Organisé en 12 chapitres comme 12 leçons particulières, cet ouvrage fait le récit de la transformation politique et sociale dans l'Europe du XIXe siècle, entre la fin des guerres napoléoniennes et « l'ère des masses » qui se dessine à l'aube du XXe siècle.
Cette histoire n'est ni homogène (tensions et conflits la divisent, l'imaginaire de ses frontières et de ses limites y est multiple), ni isolée ou autocentrée (l'expansion européenne est replacée dans le contexte de la « mondialisation » du XIXe siècle et de ses interactions avec l'Amérique, l'Afrique et l'Asie). Elle est nourrie par les apports récents de la recherche (histoire transnationale, histoire impériale, histoire globale, entre autres) et enrichie par de nombreuse rubriques.
Nicolas Delalande est professeur en histoire contemporaine au Centre d'histoire de Sciences Po. En 2016, il est l'un des quatre coordinateurs de Histoire mondiale de la France dirigé par Patrick Boucheron. Il est notamment l'auteur de La Lutte et l'entraide. L'Âge des solidarités ouvrières (Seuil, 2019).
Normalien et agrégé en histoire, Blaise Truong-Loï est doctorant en histoire.
La guerre d'indépendance algérienne a constitué le théâtre de l'une des politiques de déplacement forcé de civils parmi les plus massives du XXe siècle. De 1955 à 1961, l'armée et l'administration française ont organisé le « regroupement » de plus de deux millions d'Algériennes et d'Algériens dans quelque deux mille camps. Il s'agissait d'abord de priver le FLN de tout soutien logistique et politique, de placer sous surveillance une population suspecte de soutenir les insurgés. Si certains responsables militaires et civils les ont considérés comme l'outil d'une modernisation à marche forcée du bled, la politique de regroupement accéléra surtout la dépaysannisation et la déstructuration d'une société algérienne déjà profondément bouleversée par un siècle et demi de colonisation française.
Fabien Sacriste, docteur en histoire et agrégé d'histoire-géographie, est enseignant dans le secondaire et le supérieur. Il a notamment publié Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des ethnologues dans la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962), Paris, L'Harmattan, 2011.
Traduction d'un ouvrage paru en 2018 chez Harvard University Press, le livre de Herrick Chapman propose une relecture de la reconstruction française après 1944. Il raconte ce qu'il appelle la « longue reconstruction », pendant laquelle les élites gouvernementales, les partis, les groupes de pression et les mouvements de citoyens de base n'ont pas su réduire la tension entre démocratie et « technocratie » au fil d'une période dont il montre qu'elle s'étend jusqu'à 1962. Seul pays d'Europe à réaliser sa reconstruction tout en menant deux grandes guerres coloniales, en Indochine puis en Algérie, la France affronta des défis spécifiques pour financer sa reconstruction, proclamer une nouvelle ère de paix et démêler sa "modernisation" du processus de décolonisation.
Herrick Chapman est un historien américain spécialiste de l'histoire française et professeur à l'Université de New-York.
Assurer la représentation de l'État à l'étranger, protéger ses ressortissants, collecter de l'information, promouvoir les intérêts nationaux, négocier... les missions de la diplomatie se sont enrichies et complexifiées depuis le xixe siècle et les acteurs qui l'incarnent se sont diversifiés.
Mêlant histoire sociale, culturelle et politique, Laurence Badel retrace les évolutions des pratiques diplomatiques des pays de l'Europe et relate la lente construction d'une diplomatie européenne.
Laurence Badel est professeure d'histoire à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
En choisissant d'étudier le nationalisme de Maurice Barrés, Zeev Sternhell ne pouvait manquer de se heurter à une question essentielle : comment le jeune écrivain des années 1880, dilettante et anarchisant, a-t-il pu devenir, en l'espace de quelques années, l'un des grands interprètes de la pensée traditionaliste française, le doctrinaire et lei poète du culte de la Terre et des Morts ? Comment, en d'autres termes, s'est opéré le passage, dans le climat intellectuel et moral de la fin du XIXe siècle, du principe de I' exaltation de la personne à l'idée de la subordination de l'individu à la collectivité, de l'affirmation hautaine du Moi individuel à la soumission au Moi national ?
A cette interrogation majeure Zeev Sternhell répond d'abord en retraçant avec une impitoyable précision toutes les étapes d'une biographie intellectuelle : le recensement exhaustif (et c'est là sans doute l'un des apports les plus originaux de l'ouvrage) de l'oeuvre journalistique de Barrès permet, sur ce plan, de fixer les points de repère essentiels, de suivre les cheminements, de démontrer toute la logique interne
La seconde réponse est fournie par l'étude, non moins exhaustive, de l'environnement politique et intellectuel, c'est-à-dire des formes d'engagement, des amitiés et des influences : l'action de certaines écoles, certains groupes de pensée et certains doctrinaires se trouve, dans ces perspectives, pleinement, et pour la première fois, mise en valeur ; c'est tout le panorama d'une certaine France de la fin du XIXe siècle qui se trouve en fait restitué.
Une histoire unique en Europe, celle d'un État, la Bulgarie, qui s'est allié au Reich, mais qui a refusé de déporter sa communauté juive.
Ce récit du « sauvetage des Juifs bulgares » s'est imposé alors que, dans les territoires occupés par ce pays entre 1941 et 1944, la presque totalité des Juifs furent raflés, convoyés vers la Pologne et exterminés.
Comment comprendre qu'une seule facette d'un passé complexe ait fait l'objet d'une transmission prioritaire, pendant la période communiste et après ?
Dans une vaste enquête, Nadège Ragaru étudie la mise en écritures ou en silences des persécutions anti-juives dans les récits des historiens, dans les tribunaux mais aussi au cinéma. Elle jette ainsi un éclairage nouveau sur les usages publics du passé depuis la guerre froide jusqu'à nos jours.
Nadège Ragaru, historienne et politiste, est chercheure à Sciences Po (CERI-CNRS) où elle enseigne l'histoire et l'historiographie de la Shoah à l'Est de l'Europe, ainsi que l'histoire culturelle des communismes est-européens.
Qui sont celles et ceux qui ont fait Mai 68 ? Pourquoi et comment leurs trajectoires individuelles sont-elles entrées dans l'histoire ? En portent-ils encore aujourd'hui les marques ? Quel a été l'impact de leur militantisme sur leurs enfants ?
Pour répondre à ces questions, Julie Pagis, s'appuyant sur une enquête d'ampleur consacrée aux parcours de « soixante-huitards ordinaires », combine analyses statistiques et récits de vie d'ex-soixante-huitards et de leurs enfants.
Prenant ses distances avec le lieu commun d'une « génération 68 » devenue opportuniste, occupant des postes de pouvoir dans les champs politiques, médiatiques ou littéraires et convertie au« libéral-libertarisme », l'auteure explore avec finesse la diversitédes profils des femmes et des hommes qui ont participé à Mai 68, avant de montrer les effets multiples de cet engagement dans les sphères professionnelles, amoureuses, militantes ou familiales.
Des racines de l'engagement à la transmission familiale du militantisme en passant par les diverses reconversions post-soixante huitardes, l'ouvrage vient réhabiliter une histoire plurielle de Mai 68,l argement ensevelie au fil des célébrations décennales des événements.
« La manière dont l'Allemagne traite ses habitants [...] n'est pas plus notre affaire que ce n'est celle d'un autre gouvernement de s'interposer dans nos problèmes. » Les mots de Robert Jackson, procureur en chef américain au procès de Nuremberg, sont sans ambages : la répression des crimes racistes commis par les nazis ne saurait ouvrir la voie à un examen international de l'ordre racial qui prévaut alors aux États-Unis. D'où la définition particulièrement corsetée du crime contre l'humanité adoptée en 1945. À partir d'une enquête sur les lawyers qui, outre Atlantique, ont jeté les bases du procès, impulsé et conduit les débats, Guillaume Mouralis propose une relecture passionnante de Nuremberg. Il révèle le faisceau de contraintes professionnelles, sociales et culturelles qui ont lourdement pesé sur ce moment expérimental. Il s'interroge finalement sur son legs. Comment a-t-il été mobilisé par les luttes afro-américaines pour les droits civiques ou celles, utltérieures, contre la guerre du Vietnam ? Et comment ces appropriations militantes ont-elles marqué l'émergence d'un dispositif judiciaire international ?
Le 17 mars 1979, Radio Lorraine coeur d'acier, « radio de lutte » de la CGT, émet pour la première fois, au vu et au su de tous mais en totale illégalité, depuis l'ancien hôtel de ville de Longwy, à l'aide d'une antenne fixée sur le toit de l'église. Au plus fort des mobilisations contre le démantèlement de la sidérurgie, s'y retrouvent syndicalistes, ouvriers, femmes de sidérurgistes, commerçants, immigrés, enseignants, journalistes et artistes venus de Paris. Jusqu'à ce que la CGT mette un terme brutal à l'aventure, quinze mois plus tard.En s'ouvrant à la société locale, à ses valeurs, ses doutes, ses tensions et ses contradictions, la radio déborde largement du cadre de références cégétistes que le syndicat souhaite diffuser. Elle saisit sur le vif l'ordinaire des rapports sociaux et des modes de domination, qu'ils soient culturels, de genre ou de nationalité.Témoignage rarissime d'une parole chichement consignée par l'histoire, ce livre singulier puise au fonds volumineux, et inexploité à ce jour, des émissions de « LCA ». Il fait revivre un temps fort de ce territoire ouvrier, un temps où se jouent des formes d'émancipation individuelle et collective, alors que brûlent les derniers feux des années 68.
Les substances toxiques peuplent notre monde, elles ont conquis l'air ambiant et envahi l'espace domestique. Nourriture, emballages alimentaires, textiles, produits cosmétiques, peintures... Pas un domaine de la vie quotidienne n'échappe à la myriade de poisons, cancérogènes ou perturbateurs endocriniens suspectés ou avérés. Chacun le sait et, pourtant, y consent.
Pour comprendre les raisons de cet accommodement collectif, l'historienne Judith Rainhorn a enquêté sur le blanc de plomb, la fameuse céruse, massivement fabriquée et utilisée pour blanchir la peinture qui a couvert les murs des villes européennes depuis la fin du XVIIIe siècle. Poison du travail pour les ouvriers qui l'ont jadis manipulé dans les ateliers empoussiérés, le pigment de plomb, responsable du saturnisme, est aujourd'hui un poison environnemental.
Comme pour l'amiante, les pesticides, les phtalates ou encore les nanoparticules, la logique sociale, industrielle, scientifique et politique a imposé son rythme et ses nécessités, faisant de la céruse un poison légal.
Plus connu sous le nom de COMECON, son acronyme anglais, le Conseil d'aide économique mutuelle (CAEM) a été fondé en janvier 1949 par l'URSS et ses partenaires des démocraties populaires. L'histoire de cette organisation internationale, dissoute en 1991, soulève un paradoxe : malgré l'échec de sa vocation première - permettre la coopération économique au sein du bloc de l'Est - elle a connu une remarquable stabilité politique.La recherche historique menée par Simon Godard en s'appuyant sur de riches archives méconnues, permet de dépasser ce paradoxe en montrant le rôle véritable de cette institution dans l'univers de l'internationalisme. À travers elle, il renouvelle la connaissance du bloc soviétique dans le contexte de la guerre froide.
Simon Godard est maître de conférences à Sciences Po Grenoble.
Depuis le début des années 1980, cherchant, avec le retour de la démocratie, à construire des sociétés nouvelles, la plupart des pays d'Amérique latine ont connu des mutations profondes. Ils expérimentent, mettent en oeuvre des politiques publiques novatrices, en particulier sur le plan social et environnemental. De nouvelles élites ont partout émergé, de nouveaux partis ont été créés, des mouvements sociaux inédits sont nés.
L'Amérique latine s'affirme de manière originale sur la scène internationale. En constante recherche de son unité, elle sait aussi cultiver la diversité des pays qui la composent, parmi lesquels le Brésil qui entend participer à la gouvernance mondiale. Courtisée par l'Europe au travers d'un « partenariat stratégique », elle l'est aussi par l'Asie, Chine et Inde en tête.
Démocratie participative, multicuturalisme, populisme intégrateur, unité dans la diversité... En pleine effervescence, le continent latino-américain ouvre de nombreuses pistes, qui pourraient inspirer l'Europe pour son propre renouvellement.
La violence est une forme de contestation d'un ordre politique, économique ou culturel réputé légitime. Ses manifestations, rarement isolées, demandent à être contextualisées historiquement et géographiquement, quelles puisent à une même source dinspiration (anarcho-syndicalisme, marxisme, islamisme radical, etc.) ou quelles empruntent des modalités proches (assassinat politique, complot, terreur, etc.).Fraction armée rouge, Action directe, Brigades rouges, Weather Underground Organization, Armée rouge japonaise : comment expliquer léclosion de groupes choisissant la voie armée au cours des années 1968 en Europe comme aux États-Unis et au Japon ? Quelles références et variables communes permettent alors cette diffusion ?Quarante ans après Mai 68, cet ouvrage interroge la résurgence et l'itinéraire de la violence révolutionnaire dextrême gauche.
Jusqu'ici peu étudié, le mouvement patronal chrétien a pourtant laissé une empreinte profonde sur l'éthique des affaires, y compris dans la lutte contre la corruption depuis les années 1990. Ni une institution de l'Église, ni un organisme représentatif, ni un club de chefs d'entreprise, se voulant avant tout un mouvement de pensée, il s'incarne aujourd'hui dans une organisation, les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), issue de la transformation, durant les années 1940, d'une fédération de syndicats catholiques professionnels créée en 1926.
À partir d'archives inédites et d'entretiens, les auteurs analysent l'engagement de ces patrons pour qui diriger rime avec servir. Ils apportent un éclairage neuf sur l'histoire des entreprises à l'époque contemporaine, sur l'influence de la doctrine sociale de l'Église et de Vatican II sur une partie des élites catholiques, et sur les dilemmes de l'Église face à la déchristianisation et au triomphe du capitalisme.
Il est probable que nous vivions vieux, incertain que nous vivions en bonne santé. Pour mieux cerner la question de la dépendance des personnes âgées, de plus en plus aiguë avec le vieillissement de la population, Christophe Capuano apporte son regard d'historien et revient sur la genèse de l'État social depuis les années 1880.Les dispositifs mis en place, fondés sur l'assistance ou l'aide sociale, ont toujours été déficients. Longtemps assimilées aux grands infirmes ou aux handicapés, les personnes âgées ont perdu les bénéfices de la politique du handicap à la fin du XXe siècle. Quant au cinquième risque de la Sécurité sociale - celui de la dépendance -, sa création s'est vue constamment repoussée jusqu'à nos jours.Au travers du sujet de la dépendance, l'auteur souligne la priorité donnée aux économies budgétaires et aux logiques des finances publiques dans les politiques sociales menées envers les troisième et quatrième âges. Il insiste également sur le rôle essentiel des familles, qui se maintient au fil du temps n'en déplaise aux pouvoirs publics qui ne cessent de pointer leur désengagement.
La Grande Guerre accouche de la banque centrale. Guerre totale, elle positionne les instituts d'émission en première ligne du front financier. Guerre mondiale, elle place les banques d'émission nationales au coeur du système des règlements internationaux. Largement ignoré par la théorie standard, ce fait est ici analysé à trois niveaux : à l'échelle des différentes places bancaires, d'abord, où la banque centrale s'impose comme la banque des banques et comme prêteur en dernier ressort ; à l'échelle des systèmes financiers nationaux, ensuite, où elle devient le banquier du Trésor ; à l'échelle internationale, enfin, à travers la gestion du contrôle des changes et la régularisation des cours des devises, en particulier sur les marchés des pays neutres.
Spécialiste de l'époque contemporaine, René Rémond (1918-2007) est l'auteur d'une uvre majeure qui a largement contribue? au renouveau de lhistoire politique et religieuse en France. Il a approfondi la réflexion sur la dialectique des faits et des représentations. Il a pris une part éminente dans les débats civiques de son temps.Cet ouvrage rassemble les témoignages dhistoriens qui lont côtoyé, qui se sont enrichis de son influence et qui ont collabore? avec lui. À quoi sajoutent des analyses daspects particuliers de son uvre.Cet hommage collectif permet de mieux comprendre litinéraire, le parcours intellectuel, le rayonnement multiforme de René Rémond. Il fait pleinement mesurer lempreinte profonde quil a laissée.
Pour retrouver le chemin de l'innovation et de la croissance, les entreprises du secteur culturel doivent renoncer à leur posture monolithique. Entrer dans le monde hybride qui est désormais le nôtre plutôt que dresser de vaines murailles réglementaires.
En permettant à la multitude de participer à la création et au partage des savoirs, internet a aboli la frontière entre producteurs et consommateurs de biens culturels, et développé de nouveaux modes de création de valeur.
Massivement adoptées par les individus, les nouvelles pratiques instaurées par le web 2.0 ne menacent pas l'existence du cinéma, de la musique ou des livres - aucun média n'a jamais tué ses prédécesseurs -, mais elles remettent en cause les logiques économiques qui ont dominé ces métiers jusqu'à présent.
Loin de céder au catastrophisme ambiant, cet ouvrage propose quelques clés pour faire face à l'incertitude, pour apprendre à naviguer selon les nouvelles lois du monde numérique et à en relever les défis.
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Les institutions financières ont révélé leur impuissance à prévenir les comportements abusifs et les prises de risques incontrôlées, facilités par la complexification des produits financiers et par lexplosion technologique.Pourquoi linstauration de règles déontologiques dans le monde de la finance na-t-elle pu empêcher les scandales, exposant ses professionnels à une critique morale et à la mise en cause de leur responsabilité ?
Et si l'avenir de Paris était sa banlieue ?
En dix ans, une vision nouvelle de la région parisienne s'est discrètement imposée. Le modèle hiérarchique d'une Île-de-France centrée sur Paris intra muros, administrée par l'État et gouvernant la France a cédé la place à une métropole auto-organisée, dans laquelle ont émergé de fortes polarités économiques et culturelles et se sont créés des réseaux multilatéraux à l'échelle européenne et mondiale.
Ni Paris, ni l'État n'ont disparu, mais la banlieue s'affirme,les PME franciliennes s'émancipent, la jeunesse et la diversité de la population s'imposent. Transport, logement,inégalités, beaucoup reste à faire, mais la métropole du Grand Paris, créée en décembre 2013, esquisse un mode de gouvernance plus efficace et plus juste, avec pour enjeu qu'il soit pleinement démocratique.
Une lecture indispensable pour comprendre cette mutation, pour appréhender les prochaines échéances franciliennes et pour apprécier la façon dont la France est entrée dans le XXIe siècle.
La philanthropie est la pratique contestataire d'une élite qui revendique pour elle-même la compétence à résoudre les problèmes sociaux. Elle s'est affirmée comme telle au XIXe siècle, face à la charité qui soulage et contre la démocratie qui légitime les seuls élus. Aujourd'hui encore, elle est portée par des individus qui valorisent une nouvelle gestion du social sur la base d'expertises acquises dans d'autres domaines d'activités.
Ce livre offre un très large panorama des travaux portant sur la philanthropie des deux côtés de l'Atlantique. Alliant perspective historique et observation au sein du monde philanthropique contemporain, il propose une analyse de ses normes et de ses règles et montre son évolution vers toujours plus de professionnalisation et de légitimation.
Un regard iconoclaste sur une activité dont l'aura médiatique n'a jamais été aussi grande qu'en ce début de XXIe siècle.
Qu'un État refuse de ratifier les conventions multilatérales ou qu'il conteste l'ordre international, et l'on parle d'« État déviant », voire d'« État voyou », tels l'Iran, le Venezuela ou la Somalie. Mais quid des États-Unis ou de la Chine qui, par exemple, n'ont pas ratifié le Statut de Rome créant la Cour pénale internationale ?
Dans un espace mondial qui tend vers une intégration croissante et une densification des échanges entre États, le nombre de traités internationaux ratifiés permet de mesurer à la fois le degré d'intégration des États et leur marginalisation active ou subie. La déviance des États relève de postures distinctes, qu'il s'agisse d'écarts par rapport aux normes liés à d'importants handicaps structurels empêchant des États pauvres ou isolés d'exister sur la scène internationale, du choix de superpuissances de se positionner au-dessus du système ou encore de la volonté d'États émergents de se placer en outsider face à l'ordre imposé par les puissances dominantes.
Un éclairage précieux sur les modalités de la participation des États au système international, sur le rôle des Nations unies, des organisations régionales et des ONG, et une vision nouvelle des relations multilatérales dans un monde post-2001.
"La Résistance se développe sur un terreau fortement imprégné par la différence des rôles sociaux entre les sexes. Si elle entraîne quelques femmes dans une vie dhomme, la plupart agissent au coeur du foyer, dans la continuité des rôles traditionnels. Quand bien même elles acceptent le sacrifice à légal des hommes, les résistantes ne sont pas des combattants de lombre comme les autres. Parce que lhistoire de la Résistance a longtemps été écrite au masculin, sa version féminine demeure méconnue. Que signifi e résister au féminin ? Quel sens les résistantes ont-elles donné à leur engagement ? Comment a-t-il été perçu par la société, en temps de guerre puis après la guerre ? Autrement dit, dans quelle mesure lidentité féminine a-t-elle influé sur les modalités comme sur les représentations de lengagement ?Louvrage propose de découvrir la résistance féminine en léclairant dun double regard : celui de sa répression orchestrée par loccupant et celui des reconnaissances mises en oeuvre à la Libération.Menée à léchelle dun laboratoire privilégié le Nord, rattaché au commandement militaire allemand de Bruxelles , cette étude de la mobilisation féminine dépasse les frontières régionales. En montrant le rôle majeur joué par les femmes dans le tissage des liens entre Résistance et société, elle donne sens à la formule du colonel Rol-Tanguy : « Sans elles, la moitié de notre travail eût été impossible. »"