerre en Allemagne et au Japon en 1945 ; la médecine d'urgence face aux attentats du 13 novembre 2015. Captivant. D'autre part, c'est un essai pour penser l'histoire, qui expérimente des rapprochements conceptuels et disciplinaires, qui analyse et met à l'épreuve notions et méthodes. Éclairant. À la fois livre d'histoire et livre sur l'histoire, il présente au lecteur l'oeuvre et la fabrique, dans un va-et-vient entre théorie et pratique qui fait la force du propos. Ainsi, la notion de paroxysme est d'abord analysée comme outil théorique pour l'historien, puis appliquée à des objets historiques qui en sont des figures et dont l'auteur est un spécialiste. On découvre l'historien au travail, réfléchissant sur sa démarche et ses concepts avant de les mettre en oeuvre pour explorer des passés utiles pour comprendre le présent. Tirant le bilan de vingt années d'enquête sur le nazisme et la violence de guerre aux XXe et XXIe siècles, Christian Ingrao entreprend d'esquisser aussi « un avenir désirable pour l'histoire du temps présent ». Un livre d'histoire en même temps qu'un regard sur l'histoire de demain. Christian Ingrao Christian Ingrao est historien, directeur de recherche au CNRS. Il a dirigé l'Institut d'histoire du temps présent (2008 à 2013), enseigne à l'IEP de Paris. Il a écrit sur le nazisme et les violences de guerre aux XXe et XXIe siècles.
Voici un livre qui retrace la formidable histoire de l'humanité depuis 4 millions d'années. À chacune de ses étapes, l'humanité a non seulement choisi son destin, mais elle a combattu, grâce à la puissance de son esprit, les contraintes imposées par son anatomie et par son environnement. Ainsi s'explique l'expansion incessante des hominidés vers toutes les régions du globe, là où justement leurs limites biologiques ne le permettaient pas. Ainsi s'expliquent les conquêtes, les découvertes et les oeuvres d'art qui procèdent du même schéma : créer ce qui n'a pas été encore fait, spécialement si c'est considéré comme impossible. Dans ce livre, Marcel Otte nous montre combien la préhistoire, mûrement comprise, nous offre les clefs de nous-mêmes, de nos sociétés et de nos civilisations. Et qu'elle nous indique aussi le chemin pour réapprendre à protéger la nature et sauver notre espèce de sa propre autodestruction. Marcel Otte est professeur émérite à l'Université de Liège, président de la commission « Paléolithique supérieur d'Eurasie » (UISPP, Unesco) et collaborateur scientifique à l'Institut de paléontologie humaine à Paris. Formé par André Leroi-Gourhan et Claude Lévi-Strauss, il a mené de nombreuses campagnes ethnologiques et archéologiques dans le monde entier. Ses travaux portent sur les religions et les arts paléolithiques, les traditions culturelles et leurs évolutions, leurs déplacements dans l'espace, comme sur les fondements symboliques de nos systèmes de valeurs constitués au fil du temps le plus long. Il a notamment publié À l'aube spirituelle de l'humanité et L'Audace de Sapiens.
Yves Coppens a pris la suite, au Collège de France, de l'abbé Breuil, de Teilhard de Chardin, de Leroy-Gourhan, les grands maîtres français de la préhistoire : « J'ai eu la chance de vivre, de bout en bout, une des aventures les plus exaltantes qu'aient connues les sciences de l'évolution depuis leur origine. »Depuis un demi-siècle, la paléoanthropologie n'a cessé de progresser, avec la découverte de nouveaux fossiles, comme celui de Lucy, mais surtout grâce à l'apport de nouvelles méthodes scientifiques. C'est ce formidable bond en avant du savoir sur nos origines que retrace ici Yves Coppens, lui qui en a été l'un des grands acteurs. Les leçons réunies ici constituent un document unique pour mesurer le profond renouvellement qu'a connu cette discipline essentielle pour la connaissance que l'humanité a d'elle-même, mais aussi le reflet du cheminement d'un chercheur hors pair.
Depuis que l'Amérique de Trump a fait savoir qu'elle privilégierait ses propres intérêts (America first !), tous les regards se sont tournés vers la Chine : va-t-elle se substituer aux États-Unis et incarner une nouvelle forme d'hégémonie mondiale ? L'ordre international n'a-t-il pas besoin d'un leader, si possible bienveillant ? Avec ce livre, Bertrand Badie fait un sort à ce vieux concept des relations internationales. Pour lui, l'hégémonie est un mythe, car elle suppose une adhésion réelle et consentie, à l'image de la ligue de Délos formée par les cités grecques autour d'Athènes. Or une étude attentive de l'histoire montre que l'hégémonie ne s'accomplit jamais sans ambiguïté. Pis encore, elle conduit les puissances à s'aveugler sur le rejet qu'elles suscitent, nourrissant ainsi les mouvements qui peuvent les balayer. La banalisation de la posture contestataire - Erdogan, Poutine... - marque non la disparition de l'hégémonie, mais plutôt son inconsistance. Un essai brillant et profond qui nous invite à considérer d'un oeil nouveau les désordres actuels du monde. Professeur des universités à Sciences Po Paris, Bertrand Badie s'est imposé comme l'un des meilleurs experts en relations internationales. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages qui font référence, dont Le Temps des humiliés paru aux éditions Odile Jacob. Il codirige L'État du monde depuis douze ans.
Ce livre lève le voile sur le rôle décisif - et totalement méconnu - qu'a joué l'Asie dès 1900 sur la scène du monde. Sait-on ainsi que la victoire du Japon face à la Russie en 1905 a été déterminante pour le jeu des alliances qui entraîna la Première Guerre mondiale ? Ou encore que c'est en Mandchourie, dès les années 1920, que s'est mise en marche la Seconde Guerre mondiale ? Que la guerre froide est née en Asie en 1945, et que c'est également là que s'est recomposé l'ordre international, à la fin des années 1970 ? S'appuyant notamment sur les travaux d'historiens chinois, japonais ou coréens, Pierre Grosser montre que le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis étaient - et sont encore - des puissances asiatiques. Un livre qui renouvelle notre lecture géopolitique du XXe siècle et nous fait comprendre pourquoi l'Asie est si importante aujourd'hui. Pierre Grosser Pierre Grosser est historien, spécialiste des relations internationales qu'il enseigne à Sciences Po-Paris. Il a été directeur des études de l'Institut diplomatique du ministère des Affaires étrangères à sa création (2001-2009). Il est l'auteur de Traiter avec le diable ? (prix de la Revue des Deux Mondes, 2014).
«?Il était une fois des reines et des princesses. Elles gouvernaient des pays, commandaient des armées et se faisaient obéir. Leur vie était remplie de possibilités, de pouvoirs et de projets. Elles s'appelaient Artémise d'Halicarnasse, Antigone, Jocaste ou Aithra. Exceptionnelles et singulières, ces femmes appartiennent à un passé aristocratique ou vivent dans un ailleurs royal. Dans ces mondes possibles, elles sont elles-mêmes possibles. Il suffit d'imaginer. Et les Grecs ont su les imaginer. Les mêmes Grecs inventent la démocratie. Et voilà que les femmes de cette trempe, en état de diriger et de défendre l'État, deviennent tout simplement inconcevables. Voilà que l'homme est un animal politique, la femme un animal domestique. C'est ainsi. C'est la nature. À bien des égards, nous en sommes encore là aujourd'hui. Dans nos démocraties, les hommes peuvent et les femmes ne peuvent toujours pas. Un soupçon fondamental plane toujours. Ne seraient-elles pas, peut-être, incompétentes?? Ne sont-elles pas, sans doute, des incapables???» G. S. Pourquoi et comment, enfin, rendre les femmes prêtes à pouvoir diriger?! Un livre brillant, documenté et... ultracontemporain. Giulia Sissa est philosophe et historienne de la culture. Professeure de théorie politique et de civilisations classiques à UCLA, elle a notamment publié L'âme est un corps de femme, Sexe et sensualité. La culture érotique des Anciens et, plus récemment, La Jalousie. Une passion inavouable.
«?J'ai pensé qu'il me fallait participer à la connaissance d'un monde arabe qui nous avait tant donné en ses vieux jours. Tel fut mon rôle, ou du moins tel que je l'ai voulu, de transmetteur, de passeur.?» A. M. Le récit passionnant d'une vie consacrée à la transmission du savoir. André Miquel, écrivain, a été professeur au Collège de France et également son administrateur. De plus, il a été administrateur général de la Bibliothèque nationale. Il a publié aux éditions Odile Jacob?: L'Événement. Le Coran?: sourate LVI, D'Arabie et d'Islam, Deux histoires d'amour. De Majnûn à Tristan, Tristan et Iseut d'après Joseph Bédier, Le temps se signe à quelques repères et Chateaubriand. Mémoires d'outre-tombe. Instants de lecture choisis et présentés par André Miquel.