Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ? Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
Rendu célèbre par ses récits de voyage et son humour, l'Américain Bill Bryson entreprend dans ce nouveau livre le plus extraordinaire des périples : surpris d'apprendre qu'on pourrait acheter tous les composants chimiques de notre organisme pour cinq dollars dans une quincaillerie, il décide d'explorer le corps humain et d'en percer les secrets.
Le volume que Zweig consacre à Tolstoï est l'un des plus personnels et emblématiques de la collection.La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »
Né le 28 novembre 1881 à Vienne, Stefan Zweig, écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien, s'est suicidé le 22 février 1942 à Petrópolis, au Brésil. Ami de Freud, Schnitzler, Romain Rolland ou encore Richard Strauss, Zweig faisait partie de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il poursuit une oeuvre de biographe et surtout d'auteur de romans et de nouvelles.
Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
C'est sur un paquebot trop confortable, en route pour l'Amérique du Sud, que Stefan Zweig eut l'idée de cette odyssée biographique. Il songea aux conditions épouvantables des voyages d'autrefois, au parfum de mort salée qui flottait sur les bougres et les héros, à leur solitude. Il songea à Magellan, qui entreprit, le 20 septembre 1519, à 39 ans, le premier voyage autour du monde. Un destin exceptionnel...
Sept ans de campagne militaire en Inde n'avaient rapporté à Magellan le Portugais qu'indifférence dans sa patrie. Il convainc alors le roi d'Espagne, Charles-Quint, d'un projet fou ; " Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest " (C'était compter sans l'océan Pacifique, inconnu à l'époque..). Jalousies espagnoles, erreurs cartographiques, rivalités, mutineries, désertions de ses seconds pendant la traversée, froids polaires, faim et maladies, rien ne viendra à bout de la détermination de Magellan, qui trouvera à l'extrême sud du continent américain le détroit qui porte aujourd'hui son nom.
Partie de Séville avec cinq cotres et 265 hommes, l'expédition reviendra trois ans plus tard, réduite à 18 hommes sur un raffiot. Epuisée, glorieuse. Sans Magellan qui trouva une mort absurde lors d'une rixe avec des sauvages aux Philippines, son exploit accompli.
Dans ce formidable roman d'aventures, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu'" une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables ".
Palmarès Les 30 meilleurs livres de 2020 - Le Monde
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, nazie tout aussi fervente, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, après l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances pour le moins suspectes. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?Intrigues politico-religieuses, espionnage, traque et vie cachée d'un criminel, décès énigmatique, dévotion filiale et passion amoureuse, secrets d'alcôve et trahisons : faisant la lumière sur le parcours incroyable d'un haut dignitaire nazi en fuite, l'enquête méticuleuse de Philippe Sands dresse un tableau saisissant de l'échiquier politique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et à l'aube de la guerre froide.
Depuis des siècles, nous nous racontons sur les origines de l'inégalité une histoire très simple. Pendant l'essentiel de leur existence sur terre, les êtres humains auraient vécu au sein de petits clans de chasseurs-cueilleurs. Puis l'agriculture aurait fait son entrée, et avec elle la propriété privée. Enfin seraient nées les villes, marquant l'apparition non seulement de la civilisation, mais aussi des guerres, de la bureaucratie, du patriarcat et de l'esclavage. Or ce récit pose un gros problème : il est faux.
Berlin, 1945. Le destin de la capitale allemande a été scellé en février, durant la conférence de Yalta : les puissances victorieuses États-Unis, Grande-Bretagne, France et Union soviétique divisent les ruines en quatre zones doccupation. Sur le papier, cela semblait une solution pragmatique. En réalité, une fois que les Alliés nont plus été unis par lobjectif commun de vaincre lAllemagne, ils nont pas tardé à retrouver leur hostilité davant-guerre. Le vernis de civilité entre Occidentaux et Soviétiques devait voler en éclats de manière spectaculaire à Berlin. Des systèmes rivaux, des idéologies contraires et des personnalités antagonistes ont fait de la capitale allemande un champ de bataille explosif.
Berlin année zéro raconte la première bataille de la guerre froide comme jamais elle ne la été auparavant. Récit dune rivalité terrible, cest avant tout lhistoire dindividus imparfaits qui étaient déterminés à gagner. Giles Milton fait un travail magistral en nous donnant à comprendre les motivations et la pensée de tous les acteurs clés à chaque moment crucial.
Une histoire dune tension inouïe, qui a eu une influence profonde, et souvent sous-estimée, sur le monde contemporain.
On doit à Varian Fry le sauvetage, en 1940-41, de figures du monde des arts, et de la science, tels Marc Chagall, Max Ernst, Marcel Duchamp, André Breton, Hannah Arendt... Cette biographie retrace la vie du "Oskos Schindler" Américain honoré par le Mémorial Yad Vashem. À l'originie de la série " Transatlantique " diffusée sur Netflix.
Août 1940. Varian Fry (1907-1967), jeune journaliste, débarque à Marseille, chargé d'une mission secrète par l'
Emergency RescueCommitte. Avec 3 000 dollars en poche et une liste de deux cents noms, il doit préparer l'exfiltration d'artistes et de militants qui ont fui l'Allemagne nazie, mais sont susceptibles de lui être livrés " sur demande ", en application de la Convention d'armistice.
Cette liste contient les noms de peintres, de cinéastes et d'écrivains de premier plan - Max Ernst, Hannah Arendt, Lion Feuchtwanger, Heinrich Mann, Hans Bellmer, Victor Brauner, Max Ophüls, Franz Werfel - et ne va cesser de s'élargir. Des artistes français ou réfugiés s'y ajoutent - Marcel Duchamp, André Breton, Arthur Koestler, Victor Serge -, mais aussi de simples familles juives.
Avec le soutien financier de Peggy Guggenheim, Fry parvient à monter une équipe pour fabriquer des faux papiers, cacher ses protégés et repérer des filières jusqu'à Lisbonne ou la Martinique. Au grand déplaisir des autorités de Vichy... et du gouvernement américain, encore neutre dans le conflit. En décembre 1940, il est arrêté et, neuf mois plus tard, expulsé du territoire français.
Sur la base de courriers, de rapports déclassifiés et d'interviews, notamment avec la veuve de Fry, Sheila Isenbeg retrace l'engagement du premier Américain honoré du titre de Juste parmi les nations, en 1996.
Un destin qui a inspiré la série
Transatlantique, conçue par la productrice de
Unorthodox, tournée à Marseille et diffusée sur Netflix.
préface de Jean-Michel Guiraud, président de l'Association Varian Fry France
Le 30 avril 1945, les Soviétiques sont à Berlin, Hitler se suicide?; le 8 mai 1945, les Alliés obtiennent la capitulation sans condition des armées du IIIe Reich. Entre ces deux dates, huit jours s'écoulent pendant lesquels l'État et la société nazis s'effondrent, tandis que l'après-guerre déjà se dessine. Cette semaine apocalyptique, ce «?temps hors du temps?», où tout s'est arrêté tout en restant terriblement incertain, voit le gouvernement Donitz, dans une sorte de déni de responsabilité, tenter de négocier une fin préservant l'Allemagne. Dans toute l'Europe occupée, des millions de soldats, de prisonniers, de travailleurs forcés et d'innombrables familles épuisées et souvent sans abri s'attendent à la fin du monde... En Allemagne débutent les terribles marches de la mort tandis que se déclenche une ahurissante épidémie de suicides et que les hiérarques nazis se cachent ou fuient en masse. C'est ce monde brutal déchiré entre espoir et terreur, entre guerre et paix que Volker Ullrich raconte, jour après jour, dans cette fresque exceptionnelle. Traduit de l'allemand par Denis-Armand Canal.
Quand on pense à nos ancêtres homininés, on les imagine vivant dans la savane. Certainement pas dans des forêts tropicales, qu'on juge improductives à cause de leurs sols médiocres, des risques naturels mortels, de la présence d'animaux insaisissables et des climats extrêmes.Et pourtant, les forêts tropicales ont été essentielles à la vie sur toute la surface de la Terre, depuis l'apparition des premières plantes il y a des millions d'années, puis l'évolution des dinosaures et des premiers mammifères. Elles ont servi de pépinières à nos ancêtres qu'elles ont biologiquement façonnés. Elles ont abrité certaines des plus grandes villes préindustrielles du monde comme Angkor. Elles ont vu se développer des pratiques d'agriculture propres. Aujourd'hui encore, elles sont primordiales dans la régulation des phénomènes atmosphériques. Sans parler de leur rôle dans la production de la majorité de nos biens de consommation !Mais l'Anthropocène, qui a commencé dans ces mêmes forêts il y a six mille ans avec l'activité humaine, pourrait bientôt faire basculer ce fragile équilibre.S'appuyant sur les dernières découvertes en biologie, botanique, climatologie, histoire et anthropologie, l'archéologue Patrick Roberts trace une histoire du monde selon ses jungles. Seule cette compréhension renouvelée permet de réagir de manière adaptée aux enjeux actuels de protection du climat et de la biodiversité qui nous concernent tous. À trente-deux ans, Patrick Roberts est directeur du laboratoire d'isotopes stables du département d'archéologie à l'Institut Max Planck. Couronné par plusieurs prix, membre de l'Académie européenne des sciences, il a publié son premier livre en 2019. Au-delà des interactions entre l'homme et la forêt tropicale, il s'intéresse à la relation entre changement climatique et changement culturel de notre espèce. Traduit de l'anglais par Odile Demange
La révoluion Russe de février 1917, puis le coup d'État d'octobre et la guerre civile qui s'ensuivit furent des événements parmi les plus déterminants de l'Histoire contemporaine. Ils ne furent même pas à proprement parler russes, car ils mirent aux prises de multiples parties prenantes, chacune ayant une cause par culière à défendre - nationale, ethnique ou de classe.
En 1917, quand la Russie impériale, archaïque et vermoulue, sapée aussi par sa gestion calamiteuse de la guerre, se désagrège, Lénine et ses bolcheviks s'emparent du pouvoir par la ruse, la terreur, et par un sens de l'organisation hors du commun. Pendant trois ans, la Russie va connaître une guerre civile d'une férocité inimaginable. Dès 1918, Lénine décrète la Terreur rouge : tout aristocrate, tout bourgeois doit être sommairement exécuté en tant qu'ennemi de classe. De leur côté les Blancs sont minés par les désaccords politiques et desservis par les exactions commises par leurs cosaques.
La propagande du camp victorieux a tout fait pour déformer et reconstruire ce conflit sous la forme d'une geste héroïque. Il est restitué ici pour ce qu'il fut, à savoir sans aucun doute, avec ses six à dix millions de morts, l'un des plus barbares de l'ère moderne. L'exploitation d'innombrables archives inédites a permis à Antony Beevor de nous raconter et de nous expliquer, comme jamais auparavant, ce cercle vicieux de la terreur qui a exacerbé les tensions politiques dans le monde entier et abouti à la Guerre d'Espagne et à la Seconde Guerre mondiale.
Entrez dans la peau de 8 citoyens de la Grèce antique le temps d'une année pour découvrir la vie quotidenne de l'époque ! Nous sommes en 248 avant J.-C., soixante-quinze ans après la mort d'Alexandre le Grand. Le monde hellénistique s'étend de l'Italie à l'Afghanistan, de l'Égypte à la Bulgarie, et comprend toute la Turquie.
Le quotidien des Grecs de cette époque varie donc énormément. Ils ne vénèrent pas toujours les mêmes dieux, les uns vivent en démocratie, les autres en monarchie, et, régulièrement, des guerres éclatent entre les différents peuples. Mais, tous les quatre ans, lors des Jeux olympiques, une trêve est déclarée et des Grecs des quatre coins du monde hellénistique se rendent à Olympie pour assister à des prouesses sportives, artistiques et faire la fête.
Cette année-là, Iphita, l'agricultrice ; Persaios, le diplomate ; Thratta, l'esclave ; Symilos de Naples, le sprinteur ; Apphia, la future mariée ; Méton, le constructeur de temple ; Sakion, le marchand ; Kallia, la joueuse de lyre, s'y rendent et s'y rencontrent.
Mois après mois, découvrez les parcours de ces huit personnages, racontés comme dans un roman, et plongez dans la vie quotidienne des Grecs de l'Antiquité, reconstituée grâce aux dernières découvertes archéologiques.
Hawaï, 7 décembre 1941, l'aviation japonaise bombarde Pearl Harbor, les États-Unis entrent en guerre et la vie de centaines de milliers d'Américains d'origine japonaise bascule soudainement dans l'inconnu.
Internés dans des camps de fortune, confrontés au racisme le plus ignoble, contraints d'abandonner du jour au lendemain leurs possessions, de faire une croix sur leurs rêves et d'oublier leurs amis, quelques-uns auront le courage de surmonter ces obstacles pour s'engager dans l'armée et combattre les ennemis de la liberté.
Ils étaient comme des géants évoque l'histoire méconnue des soldats nippo-américains qui ont participé à la libération de l'Italie puis de la France. Là, au coeur des Vosges, ils ont connu une horreur à nulle autre pareille dont bien peu sont ressortis indemnes.
Avec ce récit haletant où s'entremêlent les destins singuliers de Japonais d'Hawaï, de fils de fermiers de Californie ou d'enfants d'immigrés venus des villes-champignons de l'ouest et même d'un objecteur de conscience, Daniel James Brown sort de l'oubli une aventure émouvante, faite d'héroïsme et de dévouement, d'amitié et de détermination, de sacrifices et de victoires sur la haine, quelle qu'elle soit.
50 ans auprès du couple royal - Confidences exclusivesAmi intime et biographe du couple royal, l'écrivain Gyles Brandreth a recueilli ses confidences durant plus de cinquante ans. À partir des notes de ses conversations privées avec Elizabeth, il livre un ouvrage très personnel et inédit sur le plus ancien monarque de l'Histoire. De son enfance dans les années 1920 à l'ère de Harry et Meghan, de ses années de guerre au château de Windsor à sa mort à Balmoral, ce livre est à la fois le récit d'un siècle tumultueux de l'histoire royale et le portrait d'une femme remarquable. Avec un humour rafraîchissant so british, une honnêteté et une justesse sans faille, Elizabeth s'impose comme LA biographie incontournable d'une souveraine qui, sa vie durant, a été l'emblème de la force et de la résilience dans le monde entier.
En métamorphosant un royaume affaibli du nord de la Grèce en empire planétaire, Philippe et Alexandre de Macédoine ( - 359/ - 323) ont bouleversé le cours de l'Histoire.À la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l'Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan : son empire s'étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien. Mais son succès n'était pas seulement le produit de son génie personnel et d'une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d'efforts réalisés par son père. L'Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l'assassinat, fort commode, a permis l'arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d'années de combats acharnés et d'indéniables talents de diplomate l'ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible. Tout cela, il l'a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l'âge idéal pour pouvoir s'auréoler d'une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l'Antiquité. Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l'écriture du Nouveau Testament en grec et un empire " romain " hellénophone qui survécut pendant mille ans à l'est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie.
L'oeuvre d'un maître de l'histoire au sommet de son art.
" Un ouvrage palpitant, à la hauteur de ses ambitions, comme Philippe durant son règne, et aussi fondamental que les conquêtes d'Alexandre. " Tom Holland
" En un seul volume, Adrian Goldsworthy nous donne à lire le récit des exploits d'un duo de conquérants - père et fils - le plus brillant de tous les temps. L'auteur met en lumière à la fois leur caractère dramatique et violent et leurs répercussions au cours des siècles. Le résultat est un travail d'expert, fluide et vivant. " Barry S. Strauss
La famine meurtrière qui frappa l'Ukraine au début des années 30 reste un des chapitres les moins explorés de l'Histoire soviétique. Anne Applebaum répare enfin cette injustice par un livre qui fera date. Elle impressionne par la somme des connaissances rassemblées et commentées sur ce qui fut une véritable extermination de tout un peuple organisée par le Parti communiste soviétique sous Staline, mais aussi par son talent d'écrivain. Son récit des faits débute par l'histoire de la révolution ukrainienne en 1917 et celle du mouvement national qui en est issu, puis se poursuit par les premières décisions du Politburo sur la politique agricole à mener dans cette province si fertile de l'Union Soviétique jusqu'à la persécution systématique de l'élite ukrainienne. Le tableau brossé par Applebaum nous plonge de manière inédite dans les horreurs de la répression menée par le régime stalinien. Car cette famine « organisée » fit plus de 5 millions de victimes - dont 3.9 millions d'Ukrainiens, et l'héritage de cette mémoire que l'URSS a tenté d'éradiquer joue évidemment un rôle considérable dans les relations russo-ukrainiennes au temps présent.
Famine rouge s'impose par sa documentation incontestable, sa hauteur de vue et les perspectives qu'il dégage, c'est aussi un livre nécessaire pour comprendre un épisode tragique de l'Histoire du XXème siècle autant que la réalité politique actuelle de cette région du monde.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat.
" Une grande enquête plus que jamais nécessaire sur des dérives post-coloniales à l'oeuvre aujourd'hui encore." Page des libraires
Retour à Lemberg et La Filière, deux enquêtes historiques couronnées de succès, ont imposé Philippe Sands comme l'écrivain de l'histoire des droits de l'homme. C'est en tant que représentant de l'île Maurice devant la Cour internationale de justice de La Haye qu'il lutte activement pour la reconnaissance d'une injustice criante, celle qui frappe l'archipel des Chagos, la « dernière colonie » britannique dans l'océan Indien.
Dans les années 1960, la Grande-Bretagne sépare Diego Garcia et les cinquante-quatre autres îles des Chagos de la toute jeune République indépendante de Maurice. La raison secrète : offrir aux États-Unis une base militaire sur Diego Garcia, la plus grande île de l'archipel. Les Chagossiens qui y demeuraient depuis le XVIIIe siècle sont chassés brutalement de leur foyer et contraints à l'exil, au mépris des mesures internationales d'après-guerre en matière de décolonisation. Parmi eux, Liseby Élysé, une jeune mariée, enceinte de son premier enfant.
Depuis cinquante ans, Liseby Élysé n'a eu de cesse de se battre pour pouvoir retourner sur son île natale. C'est ce combat que Philippe Sands retrace, en mettant en lumière les horreurs persistantes de l'impérialisme britannique, les crimes racistes dont Mme Élysé et ses compatriotes chagossiens ont été les victimes, et le long cheminement du droit international moderne pour que soit reconnu et jugé ce crime contre l'humanité.
Né du chaos européen du début du Moyen Âge, le chevalier monté et en armure a révolutionné la guerre et est très vite devenu une figure mythique dans l'histoire. Des conquérants normands de l'Angleterre aux croisés de la Terre sainte, du héros de la chanson de geste au preux du roman arthurien, des amateurs de tournoi aux chevaliers-troubadours, Le Chevalier dans l'Histoire, de la grande médiéviste Frances Gies, brosse un tableau remarquablement vivant et complet de la chevalerie, de sa naissance à son déclin. Le chevalier apparaît d'abord en Europe comme un mercenaire sans foi ni loi avant de devenir l'étendard de la chrétienté puis un soldat de métier au service des rois. Frances Gies nous fait partager sa vie quotidienne, faite de joutes et de batailles, de pillages et de rançons, mais aussi de dévotion et de pèlerinage, et souvent sanctionnée par l'errance et une mort précoce. Elle nous fait revivre l'aventure des héros du Moyen Âge qui ont joué un rôle historique, comme Bertrand du Guesclin, Bayard et Sir John Fastolf, qui inspira le Falstaff de Shakespeare, ou les grands maîtres des Ordres militaires qu'étaient les Templiers, les Hospitaliers et les chevaliers teutoniques.
D'Alexandre le Grand aux nouvelles Routes de la Soie, 2500 ans d'histoire comme vous ne l'avez jamais lue.
Avec son « histoire du coeur du monde », Peter Frankopan renverse notre récit traditionnel, qui gravite autour de la Grèce antique, de Rome et de l'irrésistible ascension de l'Occident. Une approche réductrice, qui mérite une relecture urgente et approfondie.
L'auteur élargit la perspective et tourne son regard vers « une région située à mi-chemin entre Orient et Occident, qui va des rives orientales de la Méditerranée jusqu'à la mer Noire et à l'Himalaya ». C'est là qu'il place le curseur de sa lecture de l'histoire.
Salué par la presse internationale comme le « plus important livre d'histoire publié depuis des décennies », Les Routes de la Soie est un voyage grisant à travers les siècles, de l'Europe à la Chine, décentrant avec audace le regard du lecteur pour éclairer d'une lumière nouvelle notre compréhension du monde.
Redécouvrez l'Histoire avec ce livre incontournable salué à plusieurs reprises par la critique et figurant parmi le palmarès des 25 livres de l'année du Point !
EXTRAIT
"Depuis l'origine des temps, le centre de l'Asie fut le lieu de création des empires. Les plaines alluviales de Mésopotamie, alimentées par le Tigre et l'Euphrate, ont fourni la base de la civilisation elle-même - car c'est dans cette région que se sont formées les premières villes et cités. L'agriculture systématique s'est développée en Mésopotamie et dans tout le « Croissant fertile », bande de terre très productive aux riches ressources en eau, qui s'étend du golfe Persique au littoral de la Méditerranée. C'est là aussi que certaines des premières lois connues ont été publiées il y a près de 4 000 ans par Hammourabi, roi de Babylone, qui y détaille les devoirs de ses sujets et édicte de féroces châtiments en cas de transgression."
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"On a tous rêvé de lire une histoire de l'humanité en 700 pages. On rêve tous aussi de partir en voyage sur les chemins du monde et de son passé. L'historien anglais comble ces deux aspirations en nous entraînant sur une quinzaine de routes qui jalonnent deux mille cinq cents ans d'échanges et de tumultes." - Le Point
"Un livre courageux et ambitieux, foisonnant de connexions surprenantes." - New York Review of Books
"Une histoire du monde dont l'auteur déplace le centre de gravité vers l'est. Il fallait oser, et le résultat est brillant." - The Economist
"Un livre d'une grande érudition qui éclaire des horizons aussi vastes que les régions qu'il traverse." - Sunday Times
"Peter Frankopan, professeur d'histoire à Oxford, resitue l'importance du continent dans les équilibres passés et à venir, et égratigne au passage notre "européocentrisme"." - Christian Makarian, L'express
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né en 1971, Peter Frankopan est historien et professeur à l'Université d'Oxford, où il dirige le Centre de recherches byzantines. Également enseignant aux Universités de Yale, Harvard, Princeton et Cambridge, il est l'auteur d'une Histoire de la Première croisade (2012), unanimement saluée.
La biographie croisée de deux géants que tout oppose.
Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son
Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme.
Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis.
Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.
Si tu veux que la gloire et les succès t'accompagnent, ne perds jamais de vue la doctrine, le commandement, la discipline, la prévoyance. Car celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu'elles ne surviennent ; celui qui maîtrise autant l'approche directe et indirecte que la ruse triomphera. Voilà l'art de l'affrontement.
Connais-toi toi-même et connais ton ennemi, ta victoire ne sera jamais mise en danger. Connais le terrain, connais le temps, ta victoire sera alors totale.
Traduit du chinois par le père Amiot
Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires (
With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais " dossier Hitler ".
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich.
Rome et le monde romain comme on ne vous les a pas racontés, et comme les manuels ne peuvent pas les raconter. Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'empire, ce livre secoue nos certitudes et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines, parlant de fake news et de politique-spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en fait au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'empire autres que le latin et le grec, du moins jusqu'aux prêcheurs chrétiens, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des « invasions barbares » et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'empire... L'érudition et la familiarité s'associent en un récit passionnant et décapant.
" Un témoignage bouleversant venu du froid et de l'horreur. "Annie Coppermann - Les Échos
Septembre 1939. Alors que Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes, les accords du Nocturne en ut dièse mineur de Chopin s'élèvent à la radio nationale. L'interprète s'appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c'est une longue nuit qui commence... Une longue nuit dont l'issue aurait pu être la mort, sans un officier allemand, Wilm Hosenfeld - le plus improbable des sauveteurs. Hanté par l'atrocité des crimes nazis, il va protéger et sauver le pianiste.Mort en 2000 à Varsovie, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l'on redécouvre enfin ce texte, sobre et émouvant. Suivi d'extraits du journal de Wilm Hosenfeld Présentation d'Andrzej Szpilman Postface de Wolf Biermann
Grand Prix des lectrices de "ELLE" 2002