Nous sommes en l'an 55, Ramsès II est à la fin d'un règne qui fut exceptionnel. Renaud Pietri nous invite à descendre le Nil et à reconstituer ce que fut une journée normale sous Ramsès II. Des temples jusqu'au Palais Royal, du travail d'un artisan à celui d'un scribe, ce livre redonne vie à l'Egypte ancienne, dans son quotidien, à travers ses croyances, ses dieux et ses hommes. Une épopée vivante et érudite pour redécouvrir ce royaume des mystères.
Alors que le XIXe siècle a fait l'objet ces dernières années de nombreuses publications, il n'existait aucune tentative récente de proposer une lecture renouvelée du XXe siècle. S'interrogeant d'abord sur ses temporalités, l'ouvrage s'ouvre sur un tableau des trois grandes phases ayant scandé le siècle et se poursuit par une analyse de ses moments charnières (1917, 1945, 1968, etc.). Le siècle est ensuite envisagé au prisme de ses spatialités au travers d'essais envisageant l'empreinte spécifique qu'il a laissé dans chaque grande région d'un monde qu'il a élargi aux horizons extra-atmosphériques. Une attention particulière est accordée aux lieux qui ont cristallisé certaines des dynamiques les plus saillantes du siècle (Jérusalem, Auschwitz-Birkenau, l'Amazonie, etc.). Enfin, le siècle est abordé sous l'angle des principaux enjeux auxquels ses contemporains ont été confronté, du déchainement de la violence à la dégradation de l'environnement en passant par les mutations de la démographie, de l'économie, de la culture ou encore des religions.
L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme. Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
De sa naissance en 1808 à sa mort en 1873, la vie de Louis-Napoléon Bonaparte est une épopée. Fils du roi Louis et neveu de l'empereur Napoléon, son avenir semble radieux. Exilé à la chute de l'Empire, il combat pour la liberté en Italie puis tente par deux fois de prendre le pouvoir en France, mais il est condamné à l'enfermement à perpétuité. Il s'évade et rejoint Londres où il mène une vie de dandy, sans perdre ses ambitions politiques. Après la révolution de 1848, élu au suffrage universel masculin, il devient président de la République. Un an après le coup d'État de 1851, il restaure l'Empire et prend le nom de Napoléon III. De 1852 à 1870, le Second Empire marque profondément la France, l'Europe et le monde, de la Chine au Mexique. C'est une défaite militaire face à la Prusse qui marque la fin d'un règne essentiel dans notre histoire, par l'image donnée au pouvoir, la « fête impériale », et par la proposition politique originale, le césarisme, même s'il fut longtemps décrié.
Alexandre Dumas a été étroitement mêlé à l'histoire du XIXe siècle : à la fois en s'impliquant directement dans les événements et en les chroniquant en témoin ou en journaliste. La plus grande partie de son oeuvre est d'inspiration historique, qu'il s'agisse de l'histoire de la France d'Ancien régime, ou de l'histoire de la Révolution et du XIXe siècle. Dumas développe très tôt une réflexion sur le devenir historique, dans une perspective providentialiste alors partagée par les historiens qui sont ses contemporains. Lui qui se voulait vulgarisateur, était fier de l'éloge fait à lui par Michelet : « Vous avez appris plus d'histoire au peuple que tous les historiens réunis. » Il n'a pas manqué de détracteurs pour lui reprocher la grande liberté qu'il prenait parfois avec les faits ou, de façon bien plus contestable, la valeur littéraire et intellectuelle de son oeuvre, longtemps méjugée. A l'évidence, Dumas n'était pas historien selon nos critères scientifiques actuels. Mais il contribue encore aujourd'hui à susciter des vocations pour ce métier et surtout, incontestablement, il continue de marquer nos représentations collectives de l'histoire de France.
Léopold Sédar Senghor eut tous les honneurs : premier Africain agrégé de grammaire, poète célébré dans le monde entier, premier président du Sénégal, académicien. Mais il fut également la cible de très nombreuses critiques : il fut en effet accusé d'essentialisme pour avoir inventé la Négritude, d'autoritarisme pour avoir fait emprisonner ses opposants, de complaisance envers la France pour n'avoir jamais rompu avec l'ancienne puissance coloniale. Difficile aujourd'hui de faire un portrait nuancé de Senghor qui affronterait véritablement le bilan politique de cet homme d'État tout en rendant justice à la grande actualité de sa pensée poétique et philosophique. C'est pourtant cette ligne de crête que cette biographie entend emprunter, loin de l'hagiographie, loin des anathèmes.
Cléopâtre, dernière reine d'Égypte (69-30 av. J.-C.), est une exception dans l'histoire de l'humanité : elle est l'une des rares femmes à avoir exercé le pouvoir politique. Selon les auteurs antiques, tous plus ou moins hostiles et misogynes, elle n'aurait dû ses succès qu'à son charme, aussi irrésistible que maléfique. Mais d'autres sources, notamment des monnaies, des inscriptions et des statues retrouvées en Egypte, nous montrent qu'elle fut en réalité une cheffe politique compétente. Elle mena des réformes économiques audacieuses et une politique religieuse qui la conduisit à se présenter comme une déesse vivante, à la fois grecque et égyptienne. Finalement vaincue, Cléopâtre se suicide pour échapper à une captivité humiliante. C'est alors que débute son fabuleux destin posthume qui, en passant par tous les arts, la conduisit d'Alexandrie jusqu'à Hollywood, où elle fut successivement incarnée par une série d'actrices sulfureuses, Theda Bara, Claudette Colbert et Elizabeth Taylor, qui déclenchèrent un phénomène d'engouement planétaire pour Cléopâtre, devenue une figure essentielle du star system et de la culture populaire.
Elles ne furent ni héroïnes, ni puissantes mais elles savaient toutes ce qu'elles voulaient : ne pas se conformer à ce qu'on attendait d'elle ! Arlette Camion brosse le portrait de dix femmes très différentes mais unies dans une résistance discrète et tenace. À travers plus d'un millénaire, de 500 à 1600, d'Amalasonthe, fille de Théodoric le Grand, à Sofonisba Anguissola, première femme peintre célèbre, les stratégies diffèrent, mais le projet est le même. Si elles n'ont pas pu imposer définitivement le règne de la douceur et de la paix, elles ont réussi à ne pas obéir à l'ordre établi, celui de la violence et de la bêtise. Adoptant le parti de l'humour, voici une traversée moqueuse de onze siècles d'histoire européenne, aussi éclairante que divertissante.
Nous sommes en 62, à Rome. Au sommet du Palatin, lieu du pouvoir suprême, un complot se trame. Néron, désireux de s'unir à Poppée, entend écarter l'impératrice déchue, Octavie. Son éminence grise, l'esclave affranchi Anicetus, est l'instrument de cette conjuration. C'est lui que nous suivons à travers les rues de la capitale, de temples en palais, des bas-fonds aux arènes du cirque. Il nous conduit au plus près de ce que fut le quotidien à Rome durant le Haut-Empire. Comment vivait-on sous Néron ? Quelles étaient les croyances, les peurs, l'habitat, les plaisirs, les libertés et les servitudes des Romains ?
Une histoire de la société... par le menu ! Car le restaurant n'est pas uniquement un lieu où manger, c'est un lieu où se font et se défont les affaires, les réputations. Le restaurant n'est pas une simple invention gastronomique, c'est l'invention de toute une société, d'une manière d'être, de se distinguer, de se « civiliser ». De la visite matinale aux Halles, ventre de Paris, au souper des oiseaux de nuit au sortir du théâtre, en passant par le déjeuner qui apparaît au XIXe siècle, ces 24 heures de la vie d'un restaurant propose une plongée dans le Paris de 1867, année de la deuxième exposition universelle. Opéra, avenues rectilignes, becs de gaz, promenades dans les jardins : la modernité s'instaure, se vit et se déguste aussi. La visite du restaurant « Chez Gustave » nous entraîne dans une farandole de mets, de mots, de vins, de personnages qui n'ont rien à envier aux représentations théâtrales.
L'ouvrage fait la synthèse de quinze années de recherches, menées sur les deux rives de la Méditerranée, et propose de prendre au sérieux la centralité refoulée de la question algérienne en France, de 1962 à nos jours. Pour comprendre la France contemporaine, il est nécessaire de se confronter, enfin, à la question algérienne. Les crispations et tensions des dernières décennies ont souvent pris la forme de polémiques aussi violentes que stériles autour de l'identité, l'immigration, l'héritage coloniale, l'islam ou la sexualité. Toutes ces thématiques, construites comme autant de « problèmes » par des forces antagonistes, de l'extrême droite à la gauche radicale, ne peuvent être comprises qu'à l'aune de la question algérienne, en raison des clivages hérités de la décolonisation qui travaillent les courants les plus extrémistes de la société française, du ressentiment des partisans de l'« Algérie française » à la désillusion des anticolonialistes favorables à l' « Algérie nouvelle ».
La peste de Marseille vint d'Orient en 1720, rapportée par le navire Grand-Saint-Antoine. Elle provoqua la disparition de la moitié de la population, causant près de 50 000 morts. Cet épisode traumatique est connu. Il a fait l'objet de nombreux récits factuels, et ce, dès 1720. Si beaucoup d'entre eux ont été publiés au XVIIIe siècle ou redécouverts au XIXe, certains documents originaux sont restés à l'état de manuscrits et d'accès difficile. C'est à deux d'entre eux, riches en descriptions de cette tragédie épidémique, que ce livre s'intéresse. Il s'agit du Journal de ce qui s'est passé dans la ville de Marseille et son terroir à l'occasion de la peste depuis le mois de mai 1720 jusques en 1723, du père Trinitaire Paul Giraud, et de la Relation de la peste arrivée à Marseille l'an 1720, du négociant Pierre-Honoré Roux. Transcrits et présentés par Frédéric Jacquin, ces deux textes racontent la vie terrible des Marseillais et leurs souffrances pendant plus de deux ans et demi d'une crise particulièrement violente. Relatant les drames humains et les scènes effrayantes de la mortalité de masse, ils évoquent toute une série de micro-récits et d'anecdotes qui rendent compte, de façon très vivante, des temps forts de l'épidémie dans une ville où la société se délite en perdant soudain tous ses repères. Ils racontent également la gestion de la crise sanitaire par les autorités et leur action pour rétablir l'ordre et assurer des secours à la population. Mais surtout, ils proposent un éclairage sur l'année 1722, qui est celle de la « rechute » et sur laquelle existent peu d'écrits. Leur lecture, au-delà des informations de la Grande Peste de Marseille, fournissent un regard très actuel sur la réalité d'une épidémie et les comportements humains en période de crise sanitaire.
Au moment où les royaumes d'Occident expulsent les Juifs, les princes de l'Italie de la Renaissance, eux, les gardent à leurs côtés ou les accueillent. Pourquoi, dans le duché de Milan ou celui de Savoie, dans la Ferrare des Este ou la Mantoue des Gonzague, les Juifs sont-ils même mieux acceptés que dans les républiques oligarchiques voisines, comme Venise, Gênes ou Florence ? Les politiques des princes envers les Juifs permettent de révéler le fonctionnement et les valeurs fondamentales de leur pouvoir. Ils s'efforcent de réduire la diversité politique de leurs États en imposant leur autorité à tous ceux qu'ils considèrent comme leurs « sujets ». Les princes souhaitent-ils pour autant édifier une société politique lisse et fluide ? Leur pouvoir politique s'exerce plutôt sur de nombreux particularismes, dont celui des Juifs, qu'ils acceptent largement tant que l'ordre et la justice sont respectés. Les Juifs, entité politique hétérogène, sujets, voire citoyens comme les autres, bénéficient pendant un temps de ce modèle, qui s'inscrit dans la longue histoire des minorités et de leurs droits, mais qui fut radicalement remis en cause à l'époque moderne.
En 1793, alors que la Révolution française se radicalise et cherche à se défendre contre les pays voisins, la mobilisation de 300 000 soldats déclenche des révoltes dans de nombreuses régions. Mais c'est au sud de la Loire, dans le département de la Vendée, qu'une troupe d'insurgés disperse le 19 mars 1793 l'armée venue rétablir l'ordre. Une guerre particulièrement violente, menée sous l'impulsion de la Convention à Paris, suit cet événement fondateur et soude entre eux les révoltés, appelés désormais les Vendéens, des Sables-d'Olonne à Saumur, de Nantes à Luçon. La guerre et la répression qui la prolonge unifient les populations dans une même identité aux yeux de tout le pays, et même de toute l'Europe, mais elles donnent aussi à tous les révoltés une identité politique qui perdurera après la fin de la guerre. La région Vendée est née et les Vendéens deviennent les héros de la Contre-Révolution, défenseurs du royalisme et du catholicisme. Cette lutte continue pendant les deux siècles suivants, chaque génération se réaffirmant, bon gré mal gré, Vendéens ou républicains jusqu'au XXIe siècle. C'est cette biographie collective d'une communauté célèbre dans le monde entier qui est l'objet de ce livre.
La technologie, entendue comme la discipline qui étudie les techniques, prend son essor au XXe siècle, grâce notamment à l'apport décisif d'André Leroi-Gourhan. Son oeuvre foisonnante atteste d'une certaine « indiscipline » dans ses approches et ses thématiques. Aux côtés de ses démarches expérimentales et documentaires, il s'entoure de mots-clefs et de concepts tels la « tendance », l'« élan vital » ou la « libération ». Dans un premier temps, Leroi-Gourhan s'investit dans l'étude des « civilisations matérielles », fondée sur les objets, sous l'influence de Marcel Mauss et de Paul Rivet. Une inflexion décisive est donnée à sa pensée par L'Évolution créatrice d'Henri Bergson, et notamment par la figure de l'Homo faber, qui dominera désormais sa pensée technologique. Initialement conçu comme l'élément premier ou primitif d'une dyade paléontologique, l'Homo faber va gagner d'importance dès 1950, lorsque Leroi-Gourhan s'engage à « suivre les gestes, éclat par éclat » pour reconstruire la structure mentale des tailleurs de pierre du paléolithique. Le rapprochement qu'il opère alors entre la technicité humaine, la psychologie comparée et la biologie le mène aux notions de « comportement technique » et de « chaîne opératoire ». Fort de ses acquis scientifiques et de ses inspirations spirituelles, il conjecture une « continuité incrémentale » qui s'étend des premiers Australopithèques jusqu'à l'artisan Homo faber d'aujourd'hui, rapprochant ainsi la nostalgie du passé à la rédemption de l'avenir.
« Grâce à l'analyse historique, nous allons pénétrer dans les coulisses d'un pouvoir qui toujours se montre, sans jamais se livrer. Et tenter de dresser un autre portrait du Roi Soleil : celui d'un prince qui voulait exercer un « métier », celui de chef d'État » C'est le roi le plus célèbre de notre panthéon national. Figure centrale des programmes scolaires, Louis XIV est aujourd'hui tout autant une marque commerciale, avec Versailles, qu'un argument médiatique aux heures de grandes écoutes. Retracer la vie du Roi Soleil constitue donc un défi pour l'historien, tant l'individu disparaît derrière le mythe du monarque absolu. Un autre Louis XIV est pourtant possible à raconter, plus proche de ce fut l'homme réel. Pénétrer dans les coulisses du pouvoir, permettra de découvrir la sensibilité d'un monarque en proie aux tourments de l'âge et aux affres de la maladie. Un souverain qui, à rebours des représentations officielles, pleure, gémit, souffre, hésite, mais qui est capable de repenser son autorité quand il s'agit de traverser les épreuves des années de misère. Car ce livre est aussi la biographie politique d'un roi pas comme les autres qui ne voulait pas seulement régner, mais bien gouverner les hommes.
Dans l'histoire de la gauche, Lénine représente l'exigence d'un effort intellectuel de priorisation stratégique au service de l'action. Alors que la gauche française contemporaine souffre d'un déficit de capacité stratégique dans sa manière d'envisager l'actualité politique en fonction de l'agenda électoral, faire retour à Lénine est riche d'enseignement. À rebours d'un dogme figé, la pensée de Lénine est complexe et changeante, et son rapport au temps, à la conjoncture politique, constitue le fil rouge par lequel elle s'élabore. Sa capacité d'action est liée à son ajustement permanent aux aspérités d'une réalité sociohistorique changeante, tout en maintenant l'exigence révolutionnaire. Lénine est le théoricien du moment opportun (kairos), ce bon moment pour agir, qui permit l'efficacité révolutionnaire de 1917.
S'il n'a pas inventé les « Sémites », Ernest Renan en est sans doute le majeur théoricien au XIXe siècle. Dans sa vision, les Sémites fondent la civilisation occidentale avec les « Aryens », mais ils y apportent uniquement le monothéisme car ils ne possèdent ni mythologie, ni art, ni philosophie, ni raison, ni science. Fondé sur des manuscrits inédits, le livre suit l'évolution sinueuse et contradictoire de cette catégorie capitale de la pensée renanienne, de l'« atelier des langues », où elle se cristallise dans une vision essentialiste, à l'« atelier des religions », d'où elle sort enrichie, en s'ouvrant sur de multiples perspectives philosophiques, religieuses et politiques. Montrant par quelles voies la catégorie rentre dans la construction des préjugés raciaux et comment elle arrive à se libérer, en partie, des contraintes déterministes, l'ouvrage avance une nouvelle interprétation du paradoxe des « deux Renan » - l'« antisémite » et le « philosémite » - que la critique a toujours cherché à comprendre et composer.
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Mikhaïl Gorbatchev, analysée et expliquée par Taline Ter Minassian, professeure d'histoire de la Russie et du Caucase, spécialiste des relations internationales et de l'histoire des réseaux de renseignement.
L'homme qui a changé le monde. Adulé en Occident, l'homme qui mit fin à l'Union Soviétique est loin d'être populaire dans la Russie d'aujourd'hui. Il été contre son gré le fossoyeur de l'Union soviétique.
« J'ai voulu sauver l'Union Soviétique mais je n'ai pas réussi... ». Taline Ter Minassian nous fait entrer dans les méandres de l'histoire de cet homme, Soviétique presque ordinaire dont le parcours épouse presque parfaitement l'histoire de l'URSS."
Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - L'enfance de Gorbatchev : Le village de Privolnoïe - Le Caucase du Nord - Sa famille - La collectivisation forcée - La jeunesse de Gorbatchev - Le départ pour Moscou - Raïssa Gorbatcheva.
Partie 2 - L'ascension politique : La première déstalinisation - La vie du jeune couple - Le XXe Congrès du Parti - Khrouchtchev - Réformes et agriculture - La « stagnation » bréjnévienne - L'ascension politique.
Partie 3 - L'ère gorbatchévienne : La Perestroïka - La critique de Zinoviev - La loi sèche - L'affaire Nina Andreïeva - La Glasnost - Tchernobyl - La chute de Gorbatchev.
Partie 4 - L'empire soviétique à l'épreuve de la question nationale : La question des nationalités - Le biais écologique - Répression et massacre - La parade des souverainetés - Le putsch de 1991 - Eltsine - La fin de l'URSS."
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie d'Aliénor d'Aquitaine, analysée et expliquée par Martin Aurell, professeur d'histoire du Moyen-Age à l'Université de Poitiers, Directeur du Centre d'Études Supérieures de Civilisation Médiévale et directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale.
Martin Aurell dresse le portrait d'une femme exceptionnelle aux multiples facettes. Aliénor d'Aquitaine (1124-1204), reine de France puis reine d'Angleterre, femme politique redoutable, mère de onze enfants, mécène des arts et des lettres, reste l'une des plus grandes figures féminines de l'histoire occidentale. Séparant le mythe du réel, Martin Aurell nous donne à voir cette personnalité complexe qui a traversé tout le XIIe siècle et dont la mort a marqué la fin de l'Empire Plantagenêt. Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - La jeunesse - Aliénor, une femme d'exception - Couronnée reine de France à l'âge de 13 ans - Les premières croisades - La défaite du mont Cadmos : fuite vers la Palestine - Les disputes autour de Damas - La séparation du couple royal.
Partie 2 - La maturité - Mariage avec le futur roi d'Angleterre - Aliénor et Henri II, roi de l'Empire Plantagenêt - Thomas Becket, de roturier à archevêque de Cantorbéry - Henri II et le clergé - Meurtre dans la cathédrale - Aliénor, mécène des lettres et des arts.
Partie 3 - Révolte et captivité - Aliénor organise la révolte contre Henri II - Une femme transgressive - Les femmes derrière la grande révolte - La misogynie médiévale - Mort d'Henri II et libération d'Aliénor.
Partie 4 - La viduité - Richard Coeur de Lion devient roi, Aliénor d'Aquitaine gouverne l'Empire - Bérangère de Navarre, reine du Royaume d'Angleterre - La trahison de Jean sans Terre - Les conquêtes de Richard Coeur de Lion sur le littoral palestinien - Mort d'Aliénor et effondrement de l'Empire Plantagenêt."
Dans Figures de l'histoire, Jacques Rancière poursuit sa subtile réflexion sur le pouvoir de représentation des images de l'art. Comment fait l'art pour rendre compte des événements qui ont traversé une époque ? Quelle place attribue-t-il aux acteurs qui les ont faits - ou à ceux qui en ont été victimes ? D'Alexandre Medvedkine à Chris Marker, de Humphrey Jennings à Claude Lanzmann, mais aussi de Goya à Manet, de Kandinsky à Barnett Newman, ou de Kurt Schwitters à Larry Rivers, ces questions ne sont pas seulement celles que posent les spectateurs aux oeuvres qu'ils rencontrent. Elles sont celles de l'histoire de l'art elle-même. S'interroger sur la manière avec laquelle les artistes découpent le monde sensible pour en isoler ou en redistribuer les éléments, c'est s'interroger sur la politique au coeur de toute démarche artistique. Telle est la démarche de Jacques Rancière, pour qui il n'est pas d'image qui, en montrant ou en cachant, ne dise quelque chose de ce qu'il est admis, dans tel lieu ou à tel moment, de montrer ou de cacher. Mais aussi pour qui il n'est pas d'image qui ne puisse, en montrant ou en cachant autrement, rouvrir la discussion à propos des scènes que l'histoire officielle prétendait avoir figées une fois pour toutes. Représenter l'histoire peut conduire à l'emprisonner - mais aussi à en libérer le sens.
Pour Hitler, le passé de la race, celui qui doit emplir de fierté les Allemands, ne se trouve pas en Germanie, mais en Grèce et à Rome. Une réécriture de l'Histoire, qui annexe la Méditerranée à la race nordique, investit le discours nazi et l'espace public allemand. Les peuples aryens de l'Antiquité peuvent dès lors servir d'inspiration et de modèle pour construire une société et un homme nouveaux : tandis que Sparte rappelle comment fondre des individualités en une communauté solidaire, Rome est le meilleur exemple quand il s'agit d'édifier un Empire. L'Antiquité grecque et romaine enseigne comment se perpétuer dans une mémoire monumentale et héroïque, celle du mythe. Cet ouvrage, qui restitue une autre histoire de l'Antiquité, fait pénétrer au coeur du projet totalitaire nazi : il s'agit de dominer non seulement le présent et l'avenir mais aussi un passé réécrit et instrumentalisé.
Où et comment sont nés les divers projets socialistes au XIXe siècle ? Quelles destinées ont-ils connu dans les pays qui en ont fait l'expérience au cours des deux derniers siècles ? Et que signifie le terme « socialisme » en ce début du XXIe siècle ? Le socialisme a-t-il un avenir et si c'est le cas, sous quelles formes ? Si la question sociale et l'analyse des sociétés en termes de classes en lutte pour l'appropriation des ressources sont des caractéristiques qui définissent le socialisme partout et toujours, ses frontières ont toujours été diverses et évolutives. De la social-démocratie à l'extrême gauche, des plus gestionnaires aux plus contestataires, tous les courants qui le composent sont présents dans cet ouvrage. Sous des formes nouvelles, le socialisme continue, malgré la profonde crise traversée ces dernières années, à alimenter des réflexions théoriques et à nourrir des projets politiques concrets. Aujourd'hui, confronté à des défis nouveaux, comme il l'a été tout au long de son histoire, il doit renouer avec une critique combattive, à la fois économique, politique et écologique, de l'ordre existant. C'est à quoi cet ouvrage résolument interdisciplinaire espère oeuvrer.
Deux grands noms de l'histoire de l'Allemagne contemporaine dressent une biographie renouvelée du personnage le plus fantasmé du XXe siècle. D'où venait Hitler, quel était son véritable but et l'a-t-il atteint ? Plus qu'un portrait, c'est un parcours, entre échecs personnels et succès politiques, entre folles obsessions et pragmatisme froid, que Johann Chapoutot et Christian Ingrao retracent. L'une de ses prophéties était : « Il n'y aura plus jamais de novembre 1918 dans l'histoire allemande. » : lui et le peuple allemand ne survivront pas à la défaite. En déconstruisant méthodiquement le mythe - cette ambition ultime d'Hitler et de Goebbels -, le travail de l'historien peut aider à vaincre une dernière fois le nazisme : Hitler n'était ni brillant, ni même sain d'esprit ; son projet ne reposait sur aucune forme de rationalité ; l'ampleur de ses crimes est inédite et documentée. Comment alors a-t-il pu emmener toute une population aussi loin dans le meurtre et l'autodestruction ?